10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 17:04

abeilles.jpg 

Univers-Nature, 8 décembre 2010

Parue dans la revue Nature, une nouvelle étude anglo-américaine a démontré que la perte de biodiversité, notamment les mammifères et les bactéries bénéfiques, entraîne une augmentation de pathogènes, les organismes responsables des maladies, et favorise leur transmission.
Comme l’explique le professeur Andrew Dobson de l'université de Princeton, aux Etats-Unis : « Lorsque la diversité biologique est en déclin et que les contacts entre les hommes augmentent, vous obtenez la recette magique pour l'apparition de maladies infectieuses ».
Les scientifiques ont, en effet, mis en avant des cas de déclin de biodiversité où l’incidence des maladies augmente. Selon Felicia Keesing, écologiste du Bard College de New York, la perte de biodiversité augmente la transmission de pathogènes pour une variété significative de systèmes de maladies infectieuses.
Cela se vérifie pour certains types de pathogènes, incluant les virus, les bactéries et les champignons, et pour de nombreux hôtes, tout à la fois humains, animaux et végétaux.
Ainsi, dans le cas de la maladie de Lyme (1), les espèces-tampons telles que l’opossum sont menacées par la fragmentation des forêts alors que la souris à pattes blanches prospère. Or, cette dernière favorise l’augmentation du nombre de tiques à pattes noires, lesquels sont vecteurs et pathogènes de la maladie.
Pour l’heure, les scientifiques reconnaissent ne pas être en mesure d’expliquer pourquoi les espèces « survivantes » sont celles qui amplifient les pathogènes. Soulignant la complexité d’identifier les variables impliqués dans l’émergence des maladies infectieuses, le professeur Dobson reconnaît que si la biodiversité est un facteur important, il en est de même pour les changements d’utilisation des sols, la croissance de la population humaine et le comportement. De fait, la croissance de la population humaine accroît les contacts avec de nouveaux pathogènes via de nombreuses activités telles que le défrichement au profit de l'agriculture et la chasse des animaux sauvages.
Afin de réduire les probabilités que d’autres maladies infectieuses se propagent des animaux sauvages aux animaux d'élevage et à l'homme, les auteurs de l’étude appellent à la surveillance minutieuse des régions possédant de nombreuses espèces animales domestiquées. Cette vigilance vaut également pour les zones abritant des élevages de poissons.
Depuis les années 1950, la biodiversité mondiale connaît un fort déclin. Les taux d'extinction sont de 100 à 1000 fois plus rapides que dans le passé. Les experts s'attendent à ce que ces taux augmentent à plus de 1000 fois dans les 50 années à venir.

Cécile Cassier
1- La maladie de Lyme est une maladie bactérienne, due à des bactéries du genre Borrelia, et transmise par des piqûres de tiques.
Source de l'article: http://www.univers-nature.com
Url de cet article: http://www.internationalnews.fr/article-la-perte-de-la-biodiversite-favorise-la-propagation-de-maladies-infectieuses--62815570.html
Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : internationalnews
  • : Un site d'information et de réflexion sur l'actualité internationale, le nouvel ordre mondial, la géostratégie, la propagande, l'impérialisme, le nucléaire, l'économie, l'environnement et la culture, illustré de documentaires. Site géré par des journalistes bénévoles, sans aucune obédience politique, religieuse ou autre.
  • Contact

STOP TAFTA !

Rechercher

Dossiers les plus consultés