13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 17:22

Internationalnews


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Cela fait trois mois aujourd’hui que la catastrophe nucléaire de Fukushima a eu lieu, et malgré les tentatives du lobby nucléaire qui tente de nous rassurer, la situation est aux antipodes d’être réglée.

Miguel Quintana, journaliste indépendant basé au Japon essaye de faire le point, malgré toutes les tentatives de désinformation lancées par Tepco, et le gouvernement Japonais.

90 000 japonais ont été déplacés, vivant dans 2400 centres d’accueil, et qui malgré les invitations de relogement proposées par le gouvernement, préfèrent rester dans ces centres, car étant sans revenus, quitter ces lieux d’accueil, les priverait de rations alimentaires, et les obligeraient à assurer leur survie, alors qu’ils n’en ont pas les moyens.

D’autre part, les fonds récoltés grâce à la solidarité mondiale tardent à parvenir aux intéressés, suite, semble-t-il à la désorganisation des services sociaux japonais.

Même si l’information a été distillée au compte goutte, Tepco avoue maintenant avoir menti : les réacteurs 1, 2 et 3 avaient effectivement fondus quelques heures après le tsunami.

On peut voir sur cette vidéo, un ralenti saisissant de la première explosion.

Le 7 juin l’agence de sécurité nucléaire et industrielle japonaise a avoué que les doses de radioactivité qui ont été réellement relâchées sont de l’ordre du double de ce qui avait été dit.

L’estimation d’origine était de 370 000 terra becquerels, elle est passée à 770 000, et ces chiffres ne sont pas définitifs, puisque la centrale continue à relâcher chaque jour toujours plus de radioactivité, dans l’air et dans l’eau, car les fuites d’eau contaminée continuent de se produire.

En effet les sous sols de la centrale sont totalement inondés, (plus de 100 000 tonnes d’eau radioactive s’y trouvent actuellement correspondant à 720 000 tbq) et les nombreuses fissures provoquent bien évidemment des fuites continuelles.

Fin mai le ministère des sciences japonais nous annonçait la découverte de niveaux d’irradiation plusieurs centaines de fois supérieurs à la norme au fond de l’Océan Pacifique sur une zone de plus de 300 km de long.

Comme le dit le journaliste, on assiste à un crescendo d’informations.

Quant aux travailleurs qui tentent de travailler dans la centrale, ils sont exposés à des doses de radiation de l’ordre de 4000 mSv/heure dans le bâtiment du réacteur n°1, ce qui fait douter des affirmations deTepco qui prétend pouvoir régler la situation d’ici la fin de l’année.

Aujourd'hui, personne, Tepco y compris, ne sait ce qui se passe vraiment dans la centrale, et tant que l’eau irradiée y restera stockée, la pollution radioactive continuera de se dégager.

L’interview complète est sur ce lien.

Aujourd’hui, la centrale fumante continue donc à relâcher de la radioactivité qui fait allègrement le tour de la terre, s’accumulant dans l’eau, le sol et nos aliments chaque jour un peu plus comme on peut le constater dans cette vidéo

Les travaux ont été suspendus dans le réacteur n° 3, celui qui pose le plus de problème, puisqu’il fonctionnait au Mox (uranium et surtout plutonium), et on a mesuré sur le site 100 millions de becquerels par cm3lien

Les travailleurs ne peuvent pas s’approcher plus de 30 minutes des bâtiments, vu le taux d’irradiation, la piscine du bâtiment n°4 menace de s’écrouler, et la situation va se compliquer encore, puisque la saison des pluies va commencer au Japon. lien

C’est une situation insoluble, car d’une part, l’exploitant est obligé d’arroser continuellement les réacteurs, pour freiner la montée en température, et d’autre part, il ne sait que faire des milliers de mètres cubes d’eau radioactive, même si Areva promet de trouver une solution pour traiter cette eau.

De plus l’exploitant envisage de relâcher en mer 3000 tonnes d’eau « faiblement radioactive » provenant de la centrale de Fukushima dainilien

Au sujet de cette seconde centrale, Tepco se montre peu bavard, et on s’interroge en haut lieu suite à une fuite d’huile inexpliquée, un incendie sur un tableau électrique, et la présence d’eau de mer dans une installation jugée hermétique. lien

Tepco a perdu plus de 90% de sa valeur boursière.

Dans cette vidéoYves Marignac, directeur de Wise-Paris propose son analyse de la situation, 3 moisaprès la catastrophe.

La situation n’est toujours pas contrôlée, les fuites continuent, et tout ce que peut faire l’exploitant, c’est d’arroser en continu les réacteurs en fusion, afin d’empêcher une aggravation de la situation. vidéo

Un rapport gouvernemental confirme la fonte totale des trois réacteurs, évoquant un emballement du cœur du combustible nucléaire à l’intérieur de ceux-ci, faisant couler celui-ci au fond des réacteurs (syndrome chinois) pouvant traverser l’enceinte de confinement.

Dans une interview donnée au Wall Street Journal, un haut fonctionnaire, Ichiro Ozawa évoque la possibilité de la perte totale du pays, celui-ci pouvant devenir totalement inhabitable. lien

Le journal japonais « Daily Yomiuri  » affirme que nous vivons « le pire aboutissement d’un accident nucléaire ». lien

De plus en plus de personnes sont évacuées chaque jour, lesquelles viennent compliquer la situation déjà précaire, des réfugiés.

Les premiers effets de la radioactivité commencent à être constatés, avec la naissance d’un lapin mutant, sans oreilles. lien

On ne sait pas encore si le Japon va devoir être totalement évacué dans les mois à venir, mais on est sur que la situation devient critique à Tokyo.

En effet, dès le 16 mars, Agnès Buzyn, présidente du conseil d’administration de l’IRSN, et professeur d’hématologie à l’hôpital Necker de Paris, avait envisagé, sur l’antenne de France Info, cette éventualité dans les heures ou les jours à venir. lien

D’ailleurs, le 7 juin, un habitant de la banlieue de Tokyo, compteur à la main, à constaté que le taux de radiation élevée, mesuré dans la rue, chez lui, et sur son toit, ne devrait pas lui permettre de sortir, ni de manger des légumes de jardin. lien

Les mesures ont atteint 48 000 mS/heure, ce qui est la limite maximum autorisée pour les travailleurs du nucléaire. lien

On s’achemine donc vers une évacuation des 36 millions de japonais habitant à Tokyo.

Le nucléaire qui devait être le salut des économies industrielles, est en train d’en devenir le fossoyeur, puisqu’au Japon, on est dans l’expectative : exposer la population aux risques que l’on sait, afin que l’économie reprenne, ou laisser s’achever la débâcle en cours. lien

Pour ceux qui auraient raté l’émission « envoyé spécial  » consacrée sur la 2ème chaine au nucléaire, c’est sur ce lien.

Mais en France, l’autocrate présidentiel droit dans ses bottes continue contre vents et marées de défendre l’indéfendable, au même moment ou une étude confirme la certitude statistique (estimée de 50%) d’un possible accident nucléaire dans notre pays. lien

Aujourd’hui, on sait que, contrairement aux attentes des lobbys pro nucléaires, l’électricité nucléaire est la plus chère.

En effet, entre le démantèlement des centrales, estimé à 17 milliards par EDF, mais qui devrait allègrement franchir la barre des 200 milliards, le traitement des déchets, toujours sans solution acceptable, et le dédommagement des citoyens touchés par un accident, on constate que le prix du kilowatt nucléaire est largement sous estimé. lien

Quant aux fameux tests de résistance prévus en Europe, ils font déjà l’objet de critiques acerbes de la part de nombreux eurodéputés, qui dénoncent leur insuffisance. lien

La profonde divergence constatée par le commissaire Oettinger est surtout basée sur le fait que certains pays, dont la France, refusent d’envisager la possibilité d’une attaque terroriste. lien

Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, une pétition pour l'interdiction du combustible mox sur toute la planète. lien

Et sur ce lien, la pétition pour un référendum en faveur de la sortie du nucléaire : elle vise le million de signatures.

Le 11 juin, date anniversaire de la catastrophe, des manifestations auront lieu un peu partout dans le monde. lien

Pour avoir une vision chronologique de la situation à Fukushima, on peut aller visiter avec profit ce très bon site proposé par l’ACRO, ce laboratoire indépendant qui mesure régulièrement la pollution radioactive du sol et des plantes de notre pays. lien (...)

D’autant que le 4 juin dernier, une centrale nucléaire égyptienne a connu quelques difficultés, puisqu’après une explosion, restée très discrète, une fuite d’eau radioactive a été constatée. lien

Mais comme dit mon vieil ami africain : « Qui s’est brûlé la langue une fois n’oublie jamais de souffler sur sa soupe ».

Olivier Cabanel pour Agoravox

Url de cet article:

http://www.internationalnews.fr/article-fukushima-le-japon-bientot-inhabitable--76660496.html

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commentaires

B
<br /> <br /> C'est une honte de publie des désinfo comme ça !<br /> <br /> <br /> Les employés exposés à plus de 4000mSV/h ? Vous confondez je crois plutôt que c'est 4000msv/h au plus prêt du reacteur dans le batiment voir dans le reacteur, ce qui empêche des humains d'aller<br /> dans cette zone la. Pourquoi ? Parce que un niveau de radiation pareil il est mortel instantanément avec ou sans combinaison bande de cons ! Le minimum annuel admissible de radioactivité<br /> c'est 250mSV au dela on a un risque de cancer dans les 20 ans et au dela de 1000mSV (=1SV) c'est le syndrôme d'irradiation aigü c'est à dire une assistance médicale immédiate si vous voulez<br /> survivre plus de 15 jours !<br /> <br /> <br /> Il y a des journalistes japonnais qui ont pris le risque d'aller vraiment jusqu'à la centrale pour mesurer la radioactivité eux-même, avec caméra pour prouver la véracité de leurs dires, vous<br /> donnez vous même le liens vers leur vidéo dans un autre article: à la grille du site, donc à 600m du réacteur, la radioactivité est de 260uSV/h soit 0,26mSV/h ou 0,00026SV/h. Si vous êtes<br /> très mauvais en math, je vous fais le calcul: 260uSVx4=1040uSV=1,04mSV / 4x250=1000. Ca signifie que pour passer le minimum annuel admissible, il faut rester 1000 heures sans combinaison devant<br /> les grilles de la centrale !<br /> <br /> <br /> Certe le reportage des journalistes japonnais prouve qu'il y a des niveaux de radioactivité faible dans le périmètre des 25/30 km qui vont poser problèmes si on vit la à l'année, c'est bien pour<br /> ça que les japonais devront décontaminer les sols et peut-être détruire les habitations et en reconstruire d'autres avant de laisser les gens se réinstaller.<br /> <br /> <br /> Si vous voulez des vraies infos en voila: Areva a fait envoyer au Japon 100 tonnes d'acide borique le 16/03 et cet acide borique a été mélangé à l'eau des camions citernes qui ont re-rempli<br /> les cuves des réacteurs 1, 2, 3 et la piscine à combustible usé du 4. La methode utilisée à permis de ralentir la réaction en chaine suffisament pour faire crouter le magma de corium<br /> qui était en train de percer la cuve des 3 réacteurs fissionnés, il n'y a plus aucun risque que les cuves cédent parce que le corium est redescendu bien en dessous des 1000°, sans doute<br /> qu'il oscille entre 200 et 300° maintenant et le béton tient à cette température sans problème. L'injection d'eau en continu n'est pas/plus nescessaire parce qu'il y a beaucoup moins<br /> d'évaporation d'eau qu'au début de la catastrophe (=beaucoup moins de fuite de radioactivité), on en injecte grosso-modo toute les semaines maintenant (aller voir le site de l'AIEA).<br /> <br /> <br /> Areva a ouvert une usine de traitement des eaux fortement radioactive qui ont servit à refroidir les reacteurs au début pour que ce soit possible de les rejeter dans la mer avec le minimum de<br /> radioactivité possible dedans. Les rejets d'eau radioactive ont tous eu lieu la 2eme semaine de la catastrophe parce que la Tepco était encore mal organisé et qu'ils n'ont pas vu tout de suite<br /> que certaines cuves utilisées pour le stockage des eaux usés fuyaient.<br /> <br /> <br /> Le bras mécanique rouge devant le réacteur n°4 sert à retirer les barres de combustible usés, les mettre dans des futs plein d'acide borique et les emmener ailleurs après.<br /> <br /> <br /> La centrale de Fukushima-daini, ne fuit pas et à l'heure qu'il est, les réacteurs sont sans doute déchargés et le combustible à été placé dans les piscines de reffroidissement. Il n'y a sans<br /> doute même plus besoin d'avoir quelqu'un sur site vu que la température des piscines est controlable depuis le QG de Tepco.<br /> <br /> <br /> L'AIEA annonce (cf site) que les techniciens mettent en place un système de refroidissement en continu sur les 3 réacteurs fissionnés (cad comme ça fonctionne en temps normal avec circuit<br /> primaire et secondaire) et sans doute qu'il commencent à envisager de mettre une coque autour des réacteurs ou batiments réacteurs pour définitivement boucher la fuite en attendant de pouvoir<br /> entrer pour démanteler.<br /> <br /> <br /> C'est bien un démantelement que Tepco a annoncé pour janvier 2012. C'est à dire entrer dans les réacteurs, enlever le corium, enlever tout ce qu'il y a de metal est beton contaminer et<br /> ensuite raser le site. Les américains ont mis plus de 6 ans pour faire ça à Three miles island ! Ils n'avaient pas pensé à utiliser l'acide borique. C'est beaucoup plus efficace que de<br /> balancer du borium en grain, du plomb et du sable figurez vous.<br /> <br /> <br /> Si la méthode sarcophage à la Tchernobyl n'a pas été retenu, c'est parce que ce n'est pas possible dans un pays comme le Japon de garantir qu'un autre Tsunamis ne frappera pas au même endroit<br /> dans les prochains mille ans... Donc le mieux et de loin c'est d'arriver à faire un démentellement complet comme les américains ont fait.<br /> <br /> <br /> Les réacteurs REP actuellement en service en France fonctionnent avec 3 circuit de refroidissement et sont plus sur que les réacteurs à eau bouillante du Japon: le premier circuit est un<br /> circuit fermé avec de l'eau faiblement concentré en acide borique (d'ou la France a des grosses réserve de ce produit) et avec une pression spécialement controlé qui permet à l'eau d'atteindre<br /> des 300° sans bouillir. Cette eau bouillante non bouillante fait bouillir par thermodynamisme l'eau du circuit secondaire qui a été préchauffé préalablement à l'éléctricité et c'est la vapeur<br /> d'eau de ce circuit qui fait tourner les turbines qui produisent l'électricité. Le circuit tertiaire c'est le classique circuit eau du fleuve qui permet de recondenser l'eau du circuit primaire.<br /> La différence avec le fameux EPR, j'ai pas compris, c'est la même chose en mieux ?<br /> <br /> <br /> Pour les vieux japonnais qui ont proposé de se sacrifier, c'est très louable de leur part, mais c'est inutile pour le moment: les réacteurs sont trop chaud pour pouvoir entrer dedans, la<br /> radioactivité n'est pas le seul problème, il faut attendre que le corium se réduise de lui-même par réaction en chaine avant de l'enlever. De toute façon, l'objectif actuel du gouvernement<br /> japonnais c'est juguler le truc sans avoir aucun syndrôme d'irrradiation aigü, parce qu'on peut soigner un cancer mais le SIA c'est beaucoup plus dur. Pour les faire participer à la gestion de la<br /> crise, M.Khan a proposé d'augmenter leur participation dans les soins médicaux, figurez vous que la sécu japonnaise rembourse à 90% les soins médicaux des plus de 70 ans, les vieux ne seront<br /> plus remboursés qu'à 80% et l'argent économisée permettra de financer les travaux de sécurité Tsunamis sur les autres centrales nucléaires du pays.<br /> <br /> <br /> Depuis 1945, c'est devenu interdit au Japon d'envoyer des gens mourrir et les japonnais sont phobique du syndrôme d'irradiation aigü, alors le gouvernement fera tout ce qu'il peut pour protéger<br /> sa population.<br /> <br /> <br /> C'est vraiment très con de faire de la propagande et d'effrayer les gens, ça n'aide en rien les japonnais à affronter leur catastrophe ! Aller plutôt regarder le site de l'AIEA et le wikipédia<br /> pour comprendre le fonctionnement d'un réacteur nucléaire.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
I
<br /> <br /> Vous travaillez sans doute pour EDF ?<br /> <br /> <br /> Commencez par surveiller votre orthographe, et consultez nos différents dossiers sur le nucléaire...<br /> <br /> <br /> Il est sûr que l'on va s'empresser d'aller s'instruire sur le site de l'AIEA...<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> <br /> A Tokyo, "Les mesures ont atteint 48 000 mS/heure, ce qui est la limite<br /> maximum autorisée pour les travailleurs du nucléaire"<br /> <br /> <br /> Ces informations ne semblent vraiment pas crédible...48000 mS/heure = 48 Sv/heure: pour rappel il y a mort quasi instantannée pour une exposition de 10 Sievert, donc à Tokyo en 10 minutes on<br /> attendrait cette dose ? !!!<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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