4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 05:10

Internationalnews

Voltaire 4 novembre 2014

 

La foule a soudainement renversé le président Blaise Compaoré, le 30 octobre 2014, après 27 ans de pouvoir sur le Burkina Faso. Se maintenant au pouvoir depuis les émeutes de 2011 par une dure répression, il a rapidement démissionné et fui en Côte d’Ivoire.

 

Le président Compaoré venait d’annoncer son intention de modifier l’article 37 de la Loi fondamentale, de sorte qu’il puisse se représenter en 2015 et poursuivre son mandat. Par principe, l’Union africaine condamne les dirigeants qui modifient leur Constitution pour se représenter indéfiniment et se maintenir au pouvoir.

 

Blaise Compaoré est arrivé au pouvoir, le 15 octobre 1987, en renversant et en assassinant son prédécesseur, l’anti-impérialiste Thomas Sankara. Ce dernier était un des leaders du Mouvement des non-alignés, réputé pour son mode de vie frugal et sa défense des opprimés. Le coup d’État avait été préparé par la France, alors gouvernée en cohabitation par François Mitterrand et Jacques Chirac.

 

Durant ses 27 années de pouvoir, Blaise Compaoré a soutenu les opérations néo-coloniales françaises et parfois états-uniennes en Angola, au Libéria, en Sierra Leone, au Mali, en Guinée et en Côte d’Ivoire.

 

Avec l’aide de la France, il a été exfiltré et s’est réfugié en Côte d’Ivoire dont il détient la nationalité par son mariage. Cependant, il a joué un rôle central dans la déstabilisation du président ivoirien Laurent Gbagbo (qui s’était retourné contre les États-Unis) et a légitimé son successeur Alessane Ouattara lorsqu’il fut imposé par les Forces françaises.

 

À l’époque, l’ancienne Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Louise Arbour, déclarait : « M. Compaoré, qui a été militaire, meneur d’un coup d’État et parrain politique de Charles Taylor, n’est pas l’homme le plus fiable pour prêcher la démocratie et [favoriser] le pouvoir civil ».

 

Après la démission du président Compaoré, le chef d’état-major des armées, le général Honoré Traoré, annonce, le 31 octobre, qu’il assumera la transition durant les douze mois à venir. Cependant, le lendemain, 1er novembre, il cède sa place au lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida, sur pression des États-Unis.

 

En 2012, le lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida a suivi une formation contre-terroriste à la base aérienne de MacDill (Floride) et une formation de renseignement militaire dispensée par le Pentagone au Bostwana.

 

C’est également en 2012 que les États-Unis organisaient un coup d’État au Mali, cinq semaines avant l’élection présidentielle et alors que le président ne se représentait pas. Le capitaine Amadou Sanogo, qui avait comme le lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida suivi des formations militaires états-uniennes, cédait bientôt la place à un des candidats à l’élection présidentielle sans que celle-ci ait eu lieu. Le nouveau président Dioncounda Traore était légitimé par son collègue ivoirien, Alessane Ouattara, …puis il appelait à une intervention militaire française dans son pays.

 

Alors que la loi états-unienne impose à l’exécutif de sanctionner tout gouvernement issu d’un coup d’État militaire, le département d’État US a salué l’arrivée au pouvoir du lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida et lui a demandé d’installer au plus tôt un gouvernement civil.

 

Articles liés:

 

http://www.internationalnews.fr/article-burkina-faso-coup-d-etat-dans-la-revolution-124941505.html

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27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 03:52

Internationalnews

23 janvier 2013

 

 

De plus en plus de pays occidentaux s’impliquent directement ou indirectement dans le conflit au Mali, et les interrogations sont de plus en plus nombreuses sur leurs motivations. Le journaliste Neil Clark explique ici à RT, que l’intervention a « uniquement des raisons économiques ».


Plusieurs pays occidentaux ont déjà proposé leur aide à la France, laquelle va renforcer sa force militaire jusqu’à 2500 soldats la semaine prochaine.


Le Royaume-Uni fournit une assistance logistique aérienne, tandis que les États-Unis fournissent des systèmes de surveillance et une aide dans le renseignement.


Washington a également annoncé qu’il allait fournir des avions de transport pour les troupes françaises et qu’il était envisagé d’envoyer des avions ravitailleurs pour les avions de combat français.


Le Canada soutient également l’intervention militaire en cours en envoyant un avion de transport. Le pays fournit également une contribution indirecte par des formations au contre-terrorisme dans le Niger voisin.


L’Italie est prête à fournir un soutien logistique pour les opérations aériennes, mais elle ne rejoindra pas les troupes françaises sur le terrain. Le ministre italien de la défense, Giampaolo Di Paola, a déclaré au Sénat ce mercredi que l’offre de l’Italie était uniquement limitée à des opérations aériennes.


Le journaliste du Guardian, Neil Clark a déclaré à RT qu’il était persuadé que des raisons économiques étaient derrière chaque aventure militaire occidentale de ces 30 dernières années – et le Mali n’était pas une exception.


RT : Le Royaume-Uni soutient cette campagne militaire française au Mali avec des fournitures en armement et plusieurs otages britanniques ont été tués en Algérie. Jusqu’à quel point pensez-vous que le public britannique et les politiciens sont prêt à s’engager ?


Neil Clark : Je pense que le public est très préoccupé, parce que ce qui s’est passé ici, c’est que David Cameron, qui a passé la majeure partie de l’année dernière à encourager les rebelles islamistes en Syrie, a maintenant adopté la ligne selon laquelle les rebelles islamistes au Mali sont le plus grand danger pour le reste du monde et que nous devons intervenir, malgré les conséquences prévisibles pour la Grande-Bretagne. Et je pense que c’est une politique tout à fait erronée. Malheureusement, l’élite politique en Grande-Bretagne semblent être toute entière derrière la politique de Cameron, ce qui est très inquiétant. Mais je pense que le public est très préoccupé par ce qui se passe.


RT : Qu’en est-il pour le Royaume-Uni ? Qu’est-ce qui pousse Londres à soutenir la France ?


NC : C’est très intéressant, parce que si on repense à 2011, c’était des gens comme David Cameron et William Hague qui étaient ceux qui criaient le plus fort et qui étaient les plus agressifs pour déposer le colonel Kadhafi. Et maintenant, les mêmes personnes, Cameron et Hague, disent que nous devons nous impliquer au Mali pour y réprimer les groupes d’al-Qaïda. Et il y a donc une contradiction réelle ici, une véritable hypocrisie. Pourquoi la lutte contre Al-Qaïda en Afrique serait la tâche la plus urgente ? Pourquoi devons-nous jouer un rôle actif dans la chute de dirigeants ? Et qu’est-ce qu’il y a derrière tout cela pour la Grande-Bretagne ? Je pense que ce qui se passe, c’est que cette menace d’al-Qaïda est utilisée comme un écran de fumée pour la recolonisation de l’Afrique du Nord par les forces de l’OTAN, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis.


RT : Pensez-vous que c’est pour cela qu’ils ne tiennent pas compte de la montée en puissance d’Al-Qaïda en Syrie ?


NC : Tout à fait ! Parce que, bien sûr, l’un des plus grands mythes dans les relations internationales, c’est que les puissances occidentales étaient comme un seul homme contre al-Qaïda toutes ces 20-30 dernières années. Ce n’est pas vrai. Elles utilisent la menace d’al-Qaïda, dans certaines circonstances pour envahir certains pays comme l’Afghanistan. Mais ailleurs, elles peuvent effectivement soutenir al-Qaïda pour renverser des régimes laïques, comme en Syrie et en Libye. Ça prend des allures de monstre de Frankenstein, et bien sûr, tout remonte à l’Afghanistan dans les années 1980, quand al-Qaïda et des groupes islamistes radicaux ont été utilisés par l’Occident pour aider à chasser l’Armée rouge. Et cela fait partie de la politique.


RT : Jusqu’où l’implication britannique en Afrique du Nord pourrait-elle aller – et quelle réaction pourrait-il y avoir ?


NC : Je pense que nous allons nous enfoncer de plus en plus, parce que la semaine dernière, David Cameron nous a dit que nous ne pouvions pas laisser les islamistes prendre le pouvoir au Mali. Bien qu’il ait contredit ces commentaires quelques jours plus tard, en disant que ça n’avait pas vraiment d’importance si les islamistes prenaient le pouvoir au Mali… Donc, j’ai vraiment peur. Je veux dire que les néo-conservateurs n’ont pas obtenu leur guerre contre la Syrie, mais que maintenant il semble que nous avons tous à appuyer cette intervention contre le Mali.


RT : L’Afrique a beaucoup de ressources naturelles inexploitées. Quels pays semblent plus intéressés à gagner et peut-être à élargir leurs intérêts là-bas ? Et comment ces intérêts peuvent-ils se percuter ?


NC : Très probablement, car je pense bien évidemment que selon le point de vue de M. Hollande – l’économie est en très mauvais état en France – il espère qu’une intervention réussie au Mali augmenterait sa popularité à l’intérieur. C’est aussi la question de l’uranium et de la façon dont la France a besoin d’uranium. Et le Mali est un grand producteur d’uranium. Il y a des ressources là-bas. Donc, je pense que la France – c’est très clair – a des raisons économiques. Et je pense que des raisons économiques sont derrière chaque intervention occidentale de ces 30 dernières années.


Si nous regardons en arrière – les attaques contre la Yougoslavie, contre la Syrie, la guerre en Libye – tout cela était habillé comme des interventions humanitaires. Mais il n’en était rien. Ce sont des interventions économiques. Et l’Occident veut les ressources, l’Occident veut prendre le contrôle des ressources dans cette région. Et je pense que l’OTAN va s’installer en Afrique du Nord. Je pense que c’est clairement de cela dont il est question La menace d’al-Qaïda est instrumentalisée de telle sorte que l’OTAN, après son départ d’Afghanistan, ira se déployer en Afrique du Nord.


20 janvier 2013 – Russia Today

 

Article original en anglais :


http://rt.com/news/mali-interventio…

Traduction : Info-Palestine.eu - al-Mukhtar

 

 

Lire aussi: Faire la guerre au Mali ou comment éluder les bonnes questions

Mali : La reconquête coloniale (+ dossier Mali)


 

Source de la photo: aymard.wordpress.com

 

http://www.internationalnews.fr/article-http-www-mondialisation-ca-al-qaida-sert-decran-de-fumee-a-la-recolonisation-de-lafrique-du-nord-par-114648940.html

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 18:29

Internationalnews

19 octobre 2012

majiim: Thomas Sankara, an integrated human

 

Le Grand Soir 19 octobre 2012


"... le président Sankara a été assassiné avec ses camarades lors du coup d’État orchestré par son meilleur ami Blaise Compaoré, avec le soutien de la France, des États-Unis et de la Côte d ’Ivoire."


Par Capitaine Martin


 

« On peut tuer un homme mais pas ses idées », avait l’habitude de dire Thomas Sankara, le « président du Faso », comme l’appellent encore les Burkinabés.


Sankara a été tué il y a vingt-cinq ans, le 15 octobre 1987, mais ses idées, ses valeurs, ses enseignements sont plus vivants que jamais. Le jour de ce sinistre anniversaire, nous devons nous rappeler qui était Thomas Sankara, le Che Guevara de l’Afrique.


Son histoire révolutionnaire commence en Haute-Volta le 4 août 1983 lorsque, capitaine de l’armée voltaïque, il prend le pouvoir à la faveur d’un coup d’État sans effusion de sang. Le pays, ancienne colonie française, abandonne bientôt son nom colonial et devient officiellement le Burkina Faso, qui signifie « terre des hommes intègres ».

 

Et c’est cette intégrité qui poussa Sankara à changer les choses. « Nous ne pouvons pas faire partie d’une riche classe dirigeante alors que nous sommes dans un pays pauvre », disait-il. Les actes valant souvent mieux que les paroles, il fit très rapidement remplacer les très confortables voitures bleues des hauts fonctionnaires du gouvernement par des voitures plus « utilitaires ».


« Il est inacceptable qu’il y ait des hommes propriétaires d’une quinzaine de villas à cinq kilomètres de Ouagadougou quand les gens n’ont même pas assez d’argent pour acheter de la nivaquine », disait le Président du Faso qui continuait de vivre dans un foyer modeste.


Á lire sa déclaration de revenus de 1987, on estime qu’il possédait à l’époque une vieille Renault 5, des livres, une moto, quatre vélos, deux guitares, des meubles et un appartement d’une chambre avec un prêt hypothécaire. Afin de relancer l’économie du pays dont la terre n’a jamais été fertile, il décida de compter sur ses propres forces, de « vivre à l’africaine ».


« Il n’y aura pas de salut pour notre peuple si nous ne tournons pas résolument le dos aux modèles que des charlatans ont essayé de nous vendre à tous crins pendant des années ».


« Nous consommons Burkina Faso », pouvait-on lire sur les murs de Ouagadougou, tandis que, pour encourager l’industrie textile locale, les ministres étaient obligés de revêtir le faso dan fani, le vêtement traditionnel de coton, tout comme Gandhi l’a fait en Inde avec le khādī.

 

Sankara a utilisé les ressources de l’État pour lutter contre l’analphabétisme, les maladies telles que la fièvre jaune, le choléra ou la rougeole, et fournir au moins dix litres d’eau et deux repas par jour à chaque Burkinabé, tout en faisant en sorte que l’eau ne tombe dans l’escarcelle des multinationales étasuniennes et françaises.


En très peu de temps, le président du Burkina a acquis le rang de célébrité en Afrique, ce qui soulève l’inquiétude des grandes puissances et des multinationales. Et ses grands combats - le problème de la dette en Afrique, la lutte contre la corruption, l’émancipation de la femme, les problèmes des zones rurales, l’éducation - ont été très vite considérés comme des exemples à suivre.


Mais sa renommée et sa détermination ont fini par lui coûter cher. C’est à l’occasion de l’assemblée de l’Organisation de l’unité africaine réunie le 29 juillet 1987 à Addis-Abeba, en Éthiopie, que Sankara signa son arrêt de mort en annonçant son intention de ne pas payer la dette :


« Nous sommes étrangers à la création de cette dette et nous n’avons donc pas à payer pour cela. (...) La dette sous sa forme actuelle est une reconquête coloniale organisée avec soin. (...) Si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas, soyons-en sûrs ; par contre si nous payons, c’est nous qui allons mourir, soyons-en sûrs également ».


En outre, dans son discours à Addis-Abeba, Sankara a déclaré, en présence de dirigeants africains :


« Nous devons dans la lancée de la résolution de la question de la dette trouver une solution au problème de l’armement. Je suis militaire et je porte une arme. Mais monsieur le Président, je voudrais que nous désarmions. Parce que je ne possède qu’une unique arme, alors que d’autres ont camouflé les leurs. Alors, chers frères, avec le soutien de tous, nous pourrons faire la paix chez nous. Nous pouvons également utiliser ces immenses potentialités pour développer l’Afrique parce que notre sol et notre sous-sol sont riches ».

 


Quelques mois après ce discours, le président Sankara a été assassiné avec ses camarades lors du coup d’État orchestré par son meilleur ami Blaise Compaoré, avec le soutien de la France, des États-Unis et de la Côte d ’Ivoire.


Sur le certificat de décès du président assassiné, la mention « mort naturelle » apparaissait encore en 2008, date à partir de laquelle l’ONU a contraint les autorités du Burkina Faso à supprimer le mot « naturel ».


Son corps a été jeté dans une fosse commune à Ouagadougou, situé à un jet de pierre d’une décharge à ciel ouvert.


Vingt-cinq années plus tard, la justice n’a toujours pas été rendue et la plupart des protagonistes de sa mort, parmi lesquels figure en bonne place l’actuel président Blaise Compaoré, sont encore au pouvoir. Mais le mythe de Sankara est plus vivant que jamais...


Dossier:

Thomas Sankara, l’homme intègre (+ vidéo du discours d'Addis-Adeba , 50')

Thomas Sankara sur la dette (17')

Thomas Sankara, l'homme Intègre (le film)

Thomas SANKARA à/in HARLEM (20', Fr/English subtitles)

 

URL de cet article: http://www.internationalnews.fr/article-vingt-cinq-ans-apres-la-mort-de-thomas-sankara-on-peut-tuer-un-homme-mais-pas-ses-idees-doss-111447092.html

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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 11:46

 

Internationalnews

8 octobre 2012

Mondialisation    

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De Luis Basurto

Global Research, octobre 01, 2012

François Hollande, au nom de la France, prit la parole lors de la 67ème session annuelle de l’Assemblée générale de l’ONU le jour de son ouverture, le mardi 25 septembre 2012, demandant entre autres choses un mandat international pour une intervention militaire étrangère au Mali, dont le nord du pays est occupé par des rebelles. Il qualifia d’”insupportable, inadmissible, inacceptable” l’occupation du vaste territoire du nord malien “par des groupes terroristes” en annonçant que la France soutiendra toutes les initiatives qui seront prises par les Africains. (1)

Pour rappel, la France de M.Chirac et de M.Sarkozy ne trouvait pas insupportable, inadmissible ni inacceptable l’occupation du nord ivoirien par des rebelles sanguinaires, putschistes ratés, depuis septembre 2002 et cela jusqu’à avril 2011, car ces rebelles soutenaient l’homme adoubé par Paris, l’ancien fonctionnaire du FMI Alassane Dramane Ouattara (ADO), aujourd’hui hissé au pouvoir en Côte d’Ivoire.

Et droites et gauches françaises se donnaient la main durant cette période dans une union sacrée assurant cette collusion où J. Chirac et N. Sarkozy assuraient un soutien militaire français aux rebelles pour agresser l’Etat ivoirien. Ici la France soutient des rebelles, là-bas elle fait la guerre pour les combattre. Allez comprendre ! Les rebelles semblent bons s’ils sont en Côte d’Ivoire, en Libye ou en Syrie, à un moment donné et contre l’ennemi désigné des intérêts occidentaux (réel ou supposé). La géométrie variable est bien  visible. La ficelle est grossière.

La France s’immisce à présent de façon aiguë et accélérée au Mali. Le néocolonialisme décomplexé se manifeste une fois de plus. L’ingérence politique et « diplomatique » devient ouvertement militaire. La crise interne, politique et militaire, au Mali veut être résolue militairement par la seule France et ses alliés africains, ses anciennes colonies ouest africaines. Dans un élan désintéressé ?

Les origines d’une crise sans précédents : Touaregs et islamistes contre le Mali, plus affaibli que jamais.

Cette crise au Mali est due aux rébellions, (2) sécessionnistes et/ou fondamentalistes, touarègues ou islamistes, qui réussirent à attaquer, occuper et contrôler le nord du pays avec ses villes principales, Gao, Kidal, Tessalit et la légendaire Tombouctou, depuis janvier 2012. Ceci provoqua un putsch fin mars 2012 pour déposer du pouvoir le général Amadou Toumani Touré, dit « ATT », impuissant et visiblement incompétent, président élu, lors de son  élection contestée fin avril 2007 (comme lors de sa première élection, en mai 2002), et en fin de mandat car une élection présidentielle était prévue pour le 29 avril 2012.

Le coup d’Etat fut populaire, et eut un fort soutien politique et citoyen exprimé publiquement. (3) Une description fine, avec une tentative d’analyse pertinente, ultérieure, devrait aborder le richissime sujet d’actions et réactions au Mali face au ‘pronunciamiento’ militaire, des partis, mouvements politiques, syndicats, associations, communautés, musulmans non-intégristes, soutiens et opposants des jeunes officiers révoltés, et des consensus et clivages.

Faut rappeler que la déstabilisation du Sahel, de toute la bande sahélo saharienne, donc du nord du Mali à présent occupé par des rebelles, est l’une des conséquences directes de la guerre de l’OTAN contre la Libye, dont la France de N. Sarkozy fut l’initiatrice.

Ce conflit provoqua la prolifération et le renforcement de bandes armées djihadistes et, à la chute du régime libyen et après l’exécution de Mouammar Kadhafi, la débandade de l’armée libyenne et la dissémination accélérée d’armes de tout genre et d’hommes armés dans le Sahel. Parmi les Touaregs rebelles et les islamistes au Mali il y a des vétérans de la guerre en Libye de 2011.

Après les offensives rebelles de janvier 2012 et la chute de tout le nord du pays suite au retrait de l’armée malienne au mois d’avril dernier, à présent les mouvances islamistes chercheraient, avec les crimes commis au nom de la charia et une lente poussé vers le sud-ouest, l’affrontement afin de galvaniser et d’unifier les groupes djihadistes probablement pour internationaliser le conflit dans le but d’« afghaniser » la région. Le MLNA touareg  ayant été à l’heure actuelle largement submergé par les groupes islamistes. L’arroseur arrosé ?

Qui tire les ficelles occultes de ces mouvances ? L’offensive du MLNA permettait à ses parrains un scénario d’eaux troubles où l’ingérence politique et militaire étrangère était autant cause que conséquence. Certains avancent les thèses bien plausibles, et démontrables, de l’implication française -sarkozyste- ainsi que des burkinabés (Blaise Comparé ayant facilité son pays comme base arrière) avec le MNLA, qui a pignon sur rue à Paris avec un siège qui agit ouvertement sans entrave.

D’autres spéculent  sur l’implication et accointances du Qatar -voire de quelques services algériens- avec des islamistes. Le « médiateur » Compaoré veut inclure le Qatar dans la table des négociations ! Les pompiers pyromanes n’ont pas des scrupules. Les hommes de paille et agents doubles semblent être partout. Et l’intoxication, la désinformation, reste une efficace arme de guerre. (4)

Une junte militaire prit le pouvoir le 22 mars 2012 à Bamako. Des jeunes militaires ayant formé un « Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat » (CNRDRE) avec le capitaine Amadou Haya Sanogo (formé aux Etats-Unis entre 2004 et 2010) à sa tête. Sous pression de la France, par l’entremise de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest) représentée par le burkinabé Blaise Compaoré, le CNRDRE céda le pouvoir le 12 avril 2012 à Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale qui nomma le 17 avril Cheick Modibo Diarra au poste de premier ministre intérimaire.

Tout cela eut lieu après que l’Etat malien soit frappé d’un embargo total et que des sanctions politiques et économiques lourdes soient décidées par la CEDEAO, la France, l’Union Africaine  et l’Union Européenne. Des élections présidentielles auraient dû avoir lieu pour que M. Traoré, président intérimaire, transfère le pouvoir à un président élu lors d’un scrutin régulier après la période de transition allant de trois semaines à quarante jours tel que le prévoyait la constitution malienne. (5) Mais le mandat intérimaire de quarante jours de D. Traoré fut prolongé pour une période d’un an de plus par. Ouagadougou et entériné par la CEDEAO.

Rappelons qu’« ATT » fut déposé par les jeunes officiers d’une armée malienne qui lui reprochait son incompétence, son incurie et le manque des moyens pour lutter contre les rebelles touaregs et islamistes au nord du pays. Suite au coup d’Etat, l’embargo organisé par le couple France-CEDEAO empêcha l’armée malienne d’avoir des nouvelles armes, matériel militaire et munitions importées, pour lutter contre les rebelles  sécessionnistes.

Et la conquête rebelle de territoires du nord put ainsi s’élargir et se consolider au mois d’avril dernier. La junte céda le pouvoir rapidement mais l’embargo continue encore aujourd’hui. A Bamako les Maliens ont déjà vivement manifesté leur mécontentement et impatience, comme le 21 mai dernier lorsque ils manifestèrent contre Dioncounda Traoré. Ce dernier fut alors blessé. (6)

Le rôle néfaste de la CEDEAO, efficace instrument français.

La CEDEAO, avec la France, organise activement l’impuissance de l’armée malienne pour mieux justifier l’envoi d’un corps expéditionnaire formé surtout d’un noyau ivoiro-burkinabé. Dans le port de Conakry, en Guinée, le matériel militaire destiné à l’armée malienne reste bloqué encore aujourd’hui et cela depuis des mois. (7)

L’ingérence française dans le conflit interne malien se concrétise avec le « consentement » de la victime, à savoir le propre Mali, car le président intérimaire malien a demandé le lundi 24 septembre au secrétaire général de l’ONU une intervention militaire étrangère. Étonnamment c’est le ministre français L. Fabius qui annonce cela à New York, à savoir que M. Traoré a demandé à Ban Ki-moon, une résolution du Conseil de sécurité autorisant “l’intervention d’une force militaire internationale afin d’aider l’armée malienne à reconquérir les régions du Nord occupées”‘ en rajoutant que le “Mali souhaite la présence immédiate de cette force». (8)

Mais ce n’est peut-être pas exactement si consenti que ça. Faut se demander si ce « consentement »  est totalement libre et complètement éclairé. Pour preuve, le journal Le Monde dit dans son article sur le sujet daté du mardi 25 septembre « Dimanche [24 septembre], le Mali a finalement cédé à la pression de la Cédéao qui, depuis des mois, soutient le principe d’une intervention militaire au nord du Mali . ». (9)

Faut se demander aussi si ceux qui ont demandé cette intervention sont légitimes et mandatés pour cela. Au Mali, Cheick Modibo Diarra (ayant une double nationalité, malienne et états-unienne) est le premier ministre d’un régime non issu des urnes. Et Dioncounda Traoré est un président intérimaire imposé aux Maliens par Ouagadougou. Il fut imposé par une France interventionniste ayant mandaté pour cela le peu démocrate militaire burkinabé Blaise Compaoré, ancien putschiste, au pouvoir dans son pays depuis vingt-cinq ans.

Dans le meilleur des cas D. Traoré et C. M. Diarra sont, soit des mannequins ventriloques forcés, portant la parole de Paris, soit victimes d’une naïveté sidérante.  Dans le pire de cas ils sont complices et activement partisans profrançais, Françafricains, bradant la souveraineté malienne, si petite soit-elle, manquant ainsi à leur devoir de défense de la souveraineté de l’Etat et du peuple maliens. C’est une affaire dans l’affaire. Un coup de force, un coup d’Etat en douce, à retardement, opéré, gagné pour l’instant sur le tapis vert d’une table lointaine, entre Ouagadougou, Paris et New York.

Ce n’est pas un jeu de pions ? Ce n’est pas un jeu de dupes ? Il est notoire que Paris -le président F. Hollande et le ministre des affaires étrangères L. Fabius-  a pressé Bamako -Dioncounda Traoré et Cheick Modibo Diarra- pour qu’il demande ouvertement une intervention militaire étrangère sur le sol malien. Et Paris se presse pour dire que ce n’est pas l’armée française qu’y interviendra mais un corps expéditionnaire africain de la CEDEAO. La France assurant bien sûr les moyens financiers, le renseignement, les armes et la logistique.

Comme l’OEA -Organisation des Etats Américains- qui fut des décennies durant le masque interventionniste des Etats-Unis en Amérique Latine, la CEDEAO est l’un de pseudonymes  de la France en Afrique. Elle est l’instrument de blanchiment et de légitimation, des décisions politiques, économiques et militaires françaises destinées à l’ensemble de la région, de l’Afrique de l’Ouest, et à l’égard de chaque pays qu’y se trouve, exception faite du Ghana et du Nigeria, de la sphère anglophone où les Britanniques « ont la main ».

C’est une chambre d’enregistrement des desseins et impératifs de la métropole néocoloniale française concernant ses anciennes colonies ouest africaines. La banque centrale de l’union monétaire de la CEDEAO, l’UEMOA, à savoir la BCEAO, est contrôlée par. la Banque de France ! Et la monnaie, le franc CFA, signifiait franc des  « Colonies françaises d’Afrique », terme devenu « Communauté financière africaine », plus politiquement correct.

Le cas « édifiant » de la Côte d’Ivoire et sa guerre de neuf ans. Chirac et Sarkozy réinventent « la coloniale »

Dans l’incroyable guerre -souterraine puis ouverte- déclarée contre la Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo par la France depuis le 18 septembre 2002, lors d’une tentative ratée de putsch suivie de l’occupation du nord ivoirien par des rebelles partisans de A. Ouattara, choyés et sanctuarisés par l’armée française, la CEDEAO joua dès le début le rôle de relais de la France pour tenter de mettre à bas le président élu, L. Gbagbo, et in fine asseoir sur le fauteuil présidentiel A. Ouattara, l’homme du FMI. Ils réussirent cela seulement neuf longues années après, moyennant d’énormes souffrances du peuple ivoirien et suite à quatre mois et demi de guerre intense, décembre 2010-avril 2011, avec à la fin de cette période encore plus des souffrances, massacres généralisés, crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par les forces rebelles déferlant vers le sud du pays qui était resté sous contrôle de l’Etat ivoirien. Le président Gbagbo se faisant arrêter par des soldats français dans la résidence présidentielle d’Abidjan le 11 avril 2011. Séquestré puis emprisonné illégalement pendant des longs mois dans le nord de son propre pays par ADO, L. Gbagbo est aujourd’hui consigné, en prison, à la Cour Pénale Internationale à La Haye où son statut de prisonnier politique devrait lui  être reconnu un jour.

Pour couvrir ses agissements contre la Côte d’Ivoire de L. Gbagbo depuis le 18 septembre 2002, la France mobilisa la CEDEAO, l’Union Africaine, l’Union Européenne et l’ONU. Elle fit signer de force les plus hauts responsables de l’Etat ivoirien à Paris des pseudos accords politiques en janvier 2003 (Linas Marcoussis / Kléber) où la rébellion pro Ouattara pas seulement était blanchie mais même récompensée. J. Chirac et Dominique de Villepin nommaient les ministres ivoiriens à l’Elysée et au quai d’Orsay ! La France fit voter plusieurs mandats onusiens par le Conseil de sécurité pour couvrir ses agissements militaires, dont l’envoi d’un corps expéditionnaire, l’opération « Licorne » d’octobre 2002 devenue ensuite « Force Licorne », élargissant amplement sa présence militaire sur le sol ivoirien au-delà de sa base militaire d’Abidjan./Port-Bouët, le 43ème BIMA.

Elle fit aussi créer une mission militaire onusienne spéciale, l’ONUCI, déployée en avril 2004, composée  de casques bleus et d’autres policiers et fonctionnaires civils. (10) Le tout visant à grignoter et à anéantir ce qui restait de la souveraineté de l’Etat ivoirien. Visant aussi à acculer le gouvernement légal dans le sud du pays, en sanctuarisant tout le nord ivoirien occupé par les rebelles pro-ADO qu’y régnaient et sévissaient en toute impunité.

La mise sous tutelle d’un Etat souverain, avec intervention militaire étrangère directe, sous mandat onusien obtenu par l’ancienne puissance coloniale, pour obtenir in fine un changement de régime, voilà ce que fut le plan accompli de la France depuis septembre 2002 en Côte d’Ivoire. L’objectif était de mettre au pouvoir celui qui était l’adoubé de Paris, M.Ouattara, un riche homme d’affaires et ex-fonctionnaire du FMI, ami et relais françafricain de J. Chirac, de N. Sarkozy et de milliardaires français.

Le rappel et le parallèle que nous faisons avec le drame ivoirien des dix dernières années, qui est loin d’être fini avec la sanglante accession au pouvoir de Ouattara en avril 2011, nous semble pertinent dans la mesure où existe et se reproduit un schéma de mise sous tutelle, une recolonisation masquée, d’Etats indépendants mais affaiblis du Sud, surtout en Afrique, commise par les anciennes puissances coloniales, les Etats-Unis et ses alliés, avec la compromission d’organisations régionales interétatiques vassalisées et du Conseil de sécurité de l’ONU. Le cas de la Côte d’Ivoire se rajoute au cas d’Haïti où en février 2004 un véritable coup d’Etat militaire franco-étatsunien fut commis pour déposer du pouvoir et envoyer à l’exil le président élu Jean-Bertrand Aristide.

Le Mali d’aujourd’hui est la nouvelle victime désignée des ingérences néocoloniales de la France. Droites et gauches françaises se relayent le témoin dans cette politique transversale, d’ingérences et d’immixtions grossières ou subtiles, qui s’opère notamment contre  les anciennes possessions coloniales françaises d’Afrique.

Le principal pion de la FrançAfrique en Côte d’Ivoire à présent, A. Ouattara, est l’un des personnages le  plus agité de la sous région pour envoyer ses troupes au Mali. Blaise Compaoré, militaire, président du Burkina Faso depuis octobre 1987 à la suite d’un putsch et de l’assassinat du président Thomas Sankara, est le « médiateur » imposé par la CEDEAO, donc par la France, pour « gérer »  la crise malienne. Cela ne s’invente pas. Il est aussi pressé que Ouattara pour envoyer des troupes burkinabés.

Le Président ivoirien Alassane Ouattara reçu par François Hollande à l`Élysée Jeudi 26 juillet 2012.

 

La France fait la guerre ou paye. Or, qui paye commande.

M. Ouattara fut reçu à l’Elysée le 26 juillet 2012. A la fin de l’entretien M. Hollande annonça que la France accordait à la Côte d’Ivoire l’effacement de sa dette publique envers l’Etat français, à savoir un montant de plus de trois milliards d’euros ! (11) Le richissime homme d’affaires Ouattara obtint pour son régime ce cadeau au titre de la procédure dite PPTE, pour « pays pauvre très endetté ». (12) Son régime n’a pas les moyens pour payer la dette souveraine ivoirienne envers la France mais à une ambition inébranlable pour envoyer des milliers de ses  militaires, ses anciens rebelles, au Mali. Sous prétexte de lutter contre une rébellion et réunifier le Mali. De qui se moque-t-on ?

alassane_ouattara_par_bakchich_info.jpg 

Du contribuable français. Car c’est lui qui devra payer les générosités de M. Hollande et les aventures militaires de la FrançAfrique. Et il payera double. Trois milliards d’euros donnés en cadeau par F. Hollande à M. Ouattara, à la tête d’un régime tyrannique et archi corrompu, où les droits de l’homme sont piétinés tous les jours. L’aventure guerrière en perspective de M. Ouattara et de M. Compaoré, cotitulaires de la CEDEAO, sur le territoire du Mali, avec leurs soldatesques surtout avides de toucher des soldes exceptionnelles et des primes, sera payée par Paris.

Au moment où le gouvernement français annonce un projet de budget 2013 avec une hausse d’impôts et de taxes de dix milliards d’euros pour les ménages et autant pour les entreprises, qui se rajoutent à d’autres dix milliards d’euros de baisse du budget des ministères (13), en somme trente milliards d’euros « d’effort budgétaire », Hollande décide du renoncement aux créances de l’Etat français et s’engage au financement d’une expédition militaire ivoiro-burkinabée. L’aventure sera payée par le contribuable français, aucun doute.

Dans ce tableau grotesque le peuple malien est, et sera encore, la première et la plus grande victime, car le théâtre d’affrontements militaires est, et sera, le Mali, les morts seront des Maliens. Il est prévu que les soldats maliens servent de chair à canon pendant que les étrangers occupent Bamako. 

Mais les peuples burkinabé et ivoirien sont aussi des victimes, victimes de leurs propres régimes, corrompus et tyranniques, de Compaoré depuis 1987 sans interruption  et de Ouattara,  depuis 2002 avec sa rébellion et depuis avril 2011 suite à son accession au pouvoir grâce l’armée française et à l’ONUCI. Le peuple français est aussi victime car les moyens financiers et les armes pour la guerre seront donnés et payées respectivement par leurs contribuables, et tout cela sera fait en son nom, sans qu’il n’en soit nullement consulté.

En 2010 et 2011 la France commit des ingérences flagrantes devenues guerres ouvertes contre la Côte d’Ivoire et la Libye. La finalité étant de provoquer le changement de régime dans ces pays, en installant dans le deux cas des rébellions soutenues sournoisement voire ouvertement par Paris et ses fondés de pouvoir africains. Dans les deux cas la France obtint un  mandat onusien pour faire la guerre.

Contre la Libye l’instrument fut l’OTAN, qui bombarda le pays du 19 mars au 20 octobre 2011. Pendant sept mois ! En Côte d’Ivoire la mission onusienne, ONUCI, fit directement la guerre contre l’Etat ivoirien à côté des rebelles et de l’armée française ! En Syrie à présent la France essaye aussi de mettre à bas le régime d’un Etat indépendant, en installant au pouvoir une rébellion armée sanglante, d’orientation islamiste, avec l’Union Européenne,  l’OTAN et ses relais régionaux tels la Turquie, le Qatar, l’Arabie saoudite et la Jordanie, qui financent et/ou servent de base arrière aux rebelles.

Les obstacles, les défis et les luttes incontournables du peuple malien.

Les Maliens devraient se douter qu’une conjoncture politique et militaire tellement complexe et grave, ne peut se résoudre aisément. Mais les compromissions et les renoncements militaires et politiques n’aboutiront certainement qu’à plus  de drames et des pertes des vies humaines et de souveraineté, le peu qui reste à un pays dépendant, pauvre, avec un Etat faible. Et aux souffrances du peuple malien qui subira, qui subit déjà, ce sanglant conflit interne s’ajoutera la guerre intense et les exactions, autant des rebelles que celles, prévisibles, des « libérateurs » de la CEDEAO. Rappelons-nous du parcours édifiant, des exactions, de l’ECOMOG au Libéria et en Sierra Léone !

L’acceptation sur le sol malien d’une force militaire étrangère, avec des soldats venant des pays frontaliers non exempts d’ambitions vénales et sous l’égide de l’ancienne puissance coloniale, n’est qu’un suicide national par chapitres annoncé. Annonciateur d’une nouvelle mise sous tutelle et même d’une  vassalisation par ses voisins immédiats. Le remède proposé sera pire que la maladie.

Rappelons le néfaste rôle de Blaise Compaoré dans la sous-région pour déstabiliser des pays entiers comme la Sierra Léone, le Libéria et tout récemment la Côte d’Ivoire où il imposa au pouvoir son protégé et compatriote Alassane Ouattara. Rappelons qu’existe aussi à présent l’ambition de Ouattara d’avoir un rôle régional, et il est pressé à ses 70 ans, alors même qu’il n’est pas maître du pays qu’il a conquis en 2011 grâce à la France.

En Côte d’Ivoire aujourd’hui l’Etat n’existe guère et l’arbitraire, les exactions et les crimes de sang et massacres pour motifs politiques et ethniques sont commis toujours en toute impunité. ADO garde toujours le pouvoir grâce à l’armée française, toujours très présente sur le sol ivoirien.

Le Mali risque ainsi d’échanger la rébellion du nord par une vassalisation au profit du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, devenant le hinterland asservi de ces deux pays. Devenant concomitamment un territoire néocolonial chronique, avec des régimes fantoches, encore plus fantoches, à Bamako, aliénés plus que jamais à la France. 

Où celle-ci sera (l’est déjà) concurrencée par les USA et la Chine pour le contrôle des territoires et des matières premières. Contrôler le Mali c’est contrôler en partie le Sahel, mais aussi l’ouest africain et le Maghreb. L’Algérie, le grand voisin au nord du Mali, reste discrète ce qui ne signifie pas qu’elle n’agit pas ou fait agir des tiers.

Justement à propos de la concurrence géopolitique pour le contrôle des pays et des matières premières en Afrique, la vitesse/précipitation de la France et de ses obligés ouest africains concernant la crise au Mali crée des réticences internationales et les rivalités inter impérialistes apparaissent au grand jour. Le mercredi 26 septembre à l’ONU, lors de la réunion de haut niveau sur le Sahel en marge de l’Assemblée générale, Mme. H. Clinton fait une étonnante déclaration. (14)

Elle dit que le Mali est une “poudrière” et que seul “un gouvernement démocratiquement élu aurait la légitimité de négocier un accord politique au nord du Mali, de mettre fin à la rébellion et de restaurer l’Etat de droit”. Ah les postures ! L’art de l’hypocrisie n’a pas des limites. On l’aurait dit porte-parole légitimiste des pays non-alignés par exemple. Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais. Ceci dit, les Maliens se font voler des analyses et des alternatives pouvant être pertinentes et les concernant.

Le principe de non-ingérence dans les affaires internes d’un Etat souverain, ainsi que les principes de sauvegarde de la souveraineté, de la paix et la recherche impérative des solutions pacifiques aux conflits entre Etats, sont ouvertement piétinés. Par la France, mais pas seulement. Par ses pions tels le Burkina Faso de B. Compaoré, la Côte d’Ivoire d’A. Ouattara et la CEDEAO. Prenant l’exécrable exemple des Etats-Unis et de ses alliés de l’OTAN, qui s’amusent à parler au nom de toute la planète en portant la casquette « communauté internationale » (autoproclamée).

Quelques exemples dramatiques et encore sans solution définitive, étant des plaies ouvertes, sont là pour nous le rappeler. Haïti depuis 2004 est encore sous tutelle de l’ONU avec la MINUSTHA. La RDC, ayant les deux dernières décennies la série de conflits internes les plus meurtriers en Afrique, avec plus de quatre millions de victimes et des pans entiers de son territoire national occupés et pillés par des rébellions soit autochtones soit venues et/ou soutenues par les pays voisins de son nord-est, sous les bavures et le regard impuissant ou rendu volontairement impuissant de la mission de l’ONU, la MONUC/MONUSCO avec actuellement dix-sept mille casques bleus y déployés. La Côte d’Ivoire et la Libye, victimes toutes les deux en 2011 de guerres ouvertes visant le changement forcé de régimes sous le leadership de la France, de N. Sarkozy.

La Syrie aujourd’hui où l’Occident, la France en tête encore, arme, finance et justifie une rébellion sanglante contre un Etat indépendant visant à mettre à bas son régime, militarisant jusqu’à la folie meurtrière les affrontements d’une complexe dialectique politique. La « démocratie » à coup des bombes et des rebellions ? L’Irak, l’Afghanistan, la Libye. etc. sont des cas « exemplaires ».

Le Mali s’inscrit à présent dans ce schéma déjà bien rodé d’ouvertes ingérences politiques et militaires de l’ancienne puissance coloniale et de l’Occident et d’abandon « volontaire » de souveraineté. Le Mali est la nouvelle victime désignée et titularisée des ingérences néocoloniales de la France et de ses propres voisins avides, ivoiriens et burkinabés, pions de la FrançAfrique.

Au Mali l’alibi français avancé pour justifier l’ingérence politique et militaire actuelle, directe et par pions interposés, est l’urgence (15) de chasser des rebelles sanguinaires, islamistes, tout en empêchant l’armée malienne par exemple de le faire elle-même et en méprisant le peuple malien, privé de  décider et d’assumer ses droits -et ses devoirs- souverains. La défense de la souveraineté populaire malienne d’abord, ainsi que la souveraineté de l’Etat autant que l’intégrité territoriale, n’est pas, ne devrait pas, être négociable.

Luis Basurto

Paris, 27 septembre 2012 

(1) « Le discours très balisé de François Hollande devant les Nations unies » in LE MONDE,  26.09.2012

(2) Des Touaregs avec le « Mouvement national de libération de l’Azawad » (MNLA) ; la nébuleuse islamiste Ançar Dine (« protecteurs de la religion ») ; le « Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest » (MUJAO) ; la nébuleuse islamiste nigériane Boko Haram a aussi été signalée ; Al-Quaïda au Maghreb Islamique (AQMI), sous ce nom depuis 2007. Les sécessionnistes touaregs ont été largement débordés par les islamistes, plus expérimentés, sanguinaires et ragaillardis par les armes libyennes, les rançons et les trafics de tout genre. Voir :http://www.algerie360.com/algerie/aqmiansar-edinemujao-et-boko-haram-font-le-forcing-pour-lobtenirles-ingredients-dune-intervention-etrangere-dans-le-sahel/

(3) Voir : « Le Mali : chronique d’une recolonisation programmée. » Déclaration politique à Bamako du 04.04.2012 http://www.foram-forum-mali.org/index.php/non-classe/le-mali-chronique-dune-recolonisation-programmee/. Voir aussi : « Déclaration du pari SADI suite au changement de Régime intervenu au Mali le 22 Mars 2012 » 26.03.2012http://www.partisadi.net/2012/03/declaration-du-parti-sadi-suite-au-changement-de-regime-intervenu-au-mali-le-22-mars-2012/; « Marche de soutien au CNRDRE et aux Forces Armées et de sécurité » 11.04.2012 http://www.partisadi.net/2012/04/marche-de-soutien-au-cnrdre-et-aux-forces-armees-et-de-securite/

(4) Voir: http://www.nord-mali.com/index.php/nord-du-mali/1404-nord-du-mali–mnla-ancar-eddine-al-qaida–du-pareil-au-meme- Voir : « Le Temps d’Algérie entre à Kidal (nord du Mali) Quatre jours en compagnie d’Ançar Eddine » 29-07-2012. Voir : http://www.letempsdz.com/content/view/77676/1/ Voir : « Les défis du Sahel : focus sur la crise malienne par Laurent BIGOT »http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=Rn67xaLPCBM

(5) Voir : http://afrique.blog.lemonde.fr/2012/04/07/laccord-de-bamako-texte-suite-details-interrogations/

(6) Voir :  http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/mali-le-president-interimaire-dioncounda-traore-frappe-par-des-manifestants_1117043.html?xtmc=dioncounda_traoré&xtcr=10

(7) « Crise politico-sécuritaire : La COPAM exige la libération des armes bloquées à Conakry et l’organisation de la concertation Nationale souveraine » in LE FLAMBEAU 26.09.2012 Voir :http://www.maliweb.net/news/politique/2012/09/26/article,94312.html

(8) Voir : http://abonnes.lemonde.fr/afrique/article/2012/09/25/le-mali-en-appelle-a-l-onu-pour-reconquerir-le-nord_1765265_3212.html

(9) Ibid.

(10) Voir: http://www.onuci.org/spip.php?rubrique18

(11) Voir: http://www.liberation.fr/monde/2012/07/26/echange-d-amabilites-entre-ouattara-et-hollande-a-l-elysee_835734

(12) Voir: http://fr.allafrica.com/stories/200904030179.html

(13) « Budget : l’Etat va devoir amputer ses dépenses de 10 milliards » in LE MONDE, 28.09.2012

(14) « Le volontarisme de Paris sur le Mali se heurte à des réticences à l’ONU » in LE MONDE, 27.09.2012

(15) “Il n’y a pas de temps à perdre » dit F. Hollande à l’ONU le 25.09.2012 in LE MONDE, 26.09.2012

 

Un africain dénonce les mensonges de la guerre contre la libye

Laurent gbagbo dans le tourbillon du golfe de guinée (documentaire)

Côte d'ivoire - pierre péan : "contre l'ingérence française et pour le recomptage des voix"

« alassane ouattara est un instrument de sarkozy » selon le directeur du forum africain des…

Civilians massacred by western-backed forces in ivory coast

Sur les massacres commis par ouatara (jacques vergès et alain tousssaint) vidéos


http://www.internationalnews.fr/article-le-mali-nouvelle-victime-designee-d-actives-ingerences-neocoloniales-francaises-111008712.html 

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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 18:40
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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 15:21

Internationalnews

6 juillet 2012

 

Après Talabani en Irak, Karzaï en Afghanistan, le nouveau guignol des Etats-Unis

 

Merci qui ???


Merci les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et autres pays de "l'Union européenne" - tous toujours plus sous-développés et plus endettés les uns que les autres, mais qui trouvent toujours des millions d'euros pour leurs croisades en soutien à leur grand frère auquel ils doivent tant!!!


Merci à leurs meilleurs alliés, les monarchies obscurantistes et sanguinaires du Golfe (qui par ailleurs achètent la France) pour l'envoi de troupes (5 000 pour le seul Qatar) et d'armes aux faux insurgés. IN

 


Le Point 6 juillet 2012

 

Le Conseil national de transition (CNT) libyen a affirmé jeudi que la charia (loi islamique) était la "principale source" de la législation et que cette question ne serait pas soumise à un référendum. (note d'IN: ça, c'est de la Démocratie à l'occidentale, coco!!!)

"Le peuple libyen est attaché à l'islam comme religion et comme législation. Par conséquent, le Conseil national de transition recommande (à la prochaine Assemblée constituante) de considérer la charia comme la principale source de la législation", a indiqué le porte-parole du CNT, Saleh Daroub à la presse.

Selon lui, cette question ne fera pas l'objet d'un referendum.

Les Libyens sont appelés samedi à élire une Assemblée constituante, une première dans le pays après plus de quarante ans de dictature sous le régime de Mouammar Kadhafi, renversé puis tué en 2011 lors d'une révolte populaire qui s'est transformée en conflit armé.

Le premier Congrès général national libyen devra choisir un nouveau gouvernement et nommer un comité d'experts chargés de rédiger un projet de Constitution, soumis ensuite à référendum.

Lors de la proclamation de la "libération" de la Libye le 23 octobre, trois jours après la mort de Mouammar Kadhafi, le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, avait déjà affirmé que la charia serait à l'avenir la principale source de la législation en Libye.

abdel-jalil-1.jpg

Ses propos avaient provoqué la polémique au sein des pays occidentaux ayant soutenu la révolte libyenne, mais également parmi plusieurs groupes islamistes réclamant que la charia soit désormais l'unique source de législation du pays.

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Tous les articles et vidéos sur la Libye: Dossier Libye (plus de 80 documents)

http://www.internationalnews.fr/article-libye-la-charia-confirmee-comme-principale-source-de-la-legislation-107859855.html

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30 juin 2012 6 30 /06 /juin /2012 14:42

Internationalnews

29 JUIN 2012

 

 

C'est le régime que les démocraties bananières occidentales, amies des monarchies obscurantistes sanguinaires des Etats du Golfe persique, veulent installer partout en Afrique et au Moyen Orient...

 

Après la Libye, l'Egypte, la Tunisie, bientôt la Syrie???

 

 

 

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«notre homme à tripoli»: des terroristes islamistes, soutenus par l'otan, intègrent la rébellion"

 

 

http://www.internationalnews.fr/article-la-charia-au-mali-videos-107647338.html

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26 juin 2012 2 26 /06 /juin /2012 07:53

Internationalnews 26 juin 2012

WSWS 26 juin 2012


Par Barry Grey
La commission suprême de l’élection présidentielle d’Egypte a proclamé dimanche Mohamed Morsi, le candidat des Frères musulmans (FM), vainqueur du dernier tour de l’élection présidentielle qui s’est tenu il y a une semaine dans le contexte d'un coup d’Etat militaire perpétré par le Conseil suprême des Forces armées (CSFA).

Tahrir

L’annonce a été faite après un délai de trois jours durant lequel des dizaines de milliers de gens, pour la plupart des partisans des FM, ont envahi la Place Tahrir au Caire pour dénoncer la prise de pouvoirs dictatoriaux par l'armée et la menace que le CSFA falsifie les résultats électoraux et remette la présidence à son candidat favori, l’ancien commandant en chef des Forces aériennes, Ahmed Chafiq, dernier premier ministre du dictateur déchu Hosni Moubarak.

Des milliers s’étaient rassemblés sur la place dimanche pour attendre l’annonce alors que des troupes étaient en état d'alerte, prêtes à réprimer l'éruption de colère attendue dans le cas d’une décision en faveur de Chafiq.

La semaine passée, la junte avait menacé de frapper d’une « main de fer » les manifestant, stationnant des troupes et des véhicules blindés devant les bureaux de la commission électorale, le bâtiment vide du parlement et d’autres bureaux publics au Caire. Dans le même temps, d’intenses négociations en coulisse étaient engagées entre le CSFA et les Frères musulmans au sujet d’un accord visant à conférer à Morsi la présidence, en grande partie impuissante, en échange de l’acceptation par les Islamistes de la prise de pouvoirs dictatoriaux par l’armée.

Mohamed ElBaradei, ancien directeur général de l’Agence internationale à l’énergie atomique était manifestement impliqué dans la conclusion de l’accord. Suite à des reportages selon lesquels il était en négociation avec les FM au sujet d’un éventuel poste ministériel, il a rencontré samedi soir le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, le chef du CSFA.

C’était un secret de polichinelle que l’annonce de la commission électorale serait déterminée par l’issue de ces pourparlers, et pas par les résultats du vote du dernier tour des élections présidentielles.

Finalement, la commission a déclaré que Morsi avait gagné les élections avec 51,7 pour cent des voix contre 48,3 pour cent pour Chafiq, soit une différence de quelque 900.000 voix. Elle a précisé que la participation au deuxième tour avait été de 51,6 pour cent, contre le chiffre même plus faible de 46 pour cent au premier tour des élections.

L’abstention de masse est le reflet du manque d’enthousiasme au sein de la classe ouvrière pour les deux candidats – Chafiq, un vestige du régime détesté de Moubarak, et Morsi, le porte-parole d’un parti islamiste droitier pro-capitaliste représentant les intérêts de sections de la bourgeoisie et des couches plus riches de la classe moyenne.

Peu après l’annonce faite par la commission électorale, Tantaoui a félicité Morsi, qui devrait prendre ses fonctions le 1er juillet. Il le fera dans une situation où les généraux ont dissout le parlement et l’assemblée constituante, décrété de fait la loi martiale, et se sont arrogé les pleins pouvoirs sur les questions législatives et budgétaires, les agences de sécurité et militaire, et la formation de l’assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution.

Ce simulacre de démocratie, résultat d’un accord entre des factions rivales de l’élite dirigeante qui a exclu l’opinion et les intérêts de la grande masse des Egyptiens, a été immédiatement salué par Washington et les autres puissances impérialistes en tant que fait marquant de la « transition démocratique » qui est supposée être mise en place sous le régime autoritaire des généraux du CSFA.

La Maison Blanche d’Obama a félicité Morsi et le peuple égyptien pour « cette étape importante franchie dans la transition vers la démocratie. » Dans le même temps, elle a mis en garde le président nouvellement élu de ne pas défier la réalité politique dominée par l’impérialisme américain dans la région, dont le traité de paix crucial signé en 1979 entre l’Egypte et Israël. 

"Nous pensons qu’il est essentiel que le gouvernement égyptien continue de remplir le rôle de pilier de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région» a déclaré la Maison Blanche.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a dit, « Le peuple d’Egypte a élu un nouveau président. Je le félicite lui et eux pour le résultat et le processus pacifique. »

Cette tentative de masquer la réalité d’une dictature militaire et de permettre aux généraux de préparer une répression massive contre un nouveau mouvement de la classe ouvrière est soutenu par l’ensemble del’establishment politique en Egypte, allant des Islamistes « modérés » aux libéraux en passant par diverses organisations pseudo-gauches de la classe moyenne. Ces dernières se sont carrément rangées derrière Morsi et les Frères musulmans.

Vendredi dernier, après deux jours de réunion avec des dissidents islamistes libéraux des FM, des nasséristes séculiers et les représentants du Mouvement de la Jeunesse du 6 avril, Morsi a tenu une conférence de presse lors de laquelle il a annoncé la formation d’un front national. Il a promis de nommer un premier ministre n'appartenant pas aux FM et d'attribuer d’autres postes ministériels à des représentants de « forces nationales » non islamistes.

Dimanche, après l’annonce de la commission électorale, les Socialistes révolutionnaires (SR) ont publié un communiqué déclarant que l’élection de Morsi était « une victoire révolutionnaire significative. » Depuis que le mouvement révolutionnaire centré sur la classe ouvrière a renversé la dictature de Moubarak soutenue par les Etats-Unis en février 2011, les SR cherchent à donner de la crédibilité à l’affirmation que l’armée préside une « transition démocratique. » Parallèlement, ils ont collaboré avec les Frères musulmans pour bloquer l’émergence d’un mouvement indépendant de la classe ouvrière pour renverser la junte et la remplacer par un Etat ouvrier luttant pour le socialisme.

Dans leur communiqué de dimanche, les SR ont réitéré leur soutien à la « transition démocratique » non existante, malgré la prise de pouvoirs dictatoriaux par l’armée. Ils ont dit, en parlant de la mise en place de Morsi : « Une fois de plus les masses ont montré qu’elles étaient encore capables de modifier les projets de l’armée contre-révolutionnaire, et la légitimité révolutionnaire est encore capable d’extraire des avantages et des lois révolutionnaires. »

Ceci est la continuation du rôle contre-révolutionnaire joué par les SR et d’autres organisations pseudo-gauches, tel le Parti de l’Alliance populaire socialiste (PAPS), le Parti socialiste égyptien et le Parti communiste d’Egypte, la plupart desquels ont signé une promesse de soutenir la constitution égyptienne de 1971 et d’approuver le rôle joué par l’armée dans la vie politique égyptienne, quelques jours à peine avant que le CSFA ne dissolve le parlement et l’assemblée constitutionnelle en proclamant la loi martiale.

La fonction primordiale de Morsi sera de collaborer avec l’armée dans le déchaînement de la violence contre un nouveau mouvement de la classe ouvrière. Toutes les factions de l’establishment bourgeois, y compris son flanc de « gauche » au sein des SR et de groupes identiques, redoutent qu'un nouveau mouvement de la classe ouvrière renverse l’Etat égyptien et ouvre l’ensemble de la région à la révolution de la classe ouvrière.

Tard dimanche soir, lors d’un discours télévisé et retransmis nationalement, Morsi s’est engagé à prêter serment devant les députés siégeant au parlement et non devant la Cour constitutionnelle suprême comme l’avaient statué les généraux du CSFA. Cette décision, une des exigences figurant dans le communiqué des SR, était une tentative de fournir une feuille de vigne en guise de défiance d'une abjecte déclaration de subordination à l’armée égyptienne et à l’impérialisme américain.

Déclarant que « l’unité nationale » est « le seul moyen pour sortir l’Egypte de cette crise difficile, » le président élu, éduqué aux Etats-Unis, a exprimé sa gratitude et son admiration pour l’armée, la police, les juges et les autres responsables gouvernementaux pour leur travail « au nom de la nation. » Il a dit, « Je dois leur rendre hommage parce qu’ils ont un rôle à jouer à l’avenir. »

Puis, s’inclinant devant les Etats-Unis et Israël, il a dit « nous respecterons tous les accords nationaux et internationaux. »

La politique pro-capitaliste et pro-impérialiste des Frères musulmans a pu se voir lors d’une interview amicale avec le chef de l’organisation, l’homme d’affaires multimillionnaire, Khairat el-Shater, publiée samedi par le Wall Street Journal. En disant clairement qu’il préconisait des réformes économiques de libre marché, Shater a dit, « Notre vision économique est proche d’un capitalisme modifié. »

Il a poursuivi en déclarant que la priorité des Frères musulmans était un « partenariat stratégique » étroit avec les Etats-Unis.

Une clé du rôle fondamental que les Frères musulmans cherchent à jouer en prenant pied dans l’appareil d’Etat, est fournie par l’article 53b du décret constitutionnel publié par le CSFA qui s’arroge des pouvoirs dictatoriaux. L’article stipule :

« Si le pays est confronté à des troubles internes nécessitant l’intervention des forces armées, le président est habilité à publier une décision pour commanditer les forces armées — avec l’approbation du CSFA — à assurer la sécurité et à défendre les biens publics. »

Voir aussi:

La junte égyptienne fomente un coup d’Etat contre le parlement

Les élections présidentielles égyptiennes démasquent l’ex-gauche bourgeoise

Egyptian Revolutionary Socialists’ reaction to army coup: Complacency and tacit support (en anglais uniquement)

(Article original paru le 25 juin 2012)

Photo: La place Tahrir au début du mois [Gigi Ibrahim]

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  L’art de la guerre. Égypte : Que Dieu me garde des amis
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L'Egypte sur IN:

 

égypte : les mouvements sociaux, la cia et le mossad par james petras

Obama soutient le bain de sang en egypte  

Egypte : une armée formée et armée par le pentagone

Egypte : la révolution avortée par robert bibeau

A washington on décide qui gouvernera au caire + mini-dossier

Tunisie, egypte, libye, syrie: "vous avez dit révolutions ?" (vidéo)

Les frères musulmans à la conquête de l’égypte

Egypte: quand les pays du golfe dopent le tourisme sexuel

 

http://www.internationalnews.fr/article-la-junte-egyptienne-installe-l-islamiste-morsi-comme-potiche-a-la-presidence-107444355.html

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 19:46

Internationalnews

 

J'adore ......thomas sankararévolutionnaire

 



 

Rarement président africain aura autant incarné la dignité et la volonté d’exister d’un continent meurtri.

Assassiné le 15 octobre 1987, le président du Burkina Faso, Thomas Sankara, est devenu un symbole et une référence politique majeure pour toute l’Afrique.

Extrait de:

Thomas Sankara, l’homme intègre (+ vidéo du discours d'Addis-Adeba , 50')

 

 

 


 

 

Thomas sankara, l’homme intègre (+ vidéo du discours d'addis-adeba , 50')

Thomas sankara à/in harlem (20', fr/english subtitles)

Thomas sankara sur la dette (17')

 Thomas sankara, l'homme intègre (le film)

 

http://www.internationalnews.fr/article-thomas-sankara-l-homme-integre-le-film--107383635.html

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 09:52

Internationalnews

4 juin 2012


Le 23 mars, les salafistes réclament à Tunis l'inscription de la charia dans la Constitution.

Il est beau, le printemps arabe!

Ces vidéos nous montrent le vrai visage des terroristes islamistes, traîtres et mercenaires armés par l'Occident et ses alliés - les dictatures corrompues et sanguinaires du Golfe... 

Après la Libye, bientôt l'instauration de la charia en Syrie après la destruction du pays?

Alors que la mojorité des anciens mouvements anti-guerre sont passés à l'ennemi, réagissons enfaisant passer l'information!!! IN

 

Tunisie : étudiantes contre Salafistes (17'10, émission 66minutes)


 

 

 

 

 

Tunisie – Affrontements entre habitants et salafistes à Dahmani (Kef)

 

 

 

 

 


TUNISIE plus de 50 000 Salafiste sous la bannière de la haine de l'autre et de la charia

 

 

 

Tunisie, Ghannouchi dévoile le mystère : la révolution tunisienne est de fabrication qatari.

Grave Tunisie :Les Salafistes ont menacé un commissaire de police d’incendier sa maison et d’agresser sa 

 

Nota Bene: les références des sites ci-dessus ne signifie en aucun cas notre approbation de leur ligne éditoriale

Manifestation salafiste à Tunis.

 

Le vrai visage de l'Arabie Saoudite (documentaire) + dossier 

Charia: la condition féminine en Arabie Saoudite, l'un des plus grands amis de la France (reportage) + dossier

Le vrai visage de l'Arabie Saoudite (documentaire) + dossier

Charia en Arabie Saoudite: Profession: coupeur de tête (interview vidéo)

http://www.internationalnews.fr/article-tunisie-les-terroristes-salafistes-sement-la-terreur-videos-106363335.html

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