La chanson de Craonne- du nom du village de Craonne - (connue aussi sous les titres "Les sacrifiés", "Sur le plateau de Lorette" et "La chanson de Lorette") interprétée ici par Marc Ogeret, fut chantée par les soldats français entre 1915 et 1917. Elle fut interdite par le commandement militaire qui la censura en raison de ses paroles antimilitaristes (« on s'en va là-bas en baissant la tête », « nos pauvr' remplaçants vont chercher leurs tombes »), défaitistes (« c'est bien fini, on en a assez, personne ne veut plus marcher »), et subversives incitant à la mutinerie (« c'est fini, nous, les troufions, on va se mettre en grève ») (d'après Wikipedia). Les autorités militaires offrirent une fortune à celui qui en dénoncerait l'auteur.
Elle demeure, aujourd'hui une des chansons-type des anti-guerre, avec "Quand un soldat" de Francis Lemarque (1953) ou encore le très célèbre "Déserteur" (1954) ou encore Les Joyeux Bouchers de Boris Vian. D'après source
Quand au bout d'huit jours, le r'pos terminé,
On va r'prendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile.
Mais c'est bien fini, on en a assez,
Personn' ne veut plus marcher,
Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civ'lots.
Même sans tambour, même sans trompette,
On s'en va là haut en baissant la tête.
Refrain
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes.
C'est bien fini, c'est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C'est à Craonne, sur le plateau,
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
C'est nous les sacrifiés !
C'est malheureux d'voir sur les grands boul'vards
Tous ces gros qui font leur foire ;
Si pour eux la vie est rose,
Pour nous c'est pas la mêm' chose.
Au lieu de s'cacher, tous ces embusqués,
F'raient mieux d'monter aux tranchées
Pour défendr' leurs biens, car nous n'avons rien,
Nous autr's, les pauvr's purotins.
Tous les camarades sont enterrés là,
Pour défendr' les biens de ces messieurs-là.
au Refrain
Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
Pourtant on a l'espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain, dans la nuit et dans le silence,
On voit quelqu'un qui s'avance,
C'est un officier de chasseurs à pied,
Qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l'ombre, sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.
Refrain
Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront,
Car c'est pour eux qu'on crève.
Mais c'est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s'ra votre tour, messieurs les gros,
De monter sur l'plateau,
Car si vous voulez la guerre,
Payez-la de votre peau !
"Les joyeux bouchers", chantée par Boris VIAN (Vidéo)
Serge Reggiani - La Java des Bombes atomiques (vidéo)
http://www.internationalnews.fr/article-la-chanson-de-craonne-1917-par-marc-ogeret-124158019.html