25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 20:38

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ÉVACUATION SUR 30 KM

Par Sylvestre Huet

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Le réacteur n°3 de la centrale nucléaire de Fukushima serait en danger accru.

L'Autorité de Sûreté nucléaire japonaise vient d'annoncer que son enceinte de confinement n'est plus en mesure de retenir les gaz et matières volatiles radioactives. «il est hautement probable que le réacteur 3 de la centrale Fukushima Dai-ichi ait été gravement endommagé et rejette une quantité importante de substances radioactives» a déclaré son porte parole. (photo, une fumée grise s'échappe du bâtiment du réacteur °3 avant-hier).

Dès hiers soir l'IRSN, en France évoquait la possibilité qu'en outre la cuve du réacteur puisse céder, et se percer sous l'effet d'une masse de combustibles nucléaires et de métal en fusion, le corium. Il ne semble pas que cela soit déjà arrivé, mais le risque en grandit. En ce cas, il pourrait y avoir une explosion "vapeur". Et une émission très importante de radioactivité.

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Le texte de l'IRSN hier disait :

«L’injection d’eau de mer dans la cuve serait maintenue afin d’assurer le refroidissement du coeur qui reste cependant partiellement dénoyé. L’enceinte de confinement ne semble plus étanche selon les indications de pression ; cette perte d’étanchéité serait à l’origine de rejets radioactifs «continus» non filtrés dans l’environnement. Une légère augmentation de la température dans la cuve a également été observée. Par ailleurs, des dégagements importants de fumées ont été constatés sur ce réacteur. L’IRSN analyse les causes potentielles de défaillance du confinement du réacteur n°3. Une des hypothèses examinée par l’IRSN concerne l’éventualité d’une rupture de la cuve du réacteur suivie d’une interaction entre le corium (mélange de combustible et de métaux fondus) et le béton au fond de l’enceinte de confinement.»

Un ingénieur de l'IRSN me disait hier soir que «cette "hypothèse" pouvait être prise comme une "anticipation" d'une aggravation de la situation». En est-on là ? C'est possible.

Le gouvernement japonais vient d'annoncer aux habitants de la zone des 20 à 30 kilomètres autour de la centrale nucléaire, jusqu'alors confinés chez eux, qu'il leur était conseillé de l'évacuer « à cause de la détérioration des conditions de vie.» Cette raison... n'est pas fausse. Mais pourrait anticiper une évacuation obligatoire pour cause de risque radioactif accru.

Le porte-parole du gouvernement Yukio Edano a déclaré que «la vie économique et le système de  Carte évacuationdistribution connaissent de fortes perturbations, un grand nombre de personnes ayant déjà évacué volontairement la zone. Selon M. Edano, le gouvernement «n'exclut pas d'élargir le périmètre d'évacuation à 30 kilomètres autour de la centrale, en fonction de l'évolution des niveaux de la radioactivité.» Les municipalités situées dans cette zone ont reçu l'ordre de demander à leurs habitants de quitter volontairement les lieux et de mettre en place les dispositifs nécessaires.

Pourtant, ce matin, les travaux continuaient à la centrale pour rétablir les systèmes de refroidissement des réacteurs. Mais il semble qu'une course contre la montre soit engagée pour le réacteur n°3.

Les informations sur l'irradiation subie par les trois techniciens qui intervenaient dans la salle des machines du réacteur 3 est mieux connue. Ils ont marché dans une flaque d'eau contaminée  de 15cm de profondeur et subi une irradiation bêta (un flux d'électrons) sur le bas des jambes d'environ 180 millisieverts.(L'analyse de l'eau en atomes radioactifs est là).

Les équipes qui interviennent portent des dosimètres électroniques dotés d'une double alarme. Une pour la dose recue depuis le début de leur activité à Fukushima. Et une autre qui bipe sur la dose immédiate. Ils sont censés se retirer si le niveau d'alarme bipe.

L'Agence de sécurité industrielle et nucléaire japonaise accuse la TEPCO de ne pas avoir mesuré correctement le niveau de radioactivité de la flaque d'eau avant l'intervention. Et lui demande de doter les intervenants de meilleures protections (en l'occurence, il aurait falllu trouver une solution pour ne pas marcher dans l'eau). L'Agence note par ailleurs que les trois techniciens n'ont pas réagi à l'alarme de leurs dosimètres en quittant immédiatement les lieux. Mais le stress considérable d'une telle activité ou un comportement "héroïque" peut l'expliquer.

Source: http://sciences.blogs.liberation.fr

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