16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 14:34

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Mondialisation 16 janvier 2014
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Ils accusent. 45 avocats, journalistes, députés, syndicalistes, artistes turcs viennent de publier un rapport accablant sur les « crimes commis contre le peuple de Syrie » transmis à l'ONU. Visés : les agissements des groupes djihadistes, la guerre d'agression contre la Syrie. Le rapport vient d'être remis à la Commission d'enquête indépendante de l'ONU sur les crimes commis en Syrie. L'idée est de mettre sur pied l'équivalent du Tribunal Russell pour les crimes de guerre au Vietnam dans les années 1960, expérience répétée pour les guerres en Irak et en Palestine, pour juger des crimes perpétrés par l'impérialisme.

 

 

 

L' « Association turque pour la paix » et les « Avocats pour la justice » préparent depuis plusieurs mois un rapport préliminaire à des poursuites contre les criminels de guerre en Syrie, et leurs commanditaires. Poursuites devant les tribunaux turcs, et surtout devant les cours internationales. Le rapport vient d'être remis à la Commission d'enquête indépendante de l'ONU sur les crimes commis en Syrie. 

 

L'idée est de mettre sur pied l'équivalent du Tribunal Russell pour les crimes de guerre au Vietnam dans les années 1960, expérience répétée pour les guerres en Irak et en Palestine, pour juger des crimes perpétrés par l'impérialisme.    

 

 

A leur crédit, les avocats et journalistes turcs connaissent très bien le terrain, que ce soient du côté des régions frontalières turques, ou en tant que cas que participant à des équipes d'enquêteurs en visite ponctuelle en Syrie, ou même comme reporter de guerre en Syrie.

 

 

Les avocats turcs se basent sur le « Statut de Rome » prévu par la Cour Pénale internationale (CPI) et classent les crimes commis en Syrie en trois types : crimes d'agression, crimes de guerre et crimes contre l'Humanité.

 

 

Le premier fonde la poursuite judiciaire, les deux autres sont étroitement liés dans l'action des bandes criminelles en Syrie.

 

 

Une guerre d'agression : un crime contre le peuple syrien

 

 

Le cœur de l'accusation repose sur le concept de « guerre d'agression » reconnue par un amendement du statut de Rome datant de 2005, concernant normalement un Etat agresseur.

 

 

Toutefois, « l'envoi au nom d'un Etat de bandes, groupes armées, troupes irrégulières ou mercenaires pour mener une lutte armée contre un Etat » est aussi inclus dans la définition.

 

 

Donc, pour l'Association pour la paix, il s'agit d'abord de dénoncer les instigateurs, les soi-disant « Amis de la Syrie », réunis à Tunis en février 2012, à Doha en juin 2013, qui ont dès le début reconnu le Conseil national syrien, donc apporté leur soutien à la rébellion armée.

 

 

Sur la liste des accusés, cinq noms ressortent : États-Unis, Arabie saoudite, Qatar, Israël, Turquie.

 

 

Pour les Etats-unis, rien de nouveau sous le soleil, l'Association rappelle les plans pour éliminer tout obstacle à son plan de « Grand moyen-orient », Irak, puis Syrie, enfin Iran. Ils dialoguent avec les groupes armés, les coordonnent, leur apportent un soutien financier et logistique avéré.

 

 

L'Arabie saoudite cherche, elle, à isoler l'Iran et à créer une Syrie sunnite sous patronage saoudien. La puissance saoudienne investit des milliards pour armer les combattants, les entraîner, et les commander directement en vue de ses objectifs de puissance régionale.

 

 

Quant au Qatar, il a soutenu dès le début la rébellion armé, accueilli la rencontre de Doha en juin 2013, son premier ministre déclarant alors que le « soutien armé était la seule façon d'obtenir la paix ». Il a depuis ménagé sa position, cherchant une conciliation via l'Autorité palestinienne.

 

 

Enfin, l'intervention d’Israël ne s'est pas limitée au soutien aux groupes armées : livraison de véhicules aux rebelles, recours à des frappes à l'uranium appauvri, accueil de combattants dans des hôpitaux israéliens, enfin projet d'intervention internationale coordonnée par Israël.

 

 

La Turquie, base arrière de la rébellion armée, premier au banc des accusés

 

 

C'est sur la Turquie toutefois que le dossier est le plus fourni, sa politique impérialiste néo-ottomane rentrant de plus en plus en contradiction avec la dite « politique de zéro problème avec ses voisins », qui avait conduit d'abord à des relations pacifiques avec la Syrie.

 

 

La Turquie a abrité l'acte de naissance du Conseil national syrien en août 2011, en mai 2012 les relations diplomatiques avec la Syrie étaient suspendues, les diplomates syriens exclus.

 

 

Enfin, en septembre 2012, Erdogan confiait même au Washington Port que la Turquie apportait un soutien logistique aux rebelles avant de rajouter, en analogie à l'intervention américaine en Irak :« Nous devons faire ce qui est nécessaire, et nous allons le faire ».

 

 

Les actes de collaboration concrète entre Turquie et rebelles se comptent par centaines, les rebelles utilisant la Turquie comme base arrière de repli, circuit de ravitaillement privilégié,

 

 

Il suffit de rappeler que des bases d'entraînement de la dite Armée syrienne libre se trouvent dans la province frontalière turque d'Hatay, que les camps de réfugiés se révèlent être des bases de repli pour les djihadistes, enfin que la Turquie est le pays de transit pour les armes venant du Golfe.

 

 

Il est de plus en plus probable que c'est par la Turquie que les rebelles ont pu se doter d'un équipement chimique, ce qui est pointé par une lettre soumise par 12 anciens haut responsables des service de renseignement américains au président Obama.

 

 

Dernier scandale en date, le 15 décembre dernier, où il fut révélé que depuis juin 2013 ce sont pas moins de 47 tonnes d'armes et de munitions qui ont circulé entre la Turquie et la Syrie, selon une enquête réalisée par l'ONU !

 

 

L'Etat turc a volontairement fait de la frontière une zone de non-droit, où prospèrent trafics en tout genre (armes, voitures de luxe). Les contrôles frontaliers deviennent impossibles, la frontière la chasse gardée des milices islamistes, des bandes de voyous, trafiquants en tout genre.

 

 

Toutefois, le gouvernement turc contrôle in fine les informations vitales. Les avocats donnent l'exemple de ce djihadiste turc (Burak Yazici) mort en Syrie, que les autorités turques avaient bien repéré mais laissé passer pour aller combattre le régime d'Assad.

 

 

Les djihadistes membres d'Al Qaeda patrouillent dans les rues des villes du sud de la Turquie. Human Rights Watch s'indigne de l'hypocrisie turque qui « accorde un refuse sûr à des criminels de guerre, des personnes qui ont violé les droits de l'Homme ».

 

 

On a même trouvé le 7 novembre dernier un camion rempli de lances-roquettes, de bombes et d'armes fabriquées dans la manufacture turque de Konya, destiné à la Syrie, conduit par Heysem Topalca, combattant en Syrie mais jamais inquiété … car proche des services secrets turcs.

 

 

L' « armée du crime » : six groupes terroristes, une seule vague de terreur sous couvert de religion

 

 

Al-Qaeda, Armée syrienne libre (ASL), djihadistes et opposants en tout poil, qui sont les rebelles syriens ? Qui sont ces criminels de guerre en acte, agissant sur ordre des responsables de cette guerre d'agression contre le peuple syrien ?

 

 

L'association divise ces groupes en six, une distinction complexe et mouvante. Elle souligne que l'ASL et Al Qaeda dirigent ces groupes, bien qu'il faille les concevoir comme des organisations faiblement structurées, à l'emprise sur les noyaux combattants assez lâches.

 

 

Seules les livraisons d'armes saoudiennes, coordonnées par la CIA, ont pu unir un temps ces groupes, tout en conduisant à des rivalités régulières pour le partage du butin.

 

 

Par ailleurs, distinguer les groupes proches de l'ASL ou d'Al Qaeda est souvent impossible, les deux fonctionnant souvent ensemble. Un exemple, Osman Karahan, un turc travaillant comme avocat pour Al Qaeda, mort à Alep en juin 2012 alors qu'il combattait pour l'ASL.

 

 

Donc, premier groupe djihadiste en Syrie : le Front islamique syrien, de 13 à 20 000 hommes, reposant sur la Brigade Ahrar Al-Sham. Ce groupe a des liens importants avec la Turquie, l'Irak, est lié avec l'ASL et vise surtout les régions Kurdes.

 

 

Deuxième groupe, le Front islamique de libération, avec cinq brigades. Celle de Tawhid à Alep est liée à l'ASL, celle de Farouk à Alep et Homs est plutôt proche de la Turquie, les brigades Islam (Damas) et Al Haq (à Homs) rattachés à l'Arabie saoudite. Enfin la cinquième, Suquour al-Sham, proche d'Al Qaeda, est financée par le Qatar.

 

 

Cette dernière compte 3 000 combttants, la brigade de l'Islam 10 000.

 

 

Troisième groupe, Ghuraba al-Sham composé d'un grand nombre de citoyens turcs et spécialisée, cela va de soi, dans les attaques contre les zones kurdes.

 

 

Quatrième groupe, la Brigade des martyrs d'Idlib, de plus en plus chapeautée par l'organisation islamiste radicale Suquour al-Sham, financée par les Qataris, liée à Al-Qaeda. La brigade Al-Resul, une autre organisation islamiste radicale, instaurée et soutenue par le Qatar.

 

 

A noter que des organisations basées non pas en Syrie mais au Liban, en Irak participent désormais aux combats en Syrie, comme la brigade Abdullah Azzam, une organisation salafiste basée au Liban, proche d'Al Qaeda ou encore Jund al-Sham composée de djihadistes palestiniens.

 

 

On peut penser aussi à l'Armée libre irakienne, mise sur pied récemment par des gens proches de l'ancien président irakien Tarik Al Hashimi. La plupart de ces groupes fonctionnent directement avec Al-Qaeda.

 

 

Cinquième groupe et pas le moindre, le Front Al Nosra, organisation islamiste fondamentaliste, qui a juré allégeance à Al Qaeda en avril 2013. On estime à 70 le nombre d'attentats à la bombe commis par cette organisation terroriste d'ici à juin 2013. Elle tend à prendre le dessus dans la rébellion.

 

 

On pourrait ajouter finalement l'Etat islamique en Irak et Sham (ISIS), fort à Homs, Ar-Raqqah et Azez, dont les troupes mènent régulièrement des attaques contre les Kurdes et vont et viennent à travers la frontière turco-syrienne, mais aussi jordanienne.

 

 

Crimes de guerre, crimes contre l'Humanité : une longue liste du martyr du peuple syrien

 

 

Les avocats turcs dénotent au moins 19 cas de crimes de guerre recensés par les Statuts de Rome et 10 de crimes contre l'Humanité reconnus par l'article 7 des Statuts, les deux définitions se confondant souvent dans le cas de la dite Guerre civile de Syrie.

 

 

Meurtres et massacres : L'Association donne comme preuve le cas de 22 attaques meurtrières, essentiellement des attentats à la bombe, ayant été directement imputée aux groupes rebelles, revendiqués par eux.

 

 

Parmi les plus marquants, on peut penser aux véhicules bourrés d'explosifs qui ont explosé le 28 novembre 2012 dans un quartier multi-ethnique, peuplé de Chrétiens et de Druzes, à Jaramana. Bilan : 34 morts et 83 blessés.

 

 

Le 29 janvier 2013, 80 cadavres ont été retrouvés, la plupart d'enfants, exécutés les mains attachés ans le dos le long de la rivière Quiq à Alep, une région contrôlée par l'ASL.

 

 

Enfin, le 21 février 2013, une série d'explosions revendiquées par Al Qaeda a fait, à Damas, 161 morts et 500 blessés.

 

 

Extermination de groupes raciaux et religieux : les attaques visant les minorités religieuses (Chrétiens, Chiites) ou ethniques (Kurdes, Druzes, Alaouites) se multiplient. On peut penser aux attaques dans les villages alaouites et kurdes à Latakia.

 

Les militants d'Al-Nosra ont attaqué le 4 août huit villages de Latakia. Après les avoir bombardé, les djihadistes les ont massacré à l'aide de haches, de couteaux et de machettes. Plusieurs centaines de morts : tous les habitants du village de Hrrata sont morts, seuls 12 ont survécu à Nabata.

 

A Balluta, les djihadistes ont d'abord pris soin de massacrer les enfants rassemblés sur la place du village puis les adultes. Selon le rapport d'Human Rights Watch, 190 personnes auraient été massacrées, 200 enlevées, les chiffres pouvant être beaucoup plus élevés.

 

 

Le recours à des armes chimiques : Leur utilisation est avérée, tout du moins pour l'attaque dans la région orientale de Guta, à Damas, le 21 août. Si la Syrie d'Assad a été rapidement pointée du doigt par les agresseurs, les faits montrent une autre direction.

 

 

La Russie avait déjà souligné que les missiles avaient été lancés depuis une zone contrôle par Liwa al-Islam, milice islamiste. En mai 2013, l'Armée syrienne avait déjà capturé sur des soldats d'Al-Nosra des échantillons de gaz sarin, ou d'armes de destruction massive plus raffinées.

 

 

Plus tard, en octobre 2013, une explosion à la bombe à la frontière turque, sur un poste contrôlé par les Kurdes à Ras al Ayn, pourrait bien avoir été accompagnée d'armes chimiques, au vu des symptômes d'empoisonnement chez certains combattants, et de la fumée jaune due à l'explosion.

 

 

N'oublions pas que Carla del Ponte, membre de la Commission d'enquête de l'ONU, a elle-même confirmé qu'il n'y avait aucune indication que le gouvernement syrien avait utilisé ces armes, mais que cela pouvait bien être le cas des rebelles syriens.

 

 

Attaques contre des bâtiments éducatifs, religieux, culturels : ils sont fréquents, plus de 2 000 établissements scolaires ont été détruits dans les combats. En janvier 2013, l'hôpital français d'Alep a été victime d'une voiture piégée signée Al-Nosra.

 

 

Le 28 mars 2013, l'Université de Damas a été victime d'une attaque au mortier qui a fait 15 morts et 20 blessés. Le 21 mars, c'était la mosquée Eman qui était visée lors de la prière du vendredi, l'imam pro-Assad Sheikh Mohammed Said Ramadan al-Buti tué, ainsi que 42 autres personnes.

 

 

Les plus grands monuments de la riche histoire syrienne, classés à l'UNESCO, ont déjà été lourdement endommagés, pillés : on peut penser au Krak des Chevaliers, Palmyre, la vieille ville de Damas, les édifices moyen-âgeux d'Alep, le bazar d'Al-Madinah ou la Grande mosquée d'Alep.

 

 

 

Harcèlement sexuel et viols : il est avéré qu'Al Qaeda et les organisations liées à l'ASL ont violé des milliers de femmes et d'enfants. Selon l'ONG « Femmes en état de siège », en 2012, 100 cas de viols avérés ont eu lieu, 80 % contre des femmes ou jeunes filles. Les chiffres seraient largement sous-estimés.

 

 

Toutes les plaintes déposées par les « Avocats pour la justice » en Turquie n'ont abouti à aucune poursuite concrète contre les criminels de guerre et leurs complices.

 

 

Pourtant, l'attentat islamiste à Reyhanli, à la frontière turco-syrienne en mai dernier, qui a fait 46 morts a éveillé la conscience du peuple turc. Ce fut le point de départ de la « rébellion de juin » qui a ébranlé le régime autoritaire d'Erdogan, aujourd'hui en train de vaciller sous le poids des scandales.

 

 

 

Désormais, les avocats épris de justice, les journalistes amis de la paix, les députés soucieux de vérité s'en tournent à l'opinion publique internationale : il faut que s'exprime un grand mouvement de solidarité avec le peuple syrien, victime d'une guerre d'agression, que la vérité soit dite et justice soit faite face aux criminels de guerre qui sévissent en Syrie !

 

 

 

Source : Solidarité internationale

 

Lire le rapport complet dans le lien suivant : Barisdernegi

 

http://www.internationalnews.fr/article-rapport-sur-les-crimes-de-guerre-commis-contre-le-peuple-syrien-les-pacifistes-turcs-accusent-122093245.html

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14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 03:39

 

En 2013, le Venezuela a connu un des moments les plus difficiles de son histoire avec le décès du Président Hugo Chavez, le 5 mars. Chavez, leader de grande envergure, fut victime d’un cancer agressif dont il mourut en moins de deux ans. Pendant ses quatorze années au pouvoir, ce Président charismatique (toujours élu démocratiquement et à la grande majorité) s’est confronté à de grands et puissants ennemis : coups d’état, sabotages économiques, interventions électorales, guerre psychologique, financement à coup de millions de dollars à l’opposition du pays par des agences américaines, et des attentats contre sa personne , furent quelques unes des méthodes et des stratégies de déstabilisation auxquelles il dût faire face pendant son mandat.


Il était en tête de liste de la CIA comme cible principale de leurs agressions et les États-Unis amplifièrent de façon significative (ouvertement ou secrètement) leur présence militaire autour du Venezuela durant sa Présidence. Tout cela fit que sa mort brutale et inattendue fit naître beaucoup de soupçons parmi ses partisans et tous ceux qui s’intéressaient à sa vision sociopolitique. Chavez défiait les intérêts des plus puissants et en même temps contrôlait les plus grandes réserves pétrolières de la planète.

La mort de Chavez peut-elle avoir été un assassinat politique ?

Il y a quelques années, cette question aurait fait sourire une grande partie des lecteurs, mais aujourd’hui, avec l’immense quantité de documents publiés par le lanceur d’alerte Wikileaks et l’ex agent de la NSA, Edward Snowden, nous informant sur les graves atteintes aux droits de l’homme et à la souveraineté des pays commises par le Gouvernement des États-Unis, ce ne sont plus seulement les « conspiranoïaques » et les connaisseurs de la politique sale des États-Unis qui se posent des questions de ce genre.


Aujourd’hui le monde sait comment le gouvernement des États-Unis espionne ses amis, ses alliés, ses citoyens et ses ennemis ; personne n’échappe aux yeux et aux oreilles de Washington. On sait aujourd’hui que presque toutes les ambassades des États-Unis dans le monde sont des centres d’espionnage et d’opérations d’intelligence, bafouant ainsi toutes les normes et les règles internationales, sans se soucier des conséquences.

 

On sait toutes les graves atteintes aux droits de l’homme qui ont été commises par les forces armées américaines en Irak et en Afghanistan, et on sait aussi comment le Gouvernement de Barak Obama a augmenté l’utilisation d’avions sans pilotes (drones) pour assassiner des innocents par télécommande.


On sait aujourd’hui la rage avec laquelle le Gouvernement du premier Afro-étasunien à la Présidence poursuit ceux qui dévoilent des vérités sur les abus de Washington, et plus encore quand ce sont des citoyens étasuniens comme Bradley (Chelsea) Manning, Edward Snowden et Jeremy Hammond. On sait que Washington a utilisé son pouvoir économique pour tenter de neutraliser Wikileaks et geler ses finances, bloquant son accès à Mastercard, Visa et Paypal avec le seul objectif d’étouffer sa voix et d’empêcher sa publication continue de documents qui dévoilaient les basses actions de la Maison Blanche.


Toutes ces révélations ont rendu le public mondial moins sceptique et plus réaliste quand il s’agit de la capacité du Gouvernement américain à réduire ses ennemis au silence, cacher ses erreurs et utiliser tous les moyens possibles pour conserver sa domination.


Hugo Chavez a toujours été un caillou dans la chaussure impériale. Sous-estimé par les analystes et conseillers « d’esprit guerre froide » de Washington, Chavez mit fin à l’influence et à la domination des États-Unis en Amérique Latine en moins d’une décade.

 

Il a transformé le Venezuela, pays dépendant et soumis à la culture politique américaine en une nation souveraine, libre, indépendante, digne et orgueilleuse de ses racines, de son histoire et de sa culture afro-indo-américaine. Il a repris le contrôle des ressources stratégiques, non seulement du Venezuela mais dans toute l’Amérique Latine, toujours sous le drapeau de la justice sociale.


Il a impulsé l’intégration régionale et la création d’organisations comme l’Union des Nations Sud-Américaines (UNASUR), l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA), la Communauté des États Latino-Américains et des Caraïbes (CLAC), entre autres. Sa main ferme face aux agressions des États-Unis fut un exemple et une inspiration pour des millions dans le monde, qui virent avec espoir la révolution au Venezuela et son expansion régionale.


Sans doute beaucoup d’intérêts puissants à Washington et ailleurs, désiraient la disparition physique de Hugo Chavez. Ils essayèrent d’y parvenir avec un coup d’État soutenu par Washington en avril 2002 qui échoua. Quelques mois après, on essaya de le sortir du pouvoir par un très important sabotage économique qui faillit détruire l’industrie pétrolière du pays, mais cela aussi échoua. Un an et demi après, des paramilitaires mercenaires furent envoyés de Colombie pour l’assassiner mais ils furent capturés par les autorités Vénézuéliennes et le complot fut neutralisé. Dans les années qui ont suivi, il y eut de multiples attentats contre sa personne et beaucoup de plans pour déstabiliser son gouvernement, mais aucun ne fonctionna.


Pendant ce temps, la popularité de Chavez ne cessait de grandir et son projet socialiste commençait à se consolider dans le pays.


Les documents de la NSA filtrés par Snowden, ont révélé que le Président Chavez et son gouvernement était sur la liste des six cibles principales de l’espionnage Américain depuis au moins 2007. À peine un an avant, la Maison Blanche avait créé une mission spéciale d’intelligence pour le Venezuela, qui faisait ses rapports directement au directeur national d’intelligence sans passer par la CIA ni aucune des 15 autres agences d’intelligence des États-Unis.
Cette mission spéciale était complètement clandestine et disposait de grands moyens financiers et autres. Il existait seulement deux autres missions de ce style : pour l’Iran et la Corée du Nord. Associer le Venezuela à deux pays ennemis déclarés de Washington est un indicateur du niveau de menace qu’Hugo Chavez représentait pour le Gouvernement des États-Unis.


La maladie

Le cancer dont souffrit Hugo Chavez, et qui causa sa mort si subite était rare. Comme Nicolas Maduro l’a expliqué, son cancer fut inhabituel, sans nom et très agressif. Il n’était pas d’un organe en particulier. Il n’y a pas eu de cas de cancers dans la famille Chavez, il n’y avait aucune prédisposition génétique. Il fut détecté en Juin 2011 et malgré de très forts traitements il mourut en moins de deux ans.


Des documents déclassifiés de l’armée des États-Unis obtenus par Associated Press en 1995 grâce à la Loi d’Accès à l’Information (FOIA) mirent en évidence que depuis 1948, le Pentagone cherchait à mettre au point une arme de radiation pour les assassinats politiques.


Une autre étude des renseignements de l’armée étasunienne en 1969 confirma que l’utilisation clandestine de la radiation en tant qu’arme pouvait causer de graves maladies ou même la mort d’adversaires politiques. En d’autres termes, c’était une méthode d’assassinat qu’ils mettaient activement au point.


On peut facilement imaginer, si Washington faisait des essais de radiation comme arme d’assassinat politique depuis 1948 jusqu’où a pu parvenir cette technologie au 21e siècle.

Assassinat par le biais de l’espionnage

Un câble secret du Département d’État du 31 Janvier 1976 alertait sur les graves effets sur la santé causés par les micro-ondes radioactives utilisées par le KGB pour espionner l’ambassade États États-Unis à Moscou :

« Selon nos médecins experts l’exposition prolongée à des micro-ondes radioactives aux niveaux mesurés à l’ambassade des États-Unis constituent une menace pour la santé ».

Pourtant Washington développa des outils d’espionnage beaucoup plus puissants et avec de plus grandes fréquences de radiation.


Des documents de la NSA, filtrés par Edward Snowden et publiés récemment par le journal Allemand Der Spiegel se référent à un puissant équipement développé par l’agence Américaine, qui émet des radio-ondes continues et à haute fréquence contre une cible pour surveiller et capturer toutes ses communications. D’après un document ultra secret de la NSA, cet équipement, le CTX4000 est une « unité radar portable d’ondes continues (CW). Il peut être utilisé pour illuminer une cible afin de récupérer de l’information en dehors du réseau ».


Le CTX 4000 a la capacité de collecter des signaux qui ne pourraient l’être autrement, ou le seraient très difficilement ainsi que leur traitement. Le document détaille ses capacités : « Rang de fréquence :1-2 GHz ; bande large à 45MHz ; puissance de sortie :jusqu’à 2W, utilisant l’amplificateur interne ; amplificateur externe jusqu’à 1KW ».


Un kilowatt est une forte capacité et quantité d’ondes radioactives. Cette quantité projetée sur une personne pendant une période continue peut causer de graves dommages à sa santé. L’étude de l’Armée des États-Unis en 1969, (mentionnée antérieurement) sur les effets sur la santé de la radiation en tant qu’arme, souligne que l’impact (ou l’évènement désiré, en d’autres termes la mort de la cible) pourrait avoir lieu des années après l’exposition à l’agent radioactif.


Parmi les documents de la NSA publiés par le Spiegel, se trouvent des renseignements sur d’autres formes d’espionnage au travers des téléphones portables, des systèmes Wifi, et des réseaux mobiles qui pourraient aussi avoir de graves effets sur la santé des cibles. Pourtant l’utilisation d’un équipement radar portable qui émet des ondes continues à haute fréquence contre une personne semble être plus encore qu’un mécanisme d’espionnage un instrument d’assassinat.


Hugo Chavez fut la principale cible de la NSA pendant des années. La possibilité que leurs outils d’espionnage aient contribué, sinon causé sa maladie, ne parait plus autant science fiction que ça l’aurait paru en d’autres temps.


Eva Golinger
Traduit de l’espagnol par irisinda

 

http://www.internationalnews.fr/article-venezuela-la-nsa-a-t-elle-assassine-hugo-chavez-par-eva-golinger-122061260.html

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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 10:31

Internationalnews

 7 janvier 2014

Mondialisation 6 janvier 2014

 

boyarrested_

Une organisation israélienne défendant les droits de l’homme a accusé le pays de torturer des mineurs palestiniens et elle a produit un rapport sur des cas de mise en cage publique ainsi que sur des menaces et des passages à l’acte de violences sexuelles.

 

 « La majorité des enfants palestiniens détenus sont accusés d’avoir lancé des pierres, et 74 % d’entre eux sont soumis à des violences physiques lors de leur arrestation, de leur transfert ou de leur interrogatoire” (photo ism-france)


Le Comité public contre la torture en Israël (Public Committee Against Torture in Israel, PCATI) a condamné Israël qui ne protège pas les mineurs palestiniens de la torture arbitraire . Le groupe exige des autorités qu’elles introduisent dans le droit national israélien des dispositions spécifiques protégeant tous les enfants de la torture.

 

Le groupe de défense des droits de l’homme déclare que [les dispositions du] droit international contre la torture, inscrites dans le Protocole d’Istamboul («Manuel pour enquêter efficacement sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants »), n’ont pas été transcrites dans la législation nationale israélienne.

 

Le PCATI argue que « le terme “torture” désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne », selon les termes mêmes du Protocole d’Istamboul. En outre, « chez les enfants, la torture peut avoir un impact direct ou indirect, selon qu’ils ont eux-mêmes subi la torture ou la détention, que leurs parents ou d’autres proches en ont été les victimes, ou qu’ils ont été les témoins d’actes de torture ou autres formes de violence ».

 

Le rapport de l’ONG a été publié en préambule à l’audition de mardi dernier par la Commission des Pétitions Publiques de la Knesset sur des sujets connexes. Le PACTI a fondé sa plainte sur les données de rapports enregistrés d’abus sur des enfants, collectés ces dix dernières années.

 

La pratique consistant à placer les enfant dans des cages à l’extérieur avait été stoppée par la ministre de la Justice Tzipi Livni à la suite de sa découverte, rapporte le Jerusalem Post.


Le PCATI affirme qu’il continue d’enquêter activement sur les cas relatifs à la torture et aux mauvais traitements d’enfants par des soldats et des interrogateurs des Forces de Défense Israéliennes (IDF). Ils enquêtent sur les menaces et actes de violence sexuelle, la mise en cage de prisonniers dans des cages métalliques (y compris des enfants), le comportement militaire au cours de la détention et de l’arrestation de Palestiniens.


Par ailleurs les données collectées par le PACTI sont appuyées par un certain nombres d’ONG également impliquées dans la collecte des preuves d’allégations de tortures. Selon le « Bureau du Défenseur Public » israélien, la découverte de personnes enfermées dans des cages métalliques remonte à l’inspection nocturne d’une prison au plus fort d’une récente tempête hivernale.


Des enfants ont été découverts à l’extérieur, sous des températures glaciales, enfermés pendant des heures pendant la nuit suivant leur arrestation, en attendant d’être inculpés le lendemain matin.


« Pendant notre visite, laquelle se passait au cours d’une violente tempête qui a frappé le pays, les avocats ont rencontré des détenus qui leur ont décrit un tableau choquant : en pleine nuit, des dizaines de détenus sont transférés dans les cages métalliques construites à l’extérieur des installations carcérales de transit de l’IPS [Israël Prison Service] à Ramla », écrit le Défenseur Public dans son site web.


« Il apparaît que cette procédure consistant à faire attendre des prisonniers dans des cages à l’extérieur durait depuis de nombreux mois et elle a été avérée par d’autres responsables officiels ».


Le PCATI souligne que : « ne pas autoriser l’enfant ou le mineur arrêté à jouir pleinement de ses droits, notamment ne pas permettre un avocat ou un adulte accompagnant, au moment de l’arrestation et de l’interrogatoire, met l’enfant dans un état de désarroi, de détresse, et augmente la pression exercée sur l’enfant par les forces de sécurité en vue de parvenir à des aveux ou à des informations au cours de l’interrogatoire ».


Selon le PCATI, le seuil de « l’acte d’abuser » par Israël doit être abaissé quand il s’agit d’enfants. L’ONG croit par ailleurs qu’enfants et adultes ont droit à une réhabilitation. Le Comité estime aussi que les cas d’abus ont droit à bénéficier d’un examen exhaustif de leurs plaintes et d’être « accompagnés d’un représentant de leur choix quand ils témoignent devant un enquêteur israélien ».


Citant le rapport de 2013 par Defense of Children International (DCI-Palestine) et par Lawyers for Palestinian Human Rights (LPHR), le PACTI réaffirme que :


« Israël est la seule nation à poursuivre automatiquement et systématiquement des enfants devant des tribunaux militaires d’où sont absentes les garanties basiques et fondamentales pour un procès équitable ».


L’association de défense des droits humains estime que quelque 700 enfants palestiniens, dont certains n’ont que 12 ans, subissent chaque année le système de détention militaire israélien.


« La majorité des enfants palestiniens détenus sont accusés d’avoir lancé des pierres, et 74 % d’entre eux sont soumis à des violences physiques lors de leur arrestation, de leur transfert ou de leur interrogatoire » selon les preuves collectées par Defence for Children International Palestine.


Il faut ajouter « qu’aucun enfant israélien n’entre en contact avec le système des tribunaux militaires ».


1er janvier 2014 – Russia Today


Article en français : http://french.irib.ir/component/k2/item/308795-«-des-enfants-dans-des-cages-»


Titre original: Israël: “Des enfants dans des cages !”

 

Dossier Gaza

 

http://www.internationalnews.fr/article-israel-des-enfants-dans-des-cages-121944948.html 

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31 décembre 2013 2 31 /12 /décembre /2013 10:58

Internationalnews

 

Basta

 

par Ivan du Roy

 

Une classe politique unanime, des médias focalisés sur la commémoration « planétaire » : les funérailles de Nelson Mandela suscitent l’union sacrée autour du combat que le militant de l’ANC a incarné. Pourtant, quand Nelson Mandela est jeté en prison à perpétuité, il n’en était rien. La France et ses grandes entreprises sont l’un des plus fidèles soutiens au régime raciste de Pretoria, lui vendant armements, centrales nucléaires et technologies industrielles, tout en contournant allègrement les sanctions des Nations Unies. A l’époque, les protestations étaient bien rares.

1964. La condamnation de Nelson Mandela à la perpétuité laisse les grandes puissances occidentales indifférentes. Et n’émeut pas grand monde. 1964, c’est aussi l’année où la France du général De Gaulle intensifie ses relations commerciales avec l’Afrique du Sud. En une décennie, les exportations hexagonales, hors vente d’armes, vers le régime de l’apartheid vont être multipliées par trois, pour atteindre en 1973 plus d’un milliard de francs de l’époque. En y ajoutant les ventes d’armes et de matériel militaire, la France devient alors le deuxième fournisseur étranger du régime raciste, derrière le Royaume-Uni mais devant les États-Unis et l’Allemagne de l’Ouest. Un « fournisseur stratégique », critiquent, à l’époque, les organisations non gouvernementales.

85 entreprises françaises opèrent alors en Afrique du Sud. Et y investissent massivement. La Compagnie générale d’électricité et ses filiales, ancêtres d’Alcatel et d’Alstom, fournissent du matériel pour les chemins de fer ou la production d’électricité et y fabriquent des téléviseurs (Thomson). Renault et Peugeot vendent leurs moteurs à plusieurs usines. La famille Wendel, acteur majeur de la sidérurgie française (actionnaire d’Usinor, qui deviendra ArcelorMittal), s’y approvisionne en charbon pour alimenter ses aciéries. Des groupes du BTP – notamment Dumez, qui deviendra plus tard une composante du groupe Vinci, et Spie Batignolles – y construisent des terminaux portuaires, des barrages hydroélectriques, et des autoroutes, comme celle de Johannesburg. La Compagnie françaises des pétroles, qui deviendra Total en 1991, possède d’importantes participations dans les raffineries sud-africaines, et s’est associée à Shell et BP pour forer au large du Cap.

Une centrale nucléaire au service de « l’économie blanche »

EDF et Framatome – intégrée ensuite dans Areva – érigent même la première centrale nucléaire sud-africaine ! « En 1976 la France a signé un contrat pour la construction de la centrale atomique de Koeberg, s’engageant par ailleurs à former une centaine d’ingénieurs et techniciens pour la maintenance de la centrale. Les banques françaises Crédit Lyonnais et la Banque d’Indochine et de Suez [désormais filiale du Crédit Agricole, ndlr] fournirent 82% des capitaux », détaille à l’époque l’écrivaine sud-africaine anti-apartheid Ruth First, assassinée sur ordre d’officiers afrikaners en 1982 [1].

Si les affaires vont bon train, et que des grandes entreprises françaises privées comme publiques investissent massivement en Afrique du Sud, c’est que le régime de l’apartheid et son « économie blanche » fournissent une main d’œuvre « abondante et peu coûteuse » : les Noirs. « II est vrai qu’il y a des Noirs qui travaillent pour nous. Ils continueront à travailler pour nous pendant des générations, même si l’idéal serait de nous en séparer complètement (...). Mais le fait qu’ils travaillent pour nous peut ne jamais leur permettre de revendiquer leurs droits politiques. Ni maintenant, ni dans le futur, ni dans aucune circonstance », déclare en avril 1968 le Premier ministre de l’époque, John Vorster. État et patronat français savent donc pertinemment dans quel système ils placent leur argent.

Main d’œuvre abondante et travail forcé

« Un système indirect de travail forcé », évoque sobrement l’Organisation internationale du travail (OIT), qui exclut de son sein l’Afrique du Sud en 1964 [2]. Deux codes du travail distincts, un pour les Blancs, un pour les Noirs, interdiction aux ouvriers noirs de participer aux négociations collectives, refus de reconnaître leurs syndicats, répression violente des grèves des ouvriers africains… Telles sont les caractéristiques de « l’économie blanche » et sa manière de traiter la main d’œuvre noire. En 1975, un ouvrier noir des mines de charbon, auprès desquelles s’approvisionne la sidérurgie lorraine, perçoit un salaire dix fois inférieur à celui d’un ouvrier blanc. Dans la construction ou l’industrie, où sont présents plusieurs grands groupes français, le salaire d’un Noir est cinq fois inférieur à celui d’un Blanc. « L’apartheid aboutit à ce que les travailleurs africains souffrent d’une double oppression : comme Africains, ils souffrent de la discrimination inhérente au système de l’apartheid qui institutionnalise leur subordination ; comme ouvriers, ils souffrent de la surexploitation de leur travail imposée par le contrôle étatique presque absolu de la détermination des salaires des Noirs, base économique du système », décrit Ruth First. Et ce, grâce aux investissements étrangers qui contrôlent alors 80% de l’activité productive sud-africaine, en particulier l’industrie minière et aurifère.

Pour se défendre, investisseurs et grandes entreprises prétendent jouer un « rôle réformateur » en Afrique du Sud. Du fait du manque de main d’œuvre, de nouveaux emplois ne s’ouvrent-ils pas aux Noirs ? L’émergence d’une main d’œuvre noire qualifiée, base d’une future classe moyenne, n’est-elle pas indispensable pour assurer de nouveaux débouchés aux produits de consommation ? Le pasteur états-unien Leon Howard Sullivan symbolise cette démarche. Premier afro-américain à siéger au Conseil d’administration d’une grande entreprise (General Motors), il propose un code de conduite aux sociétés états-uniennes installées en Afrique du Sud : égalité salariale entre Noirs et Blancs, abolition de toute ségrégation au sein de l’entreprise, liberté syndicale, participation des employés noirs aux négociations collectives… Les prémices d’une « responsabilité sociale des entreprises » ? En 1978, une centaine d’entreprises nord-américaines, sur les 500 présentes, annoncent avoir adopté ce code de conduite. Cinq ans plus tard, Sullivan reconnaît que ses principes « ont commencé à faire effet, mais n’ont pas obtenu les résultats souhaités assez rapidement ». Et appelle la Maison Blanche à rendre obligatoire ce code de conduite, à sanctionner fiscalement les firmes récalcitrantes et à les exclure des marchés publics. En France, aucune voix ne s’élève au sein des direction des grands groupes, y compris publics.

En France, les anti-apartheid sont bien isolés

Dans les pays anglo-saxons, d’importantes campagnes de boycott commencent à viser les multinationales présentes en Afrique du Sud, telles Shell ou Coca-Cola. La politique d’apartheid est « moralement indéfendable » reconnaîtra, en 1986, un porte-parole de Shell, tout en déplorant que le boycott qui vise les stations-service est « injuste et erroné » [3]. Rien de tel en France. Rares sont les mouvements qui, dans les années 70, mènent des campagnes contre l’apartheid. Des militants du PSU (Parti socialiste unifié), de la Cimade, des groupes locaux de solidarité, animés par des militants chrétiens, notamment du CCFD, ou des centres de documentation sur le Tiers-Monde – qui donneront ensuite naissance au Réseau Ritimo et à Peuples solidaires – tentent de sensibiliser l’opinion. Et se sentent bien seuls.

« A l’époque, nous n’étions pas nombreux. Le PCF nous soutenait du bout des lèvres. Cela n’intéressait pas le reste de la classe politique, à part quelques individus », se souvient Michel Capron, membre du Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (Cedetim), et vice-Président de la « plateforme RSE » lancée en juin par Jean-Marc Ayrault. « C’était la présidence Giscard. Il n’y avait absolument aucun sentiment de mauvaise conscience, encore moins de culpabilité, de la part des entreprises françaises. Plutôt une sorte de mépris hautain à l’égard de ceux qui aidaient les « terroristes » de l’ANC [Congrès national africain, le mouvement de Nelson Mandela, ndlr] », raconte-t-il. Une campagne de boycott marque cependant les esprits : celle menée contre les oranges de la marque Outspan, importées d’Afrique du Sud. « Nous avons obtenu quelques résultats : les exportations d’oranges vers la France ont chuté de 30%. » Une telle indifférence laisse perplexe au vu de l’actuel concert de louanges à l’égard de Nelson Mandela.

Paris, premier fournisseur d’armes de l’État raciste

1964, c’est aussi l’année où la France devient le principal fournisseur d’armes du régime sud-africain. Après avoir été réticente à toute sanction, aux côtés du Royaume-Uni et des États-Unis, la France ne s’est pourtant pas opposée un an plus tôt au vote d’une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu recommandant un embargo sur les armes, en 1963. Mais la résolution n’est pas contraignante. Un an plus tard, alors que le Parti travailliste arrivé au pouvoir au Royaume-Uni y impose un embargo sur les armes, l’État français prend le relais. En 1971, Dassault vend à Pretoria des technologies et licences lui permettant de fabriquer des avions de combat « anti-insurrectionnels », le prototype Mirage-Milan, pour mieux réprimer les actions de guérilla de l’ANC. Entre 1970 et 1975, 48 Mirage F1 sont exportés vers l’Afrique du Sud, ainsi que pléthore d’hélicoptères (Alouettes, Frelon, Puma), de blindés légers ou de missiles. Dassault, Matra (groupe Lagardère), Panhard (racheté par Renault), Turbomeca (groupe Safran) et la Société nationale industrielle aérospatiale (aujourd’hui EADS) sont à la pointe de ce juteux commerce avec l’État raciste. « La France accepte de fournir pratiquement n’importe quel type ou montant d’armes à l’Afrique du Sud, sans tenir compte des restrictions officielles habituellement imposées », commente le Comité spécial des ONG sur les Droits de l’Homme, à Genève, en 1974 [4].

 

Le 16 juin 1976, des milliers d’élèves de la banlieue noire de Soweto (Johannesburg) manifestent contre la ségrégation scolaire. La manifestation est brutalement réprimée. « Dans un premier temps, les policiers lâchent les chiens sur la foule. Ensuite, pour amplifier la panique, ils lancent des grenades lacrymogènes, avant de tirer à balles réelles », relate le journaliste de Jeune Afrique Tshitenge Lubabu. Bilan : au moins 575 morts. Un an plus tard, l’Onu vote enfin un embargo contraignant. Qu’importe ! « L’Afrique du Sud a déjà acheté ses armes dont une cinquantaine de mirage F1 ; seul le programme de la marine de guerre reste à compléter : or, c’est précisément dans ce domaine que l’arrêt des ventes d’armes semble ne pas être appliqué », commente un organe de presse du Parti national, au pouvoir. Le régime raciste tiendra encore 15 ans.


Amnésie bien française


« Loin d’être un obstacle à la croissance économique de l’Afrique du Sud, le capitalisme racial — l’apartheid — est la cause des taux de croissance extraordinaires de cette économie. De plus, l’accroissement de l’investissement étranger a eu pour effet non de changer le système mais de le renforcer », estimait Ruth First, en 1979. L’Histoire lui donnera raison. Entre l’emprisonnement à vie de Nelson Mandela et son élection comme premier Président d’une Afrique du Sud démocratique, trois décennies seront nécessaires.


Aux Etats-Unis, des procédures lancées par des victimes de l’apartheid contre plusieurs grandes firmes (General Motors, Ford Motor Company, IBM, Daimler et l’allemande Rheinmetall) sont encore en cours [5]. En Suisse, une plaie s’est rouverte avec la mort de Mandela : plusieurs banques, comme le Crédit suisse et UBS, avaient continué d’investir dans le régime de l’apartheid sans être sanctionnées. « C’était la guerre froide. L’Union soviétique faisait tout pour mettre la main sur l’Afrique du Sud, un pays stratégique avec la ville du Cap qui contrôle une importante route maritime. Le but de notre groupe était d’empêcher que l’Afrique du Sud ne tombe entre les mains communistes », se justifie aujourd’hui le leader suisse d’extrême droite Christoph Blocher. La France, elle, a pour l’instant oublié ce sombre passé, pas si lointain.

Ivan du Roy


Photo de une : CC Nations Unies

Affiches : source

10 décembre 2013

Notes

[1Emprisonnée, puis bannie d’Afrique du Sud, elle s’exile à Londres en 1964 puis s’installe au Mozambique où elle reçoit une lettre piégée le 17 août 1982. Son article « La filière sud-africaine. L’investissement international dans l’apartheid », publié dans la revue Tiers-Monde en 1979 est accessible [sur le portail des revues scientifiques Persée est accessible sur le site de la revue Persée.

[2Voir la déclaration de l’OIT du 8 juillet 1964.

[3Source : Los Angeles Times.

[4L’article, publié dans la revue Tiers-Monde en 1979 est accessible sur le portail des revues scientifiques Persée.

[5Pour plus de détails, lire ici, en anglais.

 

http://www.internationalnews.fr/article-hommage-a-mandela-quand-la-france-et-ses-grandes-entreprises-investissaient-dans-l-apartheid-121692592.html

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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 12:12

Internationalnews

 


La Croix 3 décembre 2013

 

Dans la nuit du 1er  au 2 décembre, douze religieuses orthodoxes ont été enlevées par des djihadistes syriens dans le monastère Mar Takla, situé aux abords du village majoritairement chrétien de Maaloula.

 

Après avoir pris le contrôle du village de Maaloula, les djihadistes du Front al Nosra se sont re...

Matilde GATTONI / ArabianEye-REA

Après avoir pris le contrôle du village de Maaloula, les djihadistes du Front al Nosra se sont rendus au monastère grec orthodoxe de Mar Takla (ci-dessus, en 2009) où ils ont emmené de force douze religieuses syriennes et libanaises, dont la mère supérieure.

 

Ce dernier est désormais sous le contrôle de djihadistes syriens, appartenant au Front al Nosra.

 

Le régime syrien et la rébellion (sic) sont engagés pour le contrôle de la zone montagneuse et stratégique de Kalamoun.


Maaloula était quasi déserte depuis que des djihadistes du Front al Nosra – devenu depuis novembre dernier la « branche » d’Al-Qaida en Syrie –, avaient tenté le 9 septembre de prendre le contrôle du village situé dans la montagne, à 55 km au nord-est de Damas.

 

Au bout de trois jours de combats, l’armée loyaliste syrienne avait repoussé les attaquants et, depuis, assurait la sécurité de la ville avec quelques hommes. Entre-temps, la majorité de la population chrétienne avait fui pour se réfugier soit à Damas, soit à Beyrouth.

 

Restaient sur place 40 moniales du monastère orthodoxe de Mar Takla, situé à l’est de la ville. Maaloula est l’une rare localités où l’on parle encore l’araméen, la langue du Christ. La quarantaine d’orphelines dont elles avaient la charge avait été évacuée depuis longtemps.

 

« On ne connaît pas encore les motifs de cette action de la part des rebelles »

 

Dans la nuit de dimanche 1er décembre à lundi 2 décembre, les rebelles, qui avaient lancé un nouvel assaut la semaine dernière mais avaient échoué, ont fait une nouvelle tentative pour s’emparer du village. Du haut de la falaise de grès qui surplombe le cœur historique du village, ils ont fait rouler un grand nombre de pneus remplis d’explosifs sur les soldats déployés en bas de cette cité. Ces derniers ont pris la fuite.

 

Les djihadistes se sont ensuite rendus au monastère de Mar Takla. Ils ont emmené de force douze religieuses orthodoxes syriennes et libanaises, dont la mère supérieure. Il semble que les rebelles djihadistes les aient conduites dans le nord, vers la localité de Yabroud.

 

« On ne connaît pas encore les motifs de cette action de la part des rebelles : s’il s’agit d’un enlèvement ou d’une prise de contrôle du couvent pour avoir la main libre à Maaloula », a déclaré le nonce (ambassadeur) du Saint-Siège en Syrie, Mgr Mario Zenari, cité par Radio Vatican. Souhaitant rester prudent, le nonce n’a pas parlé de prise d’otages.

 

Interrogée au téléphone, la mère supérieure d’un couvent situé à Sadnaya, Sivronia Nabhane, a dit avoir pu parler avec la supérieure de Maaloula, Pelagia Sayyaf, lundi à 23 h 30. Elle a affirmé qu’« elle et les onze autres religieuses, accompagnées de trois jeunes domestiques, sont confortablement installées dans une maison de Yabroud et personne ne les ennuie ».

Yabroud est le prochain objectif de l’armée syrienne

 

Pourquoi les rebelles les ont-ils emmenées ? Sont-elles destinées à devenir des boucliers humains ou une monnaie d’échange ? Y a-t-il un rapport entre leur enlèvement et la bataille de Kalamoun qui oppose les forces du régime aux rebelles ? En effet, Yabroud est le prochain objectif de l’armée syrienne.

 

Avec le puissant mouvement libanais Hezbollah et des combattants chiites irakiens, cette dernière mène une offensive pour s’emparer de la région stratégique de Kalamoun, sous le contrôle des insurgés depuis plus d’un an et demi. Située au nord de la capitale, sur la route de Homs, cette région montagneuse permet aux rebelles de s’approvisionner en armes, en denrées et en médicaments depuis le Liban et permet d’encercler Damas.

 

L’armée s’est déjà emparée des deux tiers de Nabak, la plus importante ville de la région, qui comptait 50 000 habitants avant la guerre, dont une importante communauté chrétienne. Si elle s’empare de Yabroud, elle aura le contrôle quasi total de cette région. En attendant, le quotidien syrien al-Watan, proche du régime, citant une source militaire, annonce qu’« une force militaire se dirige vers Maaloula pour prêter main-forte aux forces présentes à la périphérie de la localité ».

 

AGNÈS ROTIVEL

 

Titre original: Des religieuses de Maaloula prises en otage par les rebelles syriens


Source de la première photo

Les emphases sont d'IN

 

 Dossier Syrie

Syria war nationalturk-0238

 

http://www.internationalnews.fr/article-syrie-des-religieuses-de-maaloula-prises-en-otage-par-les-djihadistes-syriens--121432390.html

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30 novembre 2013 6 30 /11 /novembre /2013 06:27

Internationalnews

Les Etats-Unis ont réussi à anéantir l'Irak. Non contents d'avoir massacré plus de trois millions de personnes depuis 1991, ils n'ont pas reconstruit les infrastructures qu'ils ont détruites et ont plongé le pays dans un chaos dont on ne voit pas la fin.

 

 

Publiée le 6 nov. 2013

RT.com is launching a special project to mark the appalling scale of violence in Iraq. Coming soon http://Iraq2013.rt.com

 

Iraq 2013: Deadliest year since 2008 with 7,000+ killed

 

 

Publiée le 9 nov. 2013

With over 7,000 civilian casualties so far, 2013 has already become the deadliest year in Iraq since 2008. In its new project, a timeline of the violence, RT brings the sad record into the spotlight.
Following the withdrawal of US troops in December 2011, instead of engaging in post-war and occupation recovery, Iraq has been with each day plunging deeper into inter-ethnic violence, prompted by ever-growing tensions mostly between the country's majority Shiite community and the Sunni minority.

2013 saw the situation aggravate to its worst, with almost daily deaths of civilians becoming the harsh reality the country is facing today.

"You, I and anyone who walks in the streets, at any moment may face a car bomb, motorcycle bomb, or explosive belt. At any moment anyone may be killed," a Baghdad resident sums it up speaking to RT's Egor Piskunov.

"It's 10 or 11 years now that they're talking about a new security plan, but nothing changes and the situation is only getting worse," another Iraqi adds.
So often are all kinds of attacks in Iraq that not all of them eventually make it into the headlines, in a situation when a peaceful day in Baghdad would be more likely perceived as news.

One notable example this year was on April 15, when the entire world was glued to the screens watching the overwhelming coverage of the Boston Marathon Bombings in which three people died and an estimated 264 injured. That same day Iraq was rocked by a series of bombings which killed 55 and left 300 people injured.

The much deadlier 'black Monday' in Iraq went virtually unnoticed by global news outlets compared to the Boston events.

"Because it is just accepted as normal for Iraq. That's what Iraqis do. Endure this new form of freedom," Hamit Dardagan, co-founder of Iraq Body Count, explained the paradox in an interview to RT's Laura Smith.
Iraq Body Count, founded by volunteers from the UK and the US in 2003, keeps a record of civilian casualties doing the job government officials are reluctant to fulfill, saying is too difficult. The group's online database of civilian deaths is considered one of the most reliable.

"The information we get is mostly from the sort of small news wire type reports and Iraqi media reports that don't really make the news an ordinary news consumer would see," Dardagan tells RT. "In other words it takes a research effort to pull together these small reports that come from different parts of the country and that list what you would think of small events of someone being assassinated or blown up in their car."

Violence escalated in Iraq this year following a deadly security crackdown on a Sunni protest camp in April. In September - the deadliest on record so far this year - 1,220 people have died, and the trend continues.

In the latest outbreak of violence, a series of attacks killed at least 30 people across the country on Thursday, according to officials.

The deadliest resulted from two suicide bombers who rammed their explosive-packed cars into a military base in the town of Tarmiyah, killing at least 19 soldiers and wounding 41, authorities said.

Another bomb killed four people and wounded six when pilgrims en route to Karbala stopped at a food tent.

Prior to that a suicide bomber attacked an army post in the town of Ana, killing three soldiers and wounding six, while another explosion killed two persons in a town just south of Baghdad.

Two more people were killed in the city of Mosul, where police said eight more were wounded.


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http://www.internationalnews.fr/article-iraq-2013-une-annee-de-carnage-year-of-carnage-121346801.html

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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 14:23

Internationalnews

Mondialisation 3 novembre 2013

 

carte libye

Le 31 octobre 2013 a marqué le deuxième anniversaire de la fin de la guerre menée par les Etats-Unis et l’OTAN dans le but d’opérer un changement de régime en Libye. Il ne faut guère s’attendre à que ce deuxième anniversaire soit fêté en fanfare à Washington, dans les capitales d’Europe occidentale ou en Libye même.

 

Cette guerre qui a duré près de huit mois a atteint son objectif à savoir le renversement du régime du colonel Mouammar Kadhafi. Le meurtre de ce dernier aux mains d’une horde de «rebelles » soutenus par l’OTAN avait incité le président Barack Obama à proclamer depuis la roseraie de la Maison Blanche que ce sordide événement signalait l’avènement d’une « Libye nouvelle et démocratique. »

 

Deux ans plus tard, il n’y a aucune trace d’une telle Libye.

 

Le pays, qui a été bombardé par l’armée américaine et ses alliés européens, se trouve dans un état de désintégration avancé. L’on apprenait lundi que la production pétrolière qui génère la quasi-totalité des recettes d’exportation du pays et plus de la moitié de son produit intérieur brut, avait chuté à 90.000 barils par jour, à moins d’un dixième de la capacité d’avant la guerre.

 

D’importantes installations ont été saisies par des milices armées. En Libye orientale, ces milices prônent la partition du pays en trois gouvernorats – Cyrénaïque, Tripolitaine et Fezzan – comme c’était le cas sous le régime colonial de l’Italie fasciste.


Selon des estimations, il existe près d’un quart de million de miliciens qui sont armés et payés par le gouvernement libyen et qui agissent en toute impunité sous la direction d’islamistes et de seigneurs de guerre régionaux. Les seigneurs de guerre constituent la principale puissance du pays.

 

Des affrontements entre ces milices, des attaques contre le gouvernement et l’assassinat de ses fonctionnaires sont chose courante. Au début du mois, le premier ministre libyen, Ali Zeidan a été lui-même enlevé par une milice islamiste qui avait agi en signe de protestation contre l’enlèvement le 5 octobre d’un présumé agent d’al Qaida, Abou Anas al-Liby, par des forces spéciales américaines.

 

Des milliers de Libyens ainsi que des travailleurs migrants d’Afrique subsaharienne sont gardés au secret dans des prisons de fortune contrôlées par les miliciens, soumis à la torture et tués.

 

Les conditions de vie de la population de cette nation riche en pétrole sont restées épouvantables et le taux de chômage réel est évalué à plus de 30 pour cent.

 

Un million de personnes, dont un grand nombre sont des partisans de l’ancien régime, sont toujours déplacées à l’intérieur du pays.

 

La continuation de ce chaos deux ans après la fin de la guerre reflète le caractère de la guerre elle-même.

 

Les Etats-Unis et leurs principaux alliés de l’OTAN, la Grande-Bretagne et la France, avaient lancé la guerre sous le prétexte qu’elle était une intervention humanitaire dont l’objectif était seulement de protéger des vies innocentes.

 

Sur la base d’affirmations infondées selon lesquelles sans une intervention immédiate un massacre imminent de la population révoltée dans la ville orientale de Benghazi par le gouvernement aurait lieu, les puissances de l’OTAN ont fait passer au Conseil de sécurité de l’ONU la résolution 1973 leur permettant d’instaurer une zone d’exclusion aérienne et de « prendre toutes les mesures nécessaires » pour protéger des civils.

 

Cette résolution a servi de pseudo caution à une guerre impérialiste d’agression qui a tué quelque 50.000 civils libyens et en a blessé au moins autant. Dans cette guerre, il n’était manifestement pas question de sauver des vies, il s’agissait plutôt d’une guerre de pillage néocoloniale dont le principal but était de faire chuter le régime Kadhafi pour imposer à sa place un fantoche plus complaisant.

 

Washington et ses alliés avaient monté cette guerre essentiellement comme une réaction stratégique aux soulèvements de masse de la classe ouvrière contre les régimes appuyés par l’occident en Tunisie, à l’ouest et en Egypte, à l’est de la Libye. Le principal objectif était d’arrêter la propagation de la révolution et de maintenir dans la région l’hégémonie des Etats-Unis et de l’Europe de l’ouest tout en y remplaçant l’influence économique et politique de la Chine et de la Russie et en contrôlant plus directement les réserves énergétiques de la Libye.

 

Le fait que la tentative des puissances impérialistes de camoufler le caractère néocolonial de la guerre a bénéficié de l’aide de toute une couche de forces soi-disant de gauche tant en Europe qu’aux Etats-Unis revêt une signification toute particulière.

 

Ces éléments, qui incluent des groupes tels que le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) en France, le Socialist Workers Party (SWP) en Grande-Bretagne et l’International Socialist Organization (ISO) aux Etats-Unis, présentent la guerre impérialiste contre la Lybie non pas comme une simple « intervention humanitaire » mais comme une « révolution » par les Libyens eux-mêmes.

 

A ce jour, ces gens se sont tus sur l’état actuel de la Libye et ce pour de bonnes raisons.

 

La dislocation du pays en fiefs de seigneurs de guerre rivaux, la paralysie de l’économie et la pauvreté de sa population sont la preuve que ce qu’ils avaient soutenu en Libye en 2011 n’avait pas été une « révolution », mais un viol impérialiste.

 

Le régime qui a été porté au pouvoir ne dispose d’aucune autorité précisément parce qu’il doit son succès non pas à un soulèvement populaire révolutionnaire mais à une campagne de bombardement soutenue des Etats-Unis et de l’OTAN, complémentée par des opérations menées par des milices islamistes. Ces milices, dont un grand nombre est lié à al Qaida, avaient, sous la direction des forces spéciales américaines, britanniques, françaises et qatari, servi de troupes terrestres à l’OTAN.

 

Deux ans après la guerre, cette même couche de la pseudo gauche continue de promouvoir l’intervention impérialiste en vue d’un changement de régime en Syrie – en célébrant une fois de plus les manœuvres de la CIA, de l’Arabie saoudite, du Qatar et de la Turquie, ainsi que les atrocités sectaires commises par les milices d’al Qaida, comme une « révolution. »

 

Ces groupes utilisent ces guerres pour forger des liens encore plus étroits avec leurs propres gouvernements et élites dirigeantes. Leur politique qui, pour l’essentiel, est indiscernable de celle pratiquée par la CIA et le gouvernement Obama, reflète les intérêts d’une couche privilégiée de la classe moyenne supérieure qui est devenue un nouvel appui pour l’impérialisme.

 

Si la guerre des Etats-Unis et de l’OTAN a réussi à évincer et à assassiner Kadhafi et a mis en ruines une grande partie de la Libye, les objectifs impérialistes visant à piller la richesse pétrolière du pays et à le transformer en une plateforme de l’hégémonie américaine dans la région sont loin d’avoir été réalisés.

 

Reflétant la grande préoccupation qui règne dans les cercles dirigeants américains et les agences de renseignement à Washington, l’éditorialiste auWashington Post, David Ignatius, a écrit la semaine passée que la Libye représentait « une étude de cas illustrant les raisons pour lesquelles l’influence de l’Amérique a diminué au Moyen-Orient. » Il a reproché au gouvernement Obama de n’avoir pas pris « les mesures nécessaires au cours de ces deux dernières années [qui] auraient pu freiner la chute du pays dans l’anarchie. »

 

Entre-temps, deux ans après le retrait des troupes américaines, l’Irak sombre dans la guerre civile, et le bilan des victimes a grimpé à des niveaux record avoisinant ceux atteints durant l’occupation américaine.

 

En Syrie, le gouvernement Obama s’est vu contraint de renoncer au recours direct à la force militaire américaine face à une écrasante opposition populaire tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur, et qui était motivée par l’énorme hostilité à l’égard des précédentes guerres menées sur la base de mensonges dans l’intérêt de l’oligarchie financière.

 

Bien que la crise soit venue contrecarrer le calendrier de Washington pour la guerre en Syrie, elle rend, en dernière analyse, des conflagrations encore plus catastrophiques non pas moins, mais plus vraisemblables. Cette menace doit être combattue par la construction d’un nouveau mouvement de masse anti-guerre basé sur la classe ouvrière et dirigé contre le système de profit capitaliste qui est la source de la guerre et du militarisme.

 

Titre original: Deux ans après la fin de la guerre des Etats-Unis et de l’OTAN en Libye

Article original, WSWS, paru le 31 octobre 2013

 

Lire en complément:

La libye était condamnée à la recolonisation (i) par joëlle pénochet

La libye était condamnée à la recolonisation (ii) par joëlle pénochet

 

http://www.internationalnews.fr/article-deux-ans-apres-la-fin-de-la-guerre-des-etats-unis-et-de-l-otan-en-libye-par-bill-van-auken-121101064.html

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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 13:25

Internationalnews

 

Mondialisation 8 novembre 2013

 

L’analyse des échantillons prélevés sur le corps de Yasser Arafat par une équipe de scientifiques suisses présente des taux élevés de polonium-210.  La dépouille a été exhumée en novembre 2012 et les échantillons ont révélé des taux au moins 18 fois plus élevés que la normale dans les côtes et le bassin d’Arafat, ainsi que dans la terre ayant absorbé ses fluides corporels. »


Ces développements soulèvent la question plus générale qui n’a pas été abordée dans les médias : qui a assassiné Yasser Arafat? Le gouvernement israélien a fourni la réponse à cette question en 2003, un an avant sa mort.


« Nous choisirons la bonne façon et le bon moment pour tuer Arafat. »


En septembre 2003, le gouvernement israélien a voté une loi pour se débarrasser d’Arafat. Le cabinet israélien pour les affaires de politique sécuritaire a déclaré qu’il s’agissait d’une « décision d’éliminer Arafat en tant qu’obstacle à la paix ».

 

 

L’assassinat d’Arafat en 2004 faisait partie d’un programme militaire et de renseignement plus vaste, visant à détruire l’Autorité palestinienne.


Les récents reportages ne mentionnent pas que le Cabinet israélien a ordonné l’assassinat extrajudiciaire en 2003. Cet ordre a été approuvé ensuite par les États-Unis, lesquels ont opposé leur veto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies condamnant la décision de 2003 du cabinet israélien de « se débarrasser d’Arafat ».


L’assassinat était prévu depuis 1996 avec l’opération connue sous le nom de code « Champs d’épines ». Un document datant d’octobre 2000 « élaboré par les services de sécurité à la demande d’Ehoud Barak, alors premier ministre, affirmait que «la personne d’Arafat constitue une grave menace pour la sécurité de l’État (d’Israël) et le préjudice que causera sa disparition est moindre que celui causé par son existence ». (Tanya Reinhart, Evil Unleashed, Israel’s move to destroy the Palestinian Authority is a calculated plan, long in the making, Global Research, décembre 2001. Des extraits de ce document ont été publiés par le quotidien Ma’ariv en date du  6 juillet 2001).


En août 2003, Shaul Mofaz, le ministre israélien de la Défense a déclaré « la guerre totale » aux militants jurant qu’ils étaient « condamnés à mort ».


« À la mi-septembre, le gouvernement israélien a voté une loi pour se débarrasser d’Arafat. Le Cabinet israélien pour les affaires de politique sécuritaire a déclaré qu’il s’agissait d’une « décision d’éliminer Arafat en tant qu’obstacle à la paix. » Mofaz a fait cette menace : « Nous choisirons la meilleure façon et le meilleur moment pour tuer Arafat. »


Le ministre palestinien, Saeb Erekat a déclaré sur CNN qu’il pensait qu’Arafat était la prochaine cible. CNN a demandé au porte-parole de Sharon, Ra’anan Gissan, si le vote signifiait l’expulsion d’Arafat. Gissan a précisé : « Le vote ne signifie pas cela ». Le Cabinet a décidé aujourd’hui de supprimer cet obstacle. Le moment, la méthode, la manière de le faire seront décidés séparément et les services de sécurité surveilleront la situation et feront leurs recommandations pour agir de façon appropriée. » (Voir l’article de Trish Shuh, Road Map for a Decease Plan, Mehrnews.com du 9 novembre 2005.)



L’assassinat d’Arafat faisait partie du Plan Dagan de 2001. Selon toute probabilité, il a été mené par les services secrets israéliens. Il visait à détruire l’Autorité palestinienne, à fomenter des divisions au sein du Fatah ainsi qu’entre le Fatah et le Hamas. Mahmoud Abbas est un collaborateur palestinien. Il a été installé à la tête du Fatah, avec l’approbation d’Israël et des États-Unis, qui financent les forces paramilitaires et de sécurité de l’Autorité palestinienne.


Michel Chossudovsky

 

Lire aussi:


Le texte ci-dessus a été écrit en janvier 2009 dans le cadre de cet article : L’invasion de Gaza : L’opération «Plomb durci» fait partie d’une vaste opération des renseignements militaires israéliens 

Texte original : The Assassination of Yasser Arafat was Ordered by The Israeli Cabinet: “We will Choose the Right Way and the Right Time to Kill Arafat.”

Traduction : Mondialisation.ca

Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur émérite de sciences économiques à l’Université d’Ottawa. Il est l’auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en plus de 20 langues).

 

http://www.internationalnews.fr/article-le-cabinet-israelien-a-ordonne-l-assassinat-de-yasser-arafat-nous-choisirons-la-bonne-fa-on-et-le-121100162.html 

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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 17:57

Internationalnews

 

Les chrétiens de l'est de la Méditerranée sentent que leur présence dans la région est désormais menacée par les groupes takfiris... A partir de l'Égypte, passant par la Palestine occupée, et l'Irak arrivant à la Syrie, les appréhensions chrétiennes sont les mêmes. Cependant, les Européens et les Américains observent un silence suspicieux à l'égard des agissements en cours contre les chrétiens et leurs lieux saints.


Dans le contexte de la crise syrienne, les informations évoquent l'exode d'environ 450 mille chrétiens dans les deux dernières années. Les groupes extrémistes de l'opposition ont attaqué des villes chrétiennes et vandalisé et pillé des églises et des monastères. Il ont même enlevé et décapité des prélats.
Abou Georges de Sidnaya, à Homs, raconte la souffrance de ses concitoyens dû aux groupes extrémistes. Il adresse de même un message aux personnalités chrétiennes. Publiée le 3 oct. 2013
https://www.facebook.com/I.LOVE.SYRIA

http://www.internationalnews.fr/article-58-vues-2-j-aime-1-je-n-aime-pas-syrie-la-souffrance-des-chretiens-de-sidnaya-raconte-par-abou-georg-120538459.html

 

 

 

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19 octobre 2013 6 19 /10 /octobre /2013 11:33

Internationalnews

L'armée libre syrienne infestée par les djihadistes : reportage algérien

Extraits d'un reportage sur la chaîne Echourouk sur l'importance de la mouvance takfiriste à l'intérieur de l'opposition armée à l'état arabe syrien. Des tunisiens, aussi des français, des allemands et mêmes des chiliens viennent se battre pour restaurer le Califat islamique.

 

 

VeriteSurLaSyrie Grand angle 18/09/2013

 

 

Ces belges partis au jihad en Syrie
Abu Abd Al-Rahman, un djihadiste français en Syrie, et son message à François Hollande

 

Hicham de 19 ans, originaire de Vilvorde, est parti faire le djihad en Syrie. Commentaire ici

 

400 Français sont partis mener le djihad en Syrie depuis le printemps 2011 (oct 2013)

Selon une note confidentielle de la DCRI, que "RTL" s'est procurée, 130 Français seraient partis faire le djihad en Syrie. Ils sont toujours plus à partir au combat en Syrie. Le nombre de Français menant la guerre sainte à Damas continue d'augmenter, selon une note confidentielle de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), que RTL s'est procurée. D'après les services de renseignement, 400 Français sont partis vers Damas pour y mener la guerre sainte. 400 depuis le printemps 2011, c'est-à-dire depuis le début du conflit syrien. Suite du commentaire

 

 

Enfin, un dernier document sur la propagande de la vermine islamiste en direction des jeunes faibles d'esprit sur Internet: Syrie : Jeunes de l'islam accourez au Jihad

 

http://www.internationalnews.fr/article-les-djihadistes-francais-en-syrie-grand-angle-18-09-2013-120531993.html

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