23 octobre 2007 2 23 /10 /octobre /2007 06:54
www.info-palestine.net
 mardi 23 octobre 2007
il manifesto

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

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par Michele Giorgio


Ehoud Olmert sera aujourd’hui (18 octobre, ndt) à Moscou pour une rencontre à surprises avec Vladimir Poutine, qui bien sur n’est pas un hasard après la visite du président russe à Téhéran. Le premier ministre israélien, indiquaient hier ses proches collaborateurs, entend discuter avec le président russe d’une série de questions régionales de première importance, à commencer évidemment par le programme nucléaire iranien.




Olmert, cependant, au lieu de désigner Téhéran, ferait bien de prendre en considération aussi les conséquences de son propre programme atomique, couvert depuis des décennies par le voile impénétrable du secret : et ceci à la lumière des nouvelles dénonciations sur les risques causés par les scories atomiques sur la santé des habitants dans les Territoires occupés.

 

La centrale nucléaire de Dimona, en Israël
 

Le professeur Mahmud Saada, expert palestinien et membre d’une commission internationale de médecins chargés de la « sauvegarde à l’égard des guerres nucléaires et des radiations », a annoncé hier, dans une interview publiée dans le quotidien arabe al-Hayat, que les radiations émanant du réacteur israélien de Dimona, et les scories nucléaires de trois dépôts souterrains adjacents, seraient la cause de cas rares de cancer dont sont atteints des enfants palestiniens du district de Daheriyeh, au sud de Hébron (Cisjordanie). Saada a rapporté les cas d’enfants palestiniens affectés de « très rares formes de tumeurs aux yeux et au cerveau » et d’analyses de laboratoire qui affirmeraient que « les radiations et les scories nucléaires enterrées dans trois zones limitrophes à la zone de Daheriyeh » sont « la cause principale de cancer, en augmentation de 60% ces derniers temps ».

 

A l’ouest de Daheriyeh, a ajouté l’expert palestinien, ont été enregistrés des pourcentages de césium 137 semblables à ceux que l’on trouve à trente kilomètre du réacteur de Tchernobyl. Saada a demandé que les institutions internationales fassent les démarches nécessaires pour obliger Israël à « arrêter le stockage souterrain des scories dans les zones habitées », pour « installer une station de surveillance des radiations nucléaires » et « construire un hôpital pour soigner les maladies dues aux radiations ». De son côté al-Hayat a dénoncé « la négligence des autorités israéliennes » qui selon le quotidien, « n’auraient pris aucune mesure pour examiner la présence de radiations dans la zone intéressée ».

 

Il y a deux ans d déjà, un groupe de médecins palestiniens avait dénoncé l’augmentation de cancers et avortements spontanés dans cinq villages au sud de Hébron, trouvant un appui auprès de leur collègue et expert israélien Michael Shapira, qui n’avait pas exclu, comme cause des maladies, la présence de dépôts de scories nucléaires. Des affirmations qui mériteraient une vérification que les agences internationales compétentes, cependant, ne semblent pas vouloir effectuer. Dans le passé pourtant, le Programme pour la protection de l’environnement des Nations Unies (Unep) a mis en évidence à plusieurs reprises que le programme atomique et de dépôt des scories nucléaires poursuivi depuis des décennies par Israël continue à se dérouler sans aucun contrôle.

 

Il n’est par ailleurs pas insignifiant que les autorités israéliennes, il y a quelques années, aient fait distribuer des médicaments pour atténuer le risque dû aux radiations dans certains centres habités du Neghev, proches de la centrale de Dimona : là où Israël - selon les révélations faites en 1986 par l’ancien ingénieur nucléaire israélien Mordechai Vanunu et les études d’experts internationaux - a produit le plutonium nécessaire à la construction des cent à deux cents engins atomiques qui constitueraient son arsenal.

 

Les dénonciations sur les conséquences des radiations n’induisent cependant pas Israël à une reconsidération du processus ; au contraire l’Etat hébreu entendrait se doter de la première centrale nucléaire civile (celle de Dimona officiellement n’est qu’un « centre de recherches avancées ». Des indiscrétions révélées ces dernières semaines dans la presse locale et internationale parlent du choix imminent du gouvernement israélien de réaliser une centrale électrique atomique dans le but de satisfaire, en partie au moins, la demande nationale croissante d’électricité. Dimona, entre-temps, continuera-t-elle à produire des bombes et des tumeurs ?


Du même auteur :


-  Le tabou des victimes civiles dans le collimateur
-  Dernière chance : dissoudre l’Autorité nationale palestinienne
-  Ilan Pappé : je quitte Israël

Michele Giorgio - il manifesto, le 18 octobre 2007

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=2979&var_recherche=dimona

voir aussi : http://www.france-palestine.org/article187.html
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