29 septembre 2010 3 29 /09 /septembre /2010 21:10
Nouvelles censurées du Golfe

http://www.whoi.edu/cms/images/jpeg-red-tide_400_83376.jpg

 

Source : Examiner, 19 septembre 2010, Deborah Dupré, trad. NewsOfTomorrow.org

 

L’inhumanité de l’opération lancée dans le Golfe par le complexe pétrochimico-militaro-industriel (PMIC), la guerre contre les américains par l’utilisation de son dispersant, arme chimique de destruction massive fabriquée aux Etats-Unis, devient plus claire chaque jour. L’un des derniers rapports fait état de communautés entières atteintes d’hémorragies internes en Louisiane.


Dans une interview de Dahr Jamail par Intel Hub Radio le 17 septembre 2010, Jamail a déclaré que "tous les jours le long du Golfe, d’énormes catastrophes se produisent et l’impact sur l’homme - les éruptions cutanées et autres répercussions liées aux dispersants - deviennent monnaie courante."


http://1.bp.blogspot.com/_DnmjuQRMFfc/TBsS3bKWgFI/AAAAAAAACUg/vRSrAfbnFlg/s1600/bpgas_dees.jpg


Jamail a déclaré que des communautés entières en Lousiane du sud, "vomissent du sang et rejetaient du sang dans leurs selles."


"Les gens sont très très malades. La situation ici est très très grave."


Dans une interview récente des Médecins aux pieds nus du Golfe, Delia LaBarre a déclaré, "Nous devons le faire savoir au monde."


Selon LaBarre, un soutien urgent est demandé par les Médecins aux pieds nus du Golfe pour aider à la distribution des Kits de Survie à la Toxicité, qui sont par ailleurs débordés de demandes d’aide à la survie.


L’armée et l’Agence de protection de l’environnement (EPA) travaillaient sur les dispersants depuis des dizaines d’années. On ne peut pas l’attribuer à la négligence.


Le 12 juillet, Dupre rapporta, "Une guerre chimique contre les américains dans la région du Golfe et au-delà a été planifiée et étudiée par l’EPA, le Département de la Défense et les compagnies pétrochimiques depuis des dizaines d’années selon des documents du gouvernement." (Voir : Nouvelles censurées du Golfe à propos du dispersant : Acte de guerre (Partie II) L’art de la guerre chimique. Examiner)


"Il est tragiquement naïf de penser que la pulvérisation aérienne de ces pesticides dans le Golfe s’arrêtera avant la fin de la mission. L’Agence principale pouvant mettre fin au génocide, l’Agence présentée comme l’antenne du gouvernement protégeant le public et l’environnement, l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA), a collaboré avec des fabricants de produits chimiques et avec le Département de la Défense (DoD) depuis des dizaines d’années plutôt que de protéger le public de leur plan d’extermination. Cette collaboration s’est intensifiée durant l’administration Bush, ses fruits apparaissent finalement au grand jour dans l’opération d’Obama dans le Golfe."


Plus tôt durant l’opération, Hugh Kaufman, un conseiller et whistleblower de l’EPA, a affirmé que des millions de gens seront atteints d’hémorragies internes car "c’est ce que le Corexit est censé faire." (Voir ; Dupre, Nouvelles censurés du Golfe : Les gens ont des hémorragies internes, des millions de personnes empoisonnées selon un whistleblower de l’EPA’)


Le PMIC a continué de pulvériser le poison ce mois-ci.


Ce traitement inhumain des américains est intentionnel.


Selon Griffith, ces actions font partie de l’Agenda 21, qui comprend le relogement, la prise de possession des terres, le contrôle total des survivants et le dépeuplement.


"L’empoisonnement aérien délibéré des américains avec une arme chimique de destruction massive, maintenant évident dans le Golfe du Mexique et dans les régions côtières, n’est pas seulement un acte de guerre contre la population américaine. Comme l’eau et l’air empoisonné va faire le tour de la planète, cette opération présente un risque de sécurité nationale pour les pays de par le monde." (Dupre, 12 juillet)



Toute l'interview de Dahr Jamail: http://www.youtube.com/watch?v=1Dd9NyeRgVo&feature=related

More videos: http://www.youtube.com/watch?v=85EE7u6ja6g&feature=player_embedded
http://www.youtube.com/watch?v=GwBYbAi8gbc&feature=player_embedded


Photo: http://www.whoi.edu/

 

http://www.newsoftomorrow.org

More links here: http://www.floridaoilspilllaw.com/reporter-entire-communities-theyre-vomiting-blood-very-very-serious-situation-video

http://www.floridaoilspilllaw.com/reports-deadly-flesh-eating-bacteria-gulf-only-touching-seafood-having-feet-water-video


Dossier marée noire de BP

http://2.bp.blogspot.com/_gfVSzRokjJE/SNyitQMOZBI/AAAAAAAABT0/8W-VFGLStsM/s400/Oil.JPG








http://www.internationalnews.fr/article-maree-noire-de-bp-des-communautes-entieres-vomissent-du-sang-58046476.html

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29 septembre 2010 3 29 /09 /septembre /2010 20:33

  Internationalnews

 

http://www.histreaming.com/img_films/accros_au_plastique.jpg

 

Des gobelets en mousse de polystyrène aux organes artificiels, le plastique est peut-être le matériau le plus omniprésent et polyvalent jamais inventé. Dans les cent dernières années, aucune invention n’aura eu autant d’influence ni été si omniprésente que les matières synthétiques. Mais une telle invention a un prix. Pour le pire et pour le meilleur, aucun écosystème, aucune parcelle de l’activité humaine n’a échappé à la main mise de l’emballage plastique. Nous découvrons au passage un héritage toxique, avec les hommes et femmes qui se consacrent à tout nettoyer. Le film nous montre de nombreuses interviews d’experts proposant des solutions pratiques et innovantes pour améliorer son recyclage, diminuer sa toxicité et favoriser sa biodégradabilité.

 

1


2
http://i45.tinypic.com/20ts7s8.jpg
Photo: http://terral.skyrock.com

  http://www.internationalnews.fr/article-accros-au-plastique-documentaire-57913577.html

 

 

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27 septembre 2010 1 27 /09 /septembre /2010 22:00
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12 septembre 2010 7 12 /09 /septembre /2010 04:22

IG 21 août 2010

 


Les Rockefeller, si l’on peut dire, ont repeint leur univers aux couleurs de l’écologie. On lit dans les textes du « World Ecology Center », qui profite des largesses de la famille : « Depuis la fin du XIXème siècle, les membres de la famille Rockefeller sont très impliqués dans des activités liées à la conservation et à la préservation de la nature… »


On sait, qu’en réalité, à la fin du XIXème siècle, John D. Rockefeller, fondateur de la lignée, s’enrichissait en extrayant du pétrole. On ne peut pas avoir activité moins écologique. Située à Manhattan (ville de New York), l’université fondée et financée par la famille, et portant en toute humilité son nom, donne aussi avec outrance dans l’écologie. Ainsi, sur 115 sujets présentés sur son site Internet, pas moins de 108 évoquent la préservation de l’environnement. Étonnant pour un lieu d’étude consacré à la recherche médicale et scientifique !

 

Neva Rockefeller-Goodwin a même consacré sa vie à la cause écologiste. Fille de David Rockefeller, elle a fondé le « Global Development and Environment Institute » ou GDEA (Institut de Développement global et d’environnement), dont l’une des deux principales activités est l’étude du réchauffement climatique supposé d’origine humaine.


Parmi la trentaine de pourvoyeurs de fonds du GDEA, figurent les noms du « Rockefeller Brothers Fund » et de la Fondation Rockefeller, deux fondations à vocation caritative qui versent des fonds aux organismes oeuvrant dans des directions souhaitées par « la » famille. On est jamais mieux servi que par soi-même nous dira-t-on.


L’intérêt des Rockefeller pour l’écologie se voit néanmoins confirmé auprès d’autres organisations de la mouvance. Ainsi, Greenpeace, connu pour ses opérations spectacles contre le nucléaire ou la chasse aux baleines, reçoit-il régulièrement des dons du Rockefeller Brothers Fund ou de la Fondation Rockefeller. Selon la base de données de « Green Tracking Library », ces deux organismes ont donné à Greenpeace, 20 000$ en 1996, 30 000$ en 1997, 100 000$ en 2000 et 150 000$ en 2001.


[Lors d'une conférence sur les changements climatiques, un conférencier a affirmé que Greenpeace et World Wildlife Fund (WWF) reçoivent respectivement un budget annuel de 272 millions et 487 millions de dollars US!].


Autre exemple, la branche américaine des Amis de la Terre (Friends of the Earth). En 2004, cette structure a reçu 100 000$ du Rockefeller Brothers Fund.


Pour le coup, néanmoins, notre vision cartésienne des choses est déstabilisée. En effet, Friends of The Earth a participé à une campagne anti Exxon-Mobil en 1999, allant jusqu’à verser 40 000 $ à cette fin. Quant à Greenpeace, il figure en bonne position, lui aussi, dans l’opération contre Exxon-Mobil. Or, Exxon-Mobil, n’est rien d’autre que l’une des compagnies nées du démantèlement, en 1911, de la Standard Oil, la société pétrolière fondée par John Davison Rockefeller (1839-1937), l’arrière grand-père de l’actuel David Rockefeller (né en 1941).


A moins de croire les Rockefeller suffisamment bêtes pour se tirer dessus, on comprend qu’il s’agit là d’une stratégie. Versant de l’argent à un groupe travaillant contre leurs intérêts, ils en prennent partiellement le contrôle. Par ce biais, il ne s’agit pas, pour eux, d’annihiler toute action de leurs opposants, mais de s’assurer que les initiatives de ces derniers ne représentent pas un danger mortel pour les entreprises de la famille Rockefeller. Il s’agit de sauver les apparences de la démocratie tout en en contrôlant le jeu.


Mise en place par les zélateurs d’un pouvoir mondialiste, cette stratégie hégémonique met en danger notre liberté. Elle présente néanmoins une faiblesse : éventée elle ressemble trop à un double jeu pour ne pas susciter méfiance et rejet. Voilà pourquoi il faut en parler !


Pourtant, sur son site, Greenpeace clame ne pas accepter de dons provenant de compagnies, de gouvernements ou de partis politiques et ce, par soucis d’indépendance et d’éthique…


Voir également ceci.

 

Source: http://infoguerilla.fr

 


IN: voir les vidéos érotiques que GP a mis en ligne dans le cadre de sa campagne pour sauver les forêts:


Greenpeace, le porno chic pour masquer le mazout ?


Extrait de: http://activistcash.com/organization_financials.cfm/o/131-greenpeace

Pas de mise à jour depuis 2005

Funding From Foundations
& Corporations

Total Donated

Time Frame
Turner Foundation $1,390,000.00 1996 – 2001
Rockefeller Brothers Fund $1,080,000.00 1997 – 2005
John D. & Catherine T. MacArthur Foundation $841,365.00 1997 – 2002
V. Kann Rasmussen Foundation $456,000.00 2002 – 2003
David & Lucile Packard Foundation $450,000.00 2000 – 2000
Blue Moon Fund $370,000.00 1998 – 2002
Trust for Mutual Understanding $316,000.00 1995 – 2004
Marisla Foundation $250,000.00 2001 – 2004
Charles Stewart Mott Foundation $249,000.00 1999 – 2002
Wallace Global Fund $245,000.00 1999 – 2002
Wilburforce Foundation $226,900.00 2000 – 2005
Scherman Foundation $200,000.00 2001 – 2005
Lannan Foundation $200,000.00 1995 – 1996
Joyce Foundation $200,000.00 1993 – 1997
Nathan Cummings Foundation $152,000.00 1990 – 2003
Columbia Foundation $150,000.00 2000 – 2001
Rex Foundation $116,796.00 1984 – 1995
Firedoll Foundation $115,000.00 2000 – 2005
Panaphil Foundation $115,000.00 1998 – 2005
Rockefeller Family Fund $115,000.00 2002 – 2005
show complete financials »


http://www.undueinfluence.com/greenpeace.htm

http://www.rbf.org/grantsdatabase/grantsdatabase_show.htm?doc_id=617336

http://icte.umsl.edu/WEArecipients/rockefeller.htm

http://www.recherches-sur-le-terrorisme.com/Documentsterrorisme/wwf-structure-personnalites.html

Ceci explique cela:

Méga-marée noire: Greenpeace en posture très minimaliste contre BP

 

http://www.internationalnews.fr/article--greenpeace-le-wwf-et-les-amis-de-la-terre-finances-par-ceux-qu-ils-denoncent--57023825.html

 

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 21:44

http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/grandes110/1/4/1/9782729828141.gif

 

La crise financière occupe le devant de la scène. Cependant, elle ne doit pas nous faire oublier deux autres crises plus fondamentales encore: celle de l'écosystème appauvri par nos prélèvements et saturé de déchets, et celle des ressources dont notre économie est vorace: hydrocarbures, métaux rares, etc.


Dominique Viel, conférencière et auteur de "Ecologie de l'apocalypse" est spécialiste des enjeux écologiques et du développement durable au sein du Ministère de l'Economie et des Finances, Elle s'intéresse aussi à la résilience des écosystèmes, des communautés et des organisations et a interviewé pour la revue Transitions le professeur Robert Ulanowicz, de l'université de Maryland, expert en modélisation des systèmes complexes.


Réalisé par Steve Moreau, studio "Les Films du Voilier".

ThierryGroussin 13 juin 2010

http://www.internationalnews.fr/article-dominique-viel-au-dela-de-la-crise-financiere--57198084.html

 

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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 21:45

Washington's Blog September 1, 2010

 

http://buildaroo.com/wp-content/uploads/2010/07/corexit-dispersant-application-e1280478309690.jpg

 

The government and BP claim that the combination of Corexit and crude oil is less toxic than crude oil by itself.


Is that true?

Well, scientists have found that when Corexit is applied to the actual crude oil from BP's well, it releases 35 times more toxic chemicals into the water column than would be released with crude alone.

And the tests conducted by the EPA which purport to show that dispersant plus crude is less toxic than oil alone used a combination of Corexit with Louisiana light crude oil. However, the oil coming out of BP's leaking well contains an unusually high concentration of methane. As CBS notes:

The oil emanating from the seafloor contains about 40 percent methane, compared with about 5 percent found in typical oil deposits, said John Kessler, a Texas A&M University oceanographer who is studying the impact of methane from the spill.

It is doubtful that the EPA used such unusually methane-rich oil in their testing.

More importantly, EPA toxicity tests on the dispersant-oil mixture were conducted at sea level pressures (in other words, the pressure at the surface of the ocean). But enormous quantities of Corexit have been applied 5,000 feet under the ocean at the leaking wellhead.

As the New York Times noted in May:

There has been significant research in response to spills over the past few decades, especially the Exxon-Valdez spill in Alaska in 1989 and the Prestige spill in 2002 off the coast of Spain.


But all of the scientific precedent is from spills from tankers or near shore.


"We are working with reliable knowledge from that science," Plumb said, "but it is limited and not across the scale or scope of the ecosystem we are in now."


Scientists and responders are prepared to deal with oiled birds and shoreline effects, because those are the usual problems. An ongoing oil spill a mile under water is unchartered ground.


"We've never dealt with this kind of deep water, we've never dealt with this amount of dispersants, we've never dealt with the Gulf," [Roger Helm, chief of the contaminants division of the Fish and Wildlife Service] said. "We're in a very early phase of the science here; there is not a lot of experimental work or practical work upon which to base the work we're doing."

Marine biologist and toxicologist Dr. Chris Pincetich - who has an extensive background in testing the effects of chemicals on fish - told me yesterday that scientists have no idea what compounds will be formed when Corexit dispersant and oil interact under the high pressures present at BP's deepwater spill site (Dr. Pincetich directed environmental toxicity testing as a consultant and lab supervisor for many years, and now works to protect endangered sea turtles at the Sea Turtle Restoration Project, http://www.seaturtles.org).


And as Scientific American notes, breakdown products from the dispersant might be toxic as well:

For example, more testing will be needed to determine if the breakdown of Corexit 9500 - either into other chemicals or when metabolized by animals - produces toxic products of its own. "In toxicology, it's quite often not the original compound that's the toxic entity," [toxicologist Cary Mitchelmore of the University of Maryland, who co-authored a National Research Council report on dispersants in 2005] notes.

Indeed, even Sergio Alex Villalobos, toxicologist for Nalco - maker of the Corexit dispersant - says:

Once it’s mixed with oil, that’s where you get the most impact, that’s where you see most of the toxicity.

Government Testing is "Embarrassing"

 

Dr. Pincetich says that he's "embarrassed" that the government is using inadequate tests regarding the toxicity of Corexit. For example, when I asked whether he thought the EPA's screening level for Corexit in the Gulf of 750 parts per million is based on sound science, Dr. Pincetich said no. He pointed me to a 1996 study which found that exposures of less than 20 ppm can adversely affect abalone.


Dr. Pincetich also noted that the tests being used in the Gulf are not the standard type of tests used to measure toxicity of long-term chronic exposure, but are typically only used for initial screening of effluent from coastal dischargers. There is no scientific evidence to support using only such a short-term, acute exposure test. The EPA training manual contains dozens of better testing protocols, and toxicity tests are usually run on 7 different species when there is a screening of unknown toxic chemicals involved (and even basic national pollution discharge standards require testing for 3 species), but - in the Gulf - the EPA has only been testing using 2 species.

 

Dr. Pincetich has also noted that EPA toxicity testing for Corexit is woefully inadequate, since EPA testing was only for mortality and only used a 48- and 96-hour time frame. His doctoral research found that fish that were alive at 96 hours after exposure to pesticide were dead at two weeks, so the chemicals were considered non-lethal for the purposes of the test:


Dr. Pincetich explained that many standardized EPA bioassay toxicity testing protocols exist to measure growth and reproduction in marine early life stage organisms, but EPA is just using the cheapest possible tests. He says that standard tests should be run, and BP should pick up the tab.


Corexit May Delay Recovery of the Gulf for Years ... Or Even Decades

Dr. Pincetich told me that he believes that use of dispersant may - in certain circumstances - delay recovery of the ecosystem for years.

 

Indeed, PhD toxicologist Ricki Ott noted in a New York Times Op Ed that dispersants like Corexit can persist in the ocean for decades:

[Dispersants] can linger in the water for decades, especially when used in deep water, where low temperatures can inhibit biodegradation.

Some experts have also said that the use of Corexit has prolonged by decades the presence of toxic crude oil, because the dispersant sinks the oil beneath the ocean surface, where it cannot be quickly broken down by sun, waves and microbes.

And the head of Lawrence Berkeley National Laboratory's Ecology Department - Terry Hazen - argues that the use of dispersants can delay recovery of ocean ecosystems by decades:

Hazen has more than 30 years experience studying the effects of oil spills. He says the oil will be damaging enough; toxic dispersants will just make it worse. He points to the 1978 Amoco Cadiz Spill off the coast of Normandy as an example. He says areas where dispersants were used still have not fully recovered, while areas where there was no human intervention are now fine.

As Hazen has noted:

"The untreated coastal areas were fully recovered within five years of the Amoco Cadiz spill," says Hazen. "As for the treated areas, ecological studies show that 30 years later, those areas still have not recovered."

Admittedly, chemicals other than Corexit were used in the Amoco Cadiz spill. But the precautionary tale still holds: chemicals should not be applied to oil spills unless scientists are positive that they will provide a net long-term benefit.


Disturbingly, Corexit is apparently still being sprayed in the Gulf. See this, this and this.

 

BP Gulf oil spill disaster: The effect on human health (video, 6 mn)

L'impact du dispersant Corexit sur la santé/BP Corexit Effects on Life (video VOSTF) + dossier dispersants

Toxicologists: Corexit “Ruptures Red Blood Cells, Causes Internal Bleeding”, "Allows Crude Oil To Penetrate “Into The Cells” and “Every Organ System"

BP Oil Dispersants Used Regularly Even After White House Order; Coast Guard Allowed It

North America faces years of toxic oil rain from BP oil spill chemical dispersants (+ videos)

BP Oil Spill: Gulf Water Sample Explodes When Chemist Tests For Toxicity (video + Breaking News)

La plupart des nettoyeurs de l'Exxon Valdez sont morts/Almost all the Exxon Valdez oil spill cleanup workers are dead (video, 1' 37 VOSTF)

BP Gulf Oil Spill: Massive annihilation of sea creatures and wildlife and Long-Term Effects on Food Chain (+video)

BP Tells Cleanup Workers They'll Be Fired If They Wear Respirators (+ video)

 

All the articles and documentaries: BP Gulf of Mexico Oil spill    

 

http://georgewashington2.blogspot.com

 

 

http://www.internationalnews.fr/article-scientists-dispersants-may-delay-recovery-of-the-gulf-by-years-or-decades-56419726.html

 

 

 

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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 15:43
Les 7 du Québec
31 août 2010
Information non vérifiée par IN

Madames et messieurs, British Petroleum (BP) a menti à toute la population – encore une fois – à propos de ce qui se passe réellement dans le golfe du Mexique suite à l’explosion de la plateforme du Deepwater Horizon le 20 avril dernier, qu’elle louait de l’opérateur Transocean Ltd.


Sauf que cette fois-ci, la manipulation de la réalité dépasse tout entendement. Suite aux efforts infructueux continuels durant tout l’été de colmater la plus importante fuite de pétrole de l’histoire des États-Unis, BP a plutôt opté pour tromper la population en présentant un colmatage d’un autre puits. Vous avez bien lu: BP, avec l’aide de l’administration Obama et des médias traditionnels, ont procédé à un spectacle orwellien de miroirs et de fumée en colmatant un autre puits que celui qui avait explosé le 20 avril.


Ces affirmations ne sont pas à prendre à la légère et elles sont soutenues par des évidences et preuves qui sont soumises à l’examen des lecteurs et des lectrices.


Tout d’abord, il est important de prendre connaissance du document officiel produit par British Petroleum conjointement avec le US Minerals Management Service (MMS). Selon ce document public, il existe deux puits dans la région où le déversement s’est produit. Le premier, le Puits « A » (Well A), a été percé plus tôt cette année et a rencontré des problèmes et fut par la suite colmaté et abandonné. Cela a été confirmé lors de l’émission américaine « 60 minutes » de CBS par un témoin, Mike Williams (vidéo disponible ici).

 

Par la suite, le Puits « B » (Well B) a été percé pour finalement résulter en l’explosion et la destruction de la plateforme du Deepwater Horizon. (Prendre note que dans le document se trouve une erreur de rédaction à la page 10 du MMS PDF concernant la coordonnée Y pour le Puits B. La coordonnée est correctement inscrite en page 3 et 11. Vous remarquerez que la personne (dyslexique?) qui a écrit le rapport a inversé un ’1′ et un ’4′ à la page 10. Ceci est important parce qu’une grande confusion pourrait en résulter: la véritable coordonnée du Puits B devrait être Y=10431494, et non pas Y=10434194)


Cela est clairement visible en première page du document de BP et du MMS. BP a reçu la permission du MMS de percer deux puits dans le bloc « 252 Mississippi Canyon Area » (MC252). La localisation du bloc porte le numéro OCS-G 32306 et à l’intérieur de celui-ci se trouve inscrit le Puits A et le Puits B qui furent tous deux prévus et approuvés par le MMS. Voilà l’information cruciale que BP, le gouvernement américain et les grands médias ont omis de révéler au public.

 

Tout cela est clairement indiqué sur la carte fournie par BP à la page 3 du même document, où il est possible de voir exactement le positionnement du Puits A et B. En page 8, dans la section « Tentative Schedule of Proposed Activities« , on peut y voir le début proposé des travaux des deux puits et du délais de 100 jours accordés pour réaliser les travaux aux deux emplacements qui sont décrits comme devant être « percés et ensuite temporairement abandonnés ». Il semble que BP et Transocean n’ont pas su respecter les délais prescrits, mais il n’en demeure pas moins que deux puits ont été percés; le Puits A et ensuite le Puits B.


Venant soutenir l’évidence que ces deux puits furent bel et bien percés, se trouve cet autre document officiel datant du 27 avril 2010 concernant les deux autres puits de secours devant être percés d’urgence pour intercepter et aider à colmater le Puits B qui a explosé le 10 avril 2010, entrainant la destruction du Deepwater Horizon. Ces deux puits de secours portent les noms de Puits « C » et Puits « D », tel que visible en première page.


Voir aussi cette courte vidéo qui révèle leur mensonge. La coordonnée X, dans le coin en haut à gauche de l’écran du ROV (ROV est un sigle en anglais pour Remote Operated Vehicle – littéralement, « véhicule commandé à distance ») est ce qui nous intéresse. Elle est en fait inscrite à côté de la lettre « E » pour « East », mais lorsqu’on retourne au plan initial d’exploration que BP a fourni, cela signifie l’axe X sur la carte du fond marin. L’image de la vidéo est quelque peu floue, mais il est possible d’y distinguer: « E: 1202512.35″. Quelques secondes plus tard, on peut apercevoir une autre coordonnée: « E: 1202879.69″. Ensuite, quelques autres secondes après, lorsque la scène change de nouveau, le ROV se situe à « E: 1202496.94″.

De retour au document PDF ci-haut mentionné du Minerals Management Service — BP a demandé les permis pour forer le Puits A situé à « X:1202803.88″ et le Puits B à « X: 1202514.00″. Aussi clair que le jour. Deux puits furent percés, rapporté seulement qu’à une ou deux reprises par les médias.


BP répand de la désinformation. Ces deux images comparatives (cliquez pour agrandir) prouvent bien l’existence des deux puits forés, à deux emplacements distinctifs.


Ci-dessous, vous trouverez des images supplémentaires pour documenter tout cela davantage.

Ici, une image du plan de BP pour le forage du Puits A, suivi d’une capture d’écran de la seconde des trois prises de vue provenant de la vidéo ci-haut:




Voici une autre vidéo capturée le 13 juin 2010 montrant le ROV à « X: 1202800.32″, bien que les chiffres changent légèrement alors qu’il est ballotté par le courant océanique. Ceci n’est qu’à un cheveu de « X-1202803.88″, où le Puits A se trouve, et cette fine distance est celle du ROV le séparant de l’équipement lui-même. Le ROV fait donc face au Puits A:



Maintenant que le Puits A a été repéré, lieu où se trouve les véhicules commandés à distance de BP, voici des images plus rares. Changement de site: on aperçoit l’emplacement du Puits B, tel que documenté dans les plans que BP a soumis au gouvernement, suivi par les captures d’écran de la première et troisième scène de la première vidéo de RT présentée ci-haut.




 

En ne faisant paraitre dans le médias que l’existence d’un puits alors qu’il en existe véritablement deux, soit que BP ment délibérément ou donne de la fausse information pour tenter de lancer les observateurs sur de fausses pistes. Deux puits, deux emplacements distincts, deux têtes de puits et tout le reste de l’équipement. Nonobstant ces faits, les vidéos des sous-marins Skandi montrent le Puits A sur les réseaux télévisés comme étant le puits qu’ils prétendent avoir colmaté, alors qu’on peut clairement apercevoir un puits à l’endroit « B » qui continue toujours de rejeter du pétrole dans la vidéo Youtube .

 

Maintenant que l’existence de ces deux puits est bien établie, bien que BP a officiellement dénié cette information, allant jusqu’à nier avoir reçu la permission de percer le Puits B, comment savoir si BP a réellement présenté des images du colmatage du bon puits, c’est-à-dire du Puits « B » qui a explosé le 20 avril et déversé des milliards de litres de pétrole, au lieu du « A »?

 

Il suffit simplement de porter attention aux coordonnées de positionnement ultra-précises des robots sous-marins que BP a utilisé pour travailler sur les puits et qui nous ont fourni les images vues à la télévision, et de les comparer avec les coordonnées citées dans le document de BP et du MMS (Ceci est exposé en détail dans cette série de 4 vidéos).

 

Les documents de BP montrent la localisation du Puits A à « X:1202803.88″ et leur ROV indique « X-1202802.63″. Les plans d’exploration de BP indiquent que le Puits B devait être foré à « X:1202514.00″ et leur ROV apparait positionné en face d’un différent puits avec d’importantes fuites de pétrole situé à « X-1202476.56″. Les coordonnées des ROV ne peuvent jamais être exactement les mêmes que celles indiquées dans le document de BP, parce que ces dernières sont l’emplacement précis du centre du puits. Pour avoir exactement les mêmes chiffres à la décimale près, les ROVs devraient filmer directement à l’intérieur des caissons des puits, ce qui est, évidemment, impossible. De plus, les robots sous-marins doivent maintenir une certaine distance entre eux et du centre du puits pour être en mesure de filmer ce que BP veut voir.


Un exemple frappant de ce tour de manège est disponible dans cette vidéo de MSNBC du 18 juin 2010 à l’émission Countdown de Keith Olbermann. Alors que Olbermann et son invité discutent du Puits B, les coordonnées que montre le ROV indiquent qu’on nous montre en réalité le Puits A:


BP  a annoncé au monde entier que le puits (B) ayant explosé le 20 avril et entrainé la perte du Deepwater Horizon aurait finalement été colmaté entre le 16 et le 19 juillet 2010. Notez bien encore une fois les coordonnées du ROV dans cette vidéo de BP datant du 16 juillet 2010. BP prétend avoir colmaté le Puits B alors qu’on nous montre des images du Puits A:


Voilà. Le Deepwater Horizon forait au second site et BP a menti. Tout ce qu’on a besoin de faire est de regarder les images et les coordonnées du Puits A et Puits B pour constater qu’il y a effectivement deux sites, deux puits exploités et que les deux avaient d’importantes fuites et qu’on nous a présenté, à la fin juillet, le Puits A qui semble avoir été proprement colmaté.

 

Nous aurions évidemment besoin d’explications de la part de BP et du gouvernement américain pour faire la lumière sur tout cela, mais nous pouvons théoriser de façon assez précise que l’explosion géante qui est provenue du fond marin et remontée jusqu’à la surface à travers la plateforme de forage, la faisant ainsi exploser, fut assez puissante pour aussi endommager le Puits A, qui se trouve qu’à quelques dizaines ou centaines de mètres du Puits B. Des rapports ont indiqué que le bloc obturateur de puits (BOP) aurait été projeté à des kilomètres de distance du site du Puits B par la force de l’explosion.

 

Il est alors fort possible que les deux puits furent endommagés et que le Puits B, où le Deepwater était en train de travailler, est totalement détruit si l’histoire du BOP est correcte. BP a probablement présenté le site A dans 99,9% des cas pour faire en sorte qu’il puisse mettre en place cette charade de remplacement du bouchon sur celui-là, qui avait initialement été colmaté en 2009 avant la venue de l’ouragan qui avait soufflé dans la région. Ils ont accidentellement laissé les images en direct des ROVs Skandi rouler à quelques reprises et heureusement, des gens qui ne savaient pas ce qu’ils avaient entre les mains les ont téléversés (uploaded) sur Youtube. Elles ont par la suite été trouvées – trois vidéos du pétrole provenant d’un puits que BP déclare n’avoir jamais construit.

 

Le Puits B est encore là, si tout cela est correct, toujours détruit et ce à point tel qu’il est impossible de le colmater à son embouchure. Et même s’il pouvait l’être, BP a rapporté avoir trouvé des fuites provenant du caisson, signifiant que même s’il arrivait à colmater avec succès ce puits, le pétrole continuerait de s’échapper du caisson fracassé ainsi que du fond marin où plusieurs cheminées se sont formées. Mais on a déclaré à la population qu’il n’existe pas, alors on s’imagine que c’est le cas. Même si ces images prouvent le contraire.

 

http://les7duquebec.wordpress.com

 

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NB: Info non vérifiée

 

Avis de non-responsabilité : Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que l'auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d'IN.

 

Tous les articles: BP Gulf of Mexico Oil spill

 

http://www.internationalnews.fr/article-l-incroyable-arnaque-de-bp-le-puits-b-qui-n-a-jamais-ete-colmate-56362860.html

 

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23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 20:06

Télérama

 

http://images.telerama.fr/medias/2010/02/media_52457/comment-la-france-est-devenue-moche,M33462.jpg

 

Echangeurs, lotissements, zones commerciales, alignements de ronds-points… Depuis les années 60, la ville s’est mise à dévorer la campagne. Une fatalité ? Non : le résultat de choix politiques et économiques. Historique illustré de ces métastases périurbaines.

 

Un gros bourg et des fermes perdues dans le bocage, des murs de granit, des toits d'ardoise, des tas de foin, des vaches... Et pour rejoindre Brest, à quelques kilomètres au sud, une bonne route départementale goudronnée. C'était ça, Gouesnou, pendant des décennies, un paysage quasi immuable. Jean-Marc voit le jour dans la ferme de ses parents en 1963. Il a 5 ans lorsqu'un gars de Brest, Jean Cam, a l'idée bizarre d'installer en plein champ un drôle de magasin en parpaing et en tôle qu'il appelle Rallye.

 

Quatre ans plus tard, les élus créent un peu plus au nord, à Kergaradec, un prototype, une ZAC, « zone d'aménagement concerté » : les hangars y poussent un par un. Un hypermarché Leclerc s'installe au bout de la nouvelle voie express qui se construit par tronçons entre Brest et Rennes. Puis viennent La Hutte, Conforama et les meubles Jean Richou... 300 hectares de terre fertile disparaissent sous le bitume des parkings et des rocades. Quelques maisons se retrouvent enclavées çà et là. La départementale devient une belle quatre-voies sur laquelle filent à vive allure R16, 504 et Ami 8. Un quartier chic voit le jour, toujours en pleine nature, qui porte un nom de rêve : la Vallée verte...

 

C'est à ce moment-là que ça s'est compliqué pour les parents de Jean-Marc. Avec l'élargissement de la départementale, ils sont expropriés d'un bon bout de terrain et ne peuvent plus emmener leurs vaches de l'autre côté de la quatre-voies. Ils s'adaptent tant bien que mal, confectionnent des produits laitiers pour le centre Leclerc, avant de se reconvertir : la jolie ferme Quentel est aujourd'hui une des salles de réception les plus courues de Bretagne. Les fermes voisines deviennent gîte rural ou centre équestre.

 

http://www.ruedelachouette.org/wp-content/uploads/files/2010/05/logorama.jpg

 

La Vallée verte, elle, se retrouve cernée de rangées de pavillons moins chics : « Nous, on a eu de la chance, grâce à la proximité de l'aéroport, les terres tout autour de la ferme sont restées inconstructibles. » Aujourd'hui, quand il quitte son bout de verdure préservé pour aller à Brest, Jean-Marc contourne juste la zone de Kergaradec, tellement il trouve ça moche : « C'est à qui fera le plus grand panneau, rajoutera le plus de fanions. Comme si tout le monde hurlait en même temps ses messages publicitaires. »

 

 

Ça s'est passé près de chez Jean-Marc, à Brest, mais aussi près de chez nous, près de chez vous, à Marseille, Toulouse, Lyon, Metz ou Lille, puis aux abords des villes moyennes, et désormais des plus petites.

 

Avec un formidable coup d'accélérateur depuis les années 1982-1983 et les lois de décentralisation Defferre. Partout, la même trilogie – infrastructures routières, zones commerciales, lotissements – concourt à l'étalement urbain le plus spectaculaire d'Europe : tous les dix ans, l'équivalent d'un département français disparaît sous le béton, le bitume, les panneaux, la tôle.

 

Il n'y a rien à comprendre, a-t-on jugé pendant des années, juste à prendre acte de la modernité à l'œuvre, une sorte de chaos naturel et spontané, prix à payer pour la « croissance » de notre bien-être matériel. Les élites intellectuelles de ce pays oscillent entre répulsion (« c'est moche, les entrées de ville »), fascination (« vive le chaos, ça fait Wim Wenders ! ») et indifférence : elles habitent en centre-ville...

 

Rien à comprendre, vraiment ? En 2003, l'architecte urbaniste David Mangin prend le temps d'y réfléchir quelques mois et sort un an plus tard son formidable bouquin, La Ville franchisée, qui reste l'analyse la plus pertinente des métastases périurbaines. Il faut en finir, dit Mangin, avec l'idée que ce « chaos sort de terre tout seul ». Il résulte au contraire « de rapports de forces politiques, de visions idéologiques, de cultures techniques ».

 

Lorsque apparaissent les premiers supermarchés, au début des années 60, la France ne compte que 200 kilomètres d'autoroutes, un morceau de périphérique parisien, aucune autre rocade, pas le moindre rond-point... et un architecte-urbaniste visionnaire, Le Corbusier ! Celui-ci a compris très tôt l'hégémonie à venir de la voiture, à laquelle il est favorable. Dès 1933, avec des confrères qu'il a réunis à Athènes, il a imaginé de découper les villes de façon rationnelle, en quatre zones correspondant à quatre « fonctions » : la vie, le travail, les loisirs et les infrastructures routières. L'Etat s'empare de l'idée, on entre dans l'ère des « zones », ZUP, ZAC, etc. (1) Et puis il faut « rattraper » l'Allemagne et son insolent réseau d'autoroutes ! Du pain bénit pour notre illustre corps d'ingénieurs des Ponts et Chaussées. La France inscrit dans la loi (loi Pasqua, 1998) que tout citoyen doit se trouver à moins de quarante-cinq minutes d'une entrée ou d'une sortie d'autoroute ! Des itinéraires de contournement des villes sont construits, le territoire se couvre d'échangeurs, de bretelles et de rocades. Vingt ans plus tard, les enfilades de ronds-points à l'anglaise, trop nombreux et trop grands, parachèvent le travail : ils jouent, constate Mangin, « le rôle de diffuseurs de l'étalement dans le nouveau Meccano urbain qui se met en place ».

 

L'empire du hangar


Ceux qui ont vite compris le potentiel que leur offrait ce quadrillage de bitume – foncier pas cher et abondant, accessibilité et visibilité formidables –, ce sont les nouveaux opérateurs du commerce. Ils s'appellent Leclerc en Bretagne, Auchan dans le Nord, Casino dans la région stéphanoise. Leur stratégie : se faire connaître sur leur terroir d'origine, saturer un territoire pour étouffer la concurrence, puis s'étendre à d'autres régions. « Localisations et accès sont repérés et négociés en amont, explique Mangin, auprès des propriétaires privés, des élus, des aménageurs de ZAC et des directions départementales de l'Equipement. » Conçus à l'américaine – « no parking, no business » –, les hypermarchés raisonnent en termes de « flux » de voitures et de « zones de chalandise » : ils commencent par aspirer les consommateurs des centres-villes en attendant que les lotissements viennent boucher les trous du maillage routier... Aujourd'hui, la France, championne mondiale de la grande distribution – elle exporte son glorieux modèle jusqu'en Chine – compte 1 400 hypermarchés (de plus de 2 500 mètres carrés) et 8 000 supermarchés... Et pour quel bilan !

 

 

« En cassant les prix sur quelques rares mais symboliques produits, les grandes surfaces se sont enrichies en ruinant les pompes à essence, les commerces de bouche, les drogueries, les quincailleries, des milliers de commerces indépendants spécialisés ou de proximité, des milliers d'artisans, et même des milliers de producteurs et fournisseurs. Les résultats sont objectivement inacceptables. Avec, en plus, des prix supérieurs à ceux de nos voisins européens ! » Ce n'est pas un dangereux contestataire qui dresse ce constat, mais Jean-Paul Charié, député UMP du Loiret (hélas décédé en novembre dernier), dans un rapport sur l'urbanisme commercial rédigé en mars 2009. La logique des grandes surfaces a vidé les centres-villes de leurs commerces, a favorisé la malbouffe, contraint de nombreuses entreprises à délocaliser. Elle a fabriqué des emplois précaires et des chômeurs. C'est une spécificité très française – 70 % du chiffre d'affaires commercial est réalisé en périphérie des villes, contre 30 % en Allemagne.

 

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Le Centre Commercial dit "Carré Sénart" (Seine et Marne), et les zones pavillonnaires environnantes, ont bétonné des zones agricoles fertiles de la Brie (IN)

 

L'homme le plus riche de France ? Gérard Mulliez, fondateur du groupe familial Auchan. Une nébuleuse d'entreprises dont le poids estimé en fait le premier annonceur publicitaire et le troisième employeur du pays. Difficile de résister à son influence, ou à celle des Leclerc, Carrefour, Intermarché, aménageurs en chef de l'Hexagone. Jusqu'à la loi de modernisation de l'économie votée en 2008, l'implantation des grandes surfaces n'était d'ailleurs pas soumise au droit de l'urbanisme, mais au seul droit commercial. Aucune règle n'était édictée quant à la forme ou à l'aspect des bâtiments, seule la surface comptait, donnant lieu à des marchandages peu reluisants avec les élus : laisse-moi construire mon supermarché, je financerai ton club sportif...

 

« L'aménagement du territoire soumis aux puissances financières débouche toujours sur des effets pervers, poursuit le rapport Charié. Comment un élu peut-il facilement refuser un projet parasite si c'est par ailleurs une source de financement pour le budget communal ? » A fortiori s'il est maire d'une petite ville, désormais en première ligne. Car l'hypermarché de première génération s'est « fractionné ». Decathlon, Norauto, Leroy-Merlin, Kiabi, Cultura... c'est aussi le groupe Auchan ! Autant de MSS (moyennes surfaces spécialisées) qui investissent de nouvelles petites ZAC, où McDonald's côtoie désormais Biocoop... Pas un bourg qui n'accueille le visiteur par un bazar bariolé : « C'est partout le même alignement de cubes et de parallélépipèdes en tôle ondulée, le même pullulement de pancartes et d'enseignes », se désole Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste du même Loiret, qui a déposé une proposition de loi à l'automne dernier. Son objectif : que « tous les documents d'urbanisme assurent la qualité urbaine, architecturale et paysagère des entrées de ville ». Plein de bonnes idées, le texte a été adopté il y a deux mois par la majorité sénatoriale UMP, qui l'a vidé de sa substance – plus aucune mesure contraignante.

 

Le rêve pavillonnaire

 

http://idata.over-blog.com/2/28/85/78//Vue-StPierre.jpg

Saint-Pierre du Perray  (Essonne) - Les zones pavillonnaires grignotent peu à peu les terres agricoles résiduelles


Tandis que nos compatriotes s'accoutumaient à naviguer le week-end d'un parking à l'autre, les quartiers pavillonnaires ont fleuri. Il faut dire qu'ils n'ont pas vraiment eu d'autre choix, les Français, face à une crise du logement qui sévit depuis la Seconde Guerre mondiale. Alors que la population du pays était stable depuis le milieu du XIXe siècle – 40 millions d'habitants –, le baby-boom, l'accélération de l'exode rural, le recours à l'immigration puis l'arrivée des rapatriés d'Algérie changent la donne : il faut construire, vite, pour éradiquer les taudis urbains. Ce sera, pendant vingt ans, la politique des grands ensembles, à laquelle la circulaire Guichard de 1973 met brutalement fin. Place au rêve pavillonnaire ! Certes, dans les années 20, les débuts de l'exode rural avaient donné naissance aux premiers lotissements – les fameux pavillons Loucheur des faubourgs parisiens. Mais cette fois, on change d'échelle. Rêve de tous les Français, le pavillon ? C'est ce que serinent, depuis Valéry Giscard d'Estaing, tous les gouvernements, qui appuient leur politique sur le rejet des grands ensembles et sur « notre mémoire rurale » – souvenons-nous de l'affiche bucolique de François Mitterrand en 1981, la force tranquille du clocher.

 

http://www.mairie-saintdoulchard.fr/images/para/photo-intro.jpg

 

« Pourtant, le pavillon, c'est avant tout un choix contraint », constate David Mangin. Les centres-villes étant devenus inabordables, les familles pas très riches – elles sont la grande majorité – sont condamnées à l'exil périurbain. Et elles le resteront tant que manquera une bonne offre résidentielle collective. Alors, comme l'a observé l'urbaniste Bruno Fortier, « on tartine du lotissement au kilomètre », c'est facile et pas cher. Conçue par un promoteur-constructeur, la maison est un « produit », à commander sur catalogue. Où que l'on aille, le marché ne sait fournir que des lotissements avec des rues « en raquette », des parcelles de même taille, des maisons posées sur leur sous-sol de béton ; tant pis pour le raccord visuel avec la ville ancienne. Les plantes des jardins sont achetées en promotion à la jardinerie du coin ; tant pis pour la flore locale et le paysage.

 

Saône Park - Lyon - Photo maxisciences.com

 

La puissance publique y met du sien : incapable d'assurer la continuité urbaine, elle croit compenser en imposant les règles draconiennes des Plans locaux d'urbanisme (PLU). Les Directions départementales de l'Equipement (DDE) imposent leurs normes, et les architectes des Bâtiments de France (ABF) homogénéisent à coups de pastiches régionalistes. Allez essayer de construire une maison en bois ou un peu personnalisée dans un lotissement ! « Les gens qui essaient se font flinguer, dit David Mangin. Ils doivent s'expliquer avec le maire, déposer trois permis, il y a des recours... Ils sont découragés. »

 

http://www.ville-bourges.fr/images/urbanisme/zac-mal-juin.jpg

 

Les dégâts de la décentralisation


« Pendant très longtemps l'urbanisme a été une affaire d'Etat en France », rappelle Thierry Paquot, philosophe de l'urbain et éditeur de la revue Urbanisme. Mais, à partir des années 80, les gouvernements, de droite ou de gauche, ont délégué à d'autres la fabrication de la ville. L'Etat s'est mis au service du privé : « Le meilleur exemple, c'est Laurent Fabius, qui "offre" à Eurodisney une ligne de RER que les habitants de Marne-la-Vallée réclamaient sans succès depuis des années ! »

 

En 1983, les lois de décentralisation donnent tout pouvoir aux maires en matière de permis de construire « et la catastrophe commence, estime Thierry Paquot. La plupart des élus sont totalement incompétents en matière d'urbanisme, et de plus ont un goût exécrable ». Ils se reposent sur les promoteurs pour produire du clés en main. « L'habitat se banalise et conduit à cette France moche qui nie totalement l'esprit des lieux. » Frédéric Bonnet, architecte-conseil de l'Etat en Haute-Vienne, confirme : « Dans un rayon de 40 kilomètres autour de Limoges, tous les villages ont construit dix, quinze, vingt maisons pour des habitants qui ne se rendent jamais dans le centre-bourg, puisqu'ils travaillent tous... à Limoges. »

 

Le mécanisme est simple : pour lutter contre l'exode rural, pour éviter la fermeture de l'école, la commune fait construire un lotissement, qui amène de nouveaux arrivants. Mais les enfants scolarisés grandissent et s'en vont. Il faut créer un second lotissement pour attirer de nouvelles familles. C'est la fuite en avant. Le mitage du paysage est renforcé par la spéculation foncière. Difficile pour le maire d'une petite commune de refuser à des voisins agriculteurs la constructibilité sachant que le prix du terrain à lotir est alors multiplié par dix ou vingt. Et voilà comment la France consomme pour son « urbanisation » deux fois plus de terres agricoles que l'Allemagne : « Il faut en finir avec la politique urbaine coordonnée au niveau de la commune, ce n'est pas la bonne échelle », conclut Frédéric Bonnet.

 

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Un développement pas durable


L'urbanisme raconte ce que nous sommes. Le Moyen Age a eu ses villes fortifiées et ses cathédrales, le XIXe siècle ses boulevards et ses lycées. Nous avons nos hangars commerciaux et nos lotissements. Les pare-brise de nos voitures sont des écrans de télévision, et nos villes ressemblent à une soirée sur TF1 : un long tunnel de publicité (la zone commerciale et ses pancartes) suivi d'une émission guimauve (le centre muséifié). Cette périurbanisation vorace s'opère en silence – les revues d'architecture l'ignorent. Elle a été peu visitée par le roman, le documentaire ou la fiction. Aux Etats-Unis, des films comme American Beauty, la série Desperate Housewives ont raconté l'ennui qui suinte des quartiers pavillonnaires.


 

En France, il manque un Balzac contemporain pour décrire la comédie urbaine. « La ville n'est pas objet de débat, analyse Annie Fourcaut, historienne de la vie citadine. On débat de l'école, pas de la ville, sans voir que la seconde conditionne la première. Peut-être parce que les Français ne sont pas un peuple urbain. Il a fallu attendre 1931 pour que la population des villes égale celle des campagnes, des décennies après les Anglais et les Allemands. » Alors, il n'y aurait pas d'autre modèle de vie que celui qui consiste à prendre sa voiture tous les matins pour faire des kilomètres jusqu'à son travail, par des routes saturées et des ronds-points engorgés, pour revenir le soir dans sa maison après être allé faire le plein chez Carrefour ? « L'inflexion, sur le plan des idées, a commencé, se réjouit Bruno Fortier. Depuis trois ou quatre ans, tout le monde dit : on arrête les conneries, on se calme, on redensifie, on réurbanise intelligemment, on cesse de dévorer les terrains agricoles... Mais fabriquer un urbanisme plus évolué, avec un rapport à la nature plus riche, comme ce que l'on voit aux Pays-Bas, au Danemark ou en Allemagne, ça va coûter un peu plus cher ! »

 

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L'impératif écologique supplantera-t-il l'impéritie politique ? Durant l'été 2008, quand le prix de l'essence s'est envolé, le chiffre d'affaires de certaines zones commerciales s'est effondré. Affolés, les habitants des lotissements ont réclamé des lignes de bus à leur maire. « Depuis la fin des grands ensembles, la France n'avait plus de projet urbain collectif, rappelle Annie Fourcaut. Le développement durable pourrait en constituer un. » Alors rêvons un instant à ce que pourrait être une « ville passante », comme l'appelle David Mangin, une ville désintoxiquée de la voiture, désenclavée, oublieuse des artères qui segmentent et des zones privatisées et sécurisées, une ville de faubourgs dont les fonctions – habitat, travail, commerce, loisirs – seraient à nouveau mélangées, une ville hybride, métissée, où chacun mettrait un peu du sien... Trop tard ?


Le pavillon, un choix ?

 

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Sur la carte du Comité du tourisme de la Haute-Vienne, les villages dessinés ressemblent tous à celui de l'affiche du candidat Mitterrand en 1981. Et en vrai ? Au sud-ouest de Limoges, au-delà de la zone commerciale, Boisseuil s'est couvert de lotissements. L'un d'eux se termine. Des dizaines de pavillons bas, parfois pas loin du cabanon amélioré. Il est loin « l'éco-quartier », dernière marotte de nos élus. C'est la France qui se lève tôt, qui fait des heures sup, mais n'a pas de quoi s'offrir plus.

 

A 5 kilomètres de là, à Pierre-Buffière, vieux bourg de 1 200 habitants, on tombe sur 21 parcelles, au bord des champs. Anne, « nounou », et son mari, fonctionnaire, sont venus « pour la qualité de vie ». De toute façon, « Limoges, c'était bien trop cher ». Bien sûr, « 80 % des gens qui habitent ici travaillent à Limoges. Il faut tout faire en voiture ». Même son de cloche à Eybouleuf, 400 habitants à peine, à 16 kilomètres au nord. Le manque d'argent, toujours... « Avec la crise, les gens sont mutés et obligés de revendre », dit Louis, ancien routier. « Construire, c'est meilleur marché que de louer », explique quand même Fernand, retraité des abattoirs, qui a eu sa maison dès 1982. Depuis, combien ont poussé autour ? « Une, deux... neuf ! » Et d'autres plus loin. Tous les commerces ont coulé. « Les campagnes, maintenant, c'est des dortoirs. Mais les gens y sont plus heureux qu'en ville.» X.J.

 
Xavier de Jarcy et Vincent Remy Photos Patrick Messina Télérama n°3135 - février 2010.

 

(1) La ZUP (zone à urbaniser en priorité), procédure d'urbanisme créée en 1959 , a permis la construction des grands ensembles. La ZAC (zone d'aménagement concerté) s'est substituée à la ZUP en 1967, pour faciliter la concertation entre collectivités publiques et promoteurs privés.

(2) Reprenant les attributions des Ponts et Chaussées (réseaux routiers, règlements d'urbanisme, etc.), les Directions départementales de l'Equipement (DDE) ont été créées en 1967. Depuis les lois de décentralisation, elles relèvent des conseils généraux. Le 1er janvier, elles ont fusionné avec les Directions départementales de l'Agriculture et de la Forêt, devenant DDT (Directions départementale des territoires). Elles sont donc désormais censées se préoccuper de développement durable...

 

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Diaporama: http://wizzz.telerama.fr/lafrancemoche

 

Lire aussi:

 

Le paysage français de plus en plus artificiel ?

 

Affichage publicitaire : le Grenelle du paysage au bord du gouffre ?

 

La Ville franchisée, Formes et structures de la ville contemporaine, de David Mangin, 2004, éd. de la Villette, 480 p., 35€.

 

http://www.internationalnews.fr/article-urbanisme-a-la-fran-aise-comment-la-france-est-devenue-moche-55923755.html

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23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 06:49

Mondialisation.ca, Le 23 aout 2010

 


«Nous querellons les miséreux pour mieux nous dispenser de les plaindre

Vauvenargues


 

Ayant eu à faire face aux pires inondations diluviennes de son existence, le peuple pakistanais se meurt en silence dans l’indifférence générale. L’importance des inondations de l’horreur est éloquente : on comptabilise 1700 morts et des centaines de disparus, plus de 20 millions de sans-abri (soit 12% de la population), plus de 6 millions de personnes sans eau potable et sans nourriture. 7 millions d’enfants voient leur vie bouleversée par un sinistre sans précédent qui a dévasté leurs écoles et leurs villages, selon une estimation de l’Unicef. Perdus, orphelins ou malades, ce sont les victimes les plus vulnérables. Près de 3,5 millions d’enfants pakistanais sont exposés à un risque élevé de maladies liées à l’eau. Les flots boueux ont balayé des villages entiers et détruit de nombreuses infrastructures, laissant plus de 650.000 familles sans toit. Ni habits, ni nourriture, ni bétail, la vie tient du miracle...

Les inondations au Pakistan, «un tsunami au ralenti» a déclaré Ban Ki-moon. En effet, on découvre tous les jours de nouvelles horreurs qui, semble-t-il, sont uniques. Certains y voient les signes de perturbations climatiques majeures. Puisque dans le même temps, on pense que la canicule exceptionnelle et les incendies incontrôlables de la Russie ont fait évaporer des masses impressionnantes d’eau qui sont allées se déverser au Pakistan.

Devant cette catastrophe, la communauté internationale est restée globalement muette, mis à part les Etats-Unis. Il a fallu le déplacement de Ban Ki-moon qui s’était déclaré «bouleversé» par le sort des victimes pour que l’Assemblée générale de l’ONU se réunisse en séance extraordinaire, jeudi 19 août, pour accélérer l’effort d’aide humanitaire internationale au Pakistan, dont la livraison est critiquée pour sa lenteur. L’ONU avait lancé le 11 août un appel de fonds pour l’aide d’urgence de 460 millions de dollars. Mercredi, seulement 54,5% de ces fonds avaient été effectivement débloqués. La Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Ficr) a annoncé de son côté qu’elle allait plus que quadrupler son appel de fonds, désormais fixé à 57,2 millions d’euros.(1)

L’indifférence du monde

Nous allons faire le tour des donations annoncées et tenter d’expliquer, à la fois l’annonce très tardive, la modestie des dons, pour mettre en évidence l’indifférence de la communauté internationale et tenter de l’expliquer. On apprend que la secrétaire d’Etat américaine a annoncé que Washington augmentait son aide à 150 millions de dollars, La Grande-Bretagne a annoncé le doublement de son aide, ajoutant 33 millions de livres aux 31 millions déjà alloués au Pakistan. L’envoyé spécial américain pour le Pakistan et l’Afghanistan, Richard Holbrooke, avait appelé la Chine à se joindre à l’effort. Le ministre belge des Affaires étrangères, Steven Vanackere, a indiqué que l’aide des «27», initialement de 110 millions de dollars, passait à 140 millions. Le Danemark tient une place à part : il est en effet le premier pays contributeur par tête, avec 10.738.152 dollars, soit 1,959 dollar par personne. Par comparaison, l’aide américaine représente seulement 0,32 dollar par tête.

La France fait pâle figure, avec seulement 917.432 dollars versés et 458.716 dollars de promesses. Les Emirats arabes unis ont versé environ 1,5 million de dollars, un peu moins que la Chine, à 1,8 million de dollars. Le total des fonds effectivement récoltés approche 301 millions de dollars.(2)

«Islamabad a finalement accepté les 5 millions de dollars offerts par New Delhi. Celles-ci restent modestes et ne sont pas à la hauteur de la catastrophe, s’indigne un éditorialiste du journal The Hindu. "En tant que première puissance économique régionale, l’Inde aurait dû être la première à offrir de l’aide. Son offre de 5 millions de dollars est ridicule comparée à ce qu’elle a offert à ses autres voisins. Au moment du tsunami de 2004, elle a procuré au Sri-Lanka une aide de 200 millions de dollars".»(3)

Le Pakistan a l'habitude de voir la mousson provoquer des inondations destructrices. Mais les trombes d'eau qui se sont abattues ces trois derniers jours sont ''sans précédent'', a estimé le le service national de météorologie.

Pour Gilles Carbonnier, professeur d’économie du développement à l’Iheid, l’aide des Etats est forcément intéressée : « Il y a bien un immense intérêt géopolitique, vu les régions touchées. » Dont celles bordant l’Afghanistan où les Taliban affrontent l’armée pakistanaise. (...) De tout temps, l’action humanitaire répond aussi à des considérations géopolitiques, relève Gilles Carbonnier, également membre du conseil d’administration de l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) : (...) ces deux dimensions -considération géopolitique et solidarité internationale- conditionnent toujours l’action de type humanitaire.

Ces dernières années, ces deux dimensions ont même parfois complètement fusionné. Et ce avec la montée en puissance de l’aide militaire humanitaire, comme le précise Gilles Carbonnier : « L’Otan ou l’armée américaine estiment être capables de mener dans le même temps action humanitaire et offensive militaire, comme en Irak ou en Afghanistan, dans leur lutte contre le terrorisme.» «Un mélange des genres dénoncé par les ONG. »(4)

http://www.lesoir.be/zc/vignettes475x300/mediastore/_2010/aout/hermes/ID2295657_03-pakistan-inondations-a_010E2D_0.JPG.jpg

Justement et dans le même ordre, on apprend par une dépêche de l’AFP que 13 insurgés ont été tués par un drone américain dans un district tribal du nord-ouest du Pakistan. Le campement appartient à des membres des tribus locales et la frappe s’est produite pendant des prières récitées pendant le Ramadhan. La guerre continue même en période de catastrophe. Parallèlement, le 20 août, l’Otan décide de fournir des moyens aériens et maritimes pour contribuer à l’acheminement de l’aide humanitaire destinée aux victimes des inondations au Pakistan....

En Occident, l’un des moteurs du refus du don est le prosélytisme des Taliban honnis.

« En réalité, est-il rapporté dans un éditorial de The Nation, c’est la méthode globale de la communauté internationale qui relève du scandale, non seulement parce que l’aide est lente à arriver, mais aussi parce que les médias occidentaux tentent de compromettre le formidable travail accompli par les organisations religieuses [musulmanes]. Ce qu’ils oublient de dire, naturellement, c’est que certaines ONG américaines sont d’obédience religieuse et qu’elles avaient profité du tremblement de terre au Cachemire pour faire du prosélytisme. En ces heures difficiles, l’Occident ne doit pas oublier que ce sont les locaux et les organisations religieuses qui sont toujours les premiers à fournir toute l’aide qu’ils peuvent aux sinistrés. Loin du battage médiatique orchestré par les Américains avec leurs hélicoptères.»(5)

http://fr.beta.rian.ru/images/18717/17/187171725.jpghttp://www.lesoir.be/zc/vignettes475x300/mediastore/_2010/aout/hermes/ID2294200_02-pakistan-epa_100442_010CHT_0.JPG.jpg

De France, Suhail Siddiq s’interroge à juste titre sur la frilosité des donateurs et la chape de plomb médiatique doublée d’une diabolisation de l’image du Pakistan. Ecoutons-la : Pourquoi l’aide n’arrive-t-elle pas plus vite? Pourquoi les donateurs se montrent-ils si frileux? (...) Les dons adressés à la Croix-Rouge française, pour ne citer qu’elle, sont plus de trente fois inférieurs à ce qu’ils avaient été pour le séisme en Haïti (soit à peine quelques centaines de donateurs qui ont versé 60 mille euros en 3 jours pour le Pakistan, alors qu’Haïti a reçu 2 millions d’euros dans le même laps de temps.

http://www.mondial-infos.fr/wp-content/uploads/2010/08/morts-pakistan.jpg

Les arguments pour justifier une certaine forme d’indifférence générale ne manquent pas, allant de la période de récession, à la forte mobilisation en faveur de Haïti en début d’année. (...) Il existe malheureusement d’autres raisons, culturelles et géopolitiques, qui font appel à des représentations plus irrationnelles, mais très ancrées dans l’inconscient collectif du Pakistan. (...).

A la question « Etes-vous sensible à l’appel à la solidarité en faveur des sinistrés du Pakistan? une écrasante majorité de nos concitoyens ont répondu "non" (75.60%), pour seulement une poignée de "oui" (24.40%). Enfin, et c’est le pire, le Pakistan est associé depuis longtemps, par ces mêmes médias, à un pays de terroristes se doublant d’un régime corrompu. »(6)

http://4.bp.blogspot.com/_IQ4iXfAUewU/TFhZAzICvVI/AAAAAAAAB9A/dxr9XP8tCG0/s1600/pakistan-moto-web.png

Que font les Musulmans ?

André Pratte à partir du Québec s’interroge sur ce black-out en termes de don :

«(...) Pourtant, on ne sent pas dans le monde la même émotion et la même mobilisation que lors du tremblement de terre en Haïti ou du tsunami en Asie du Sud. Au Québec, ce qui se passe au Pakistan a généralement droit à une courte mention aux bulletins de nouvelles. Les organisations humanitaires sont certes à pied d’oeuvre. La Croix-Rouge canadienne sollicite des dons, Oxfam fait savoir qu’elle a lancé ses opérations dans les zones sinistrées. Les familles pleurent la perte de leurs proches, de leurs biens et de leurs moyens de subsistance. Les gens ont besoin de nourriture, d’eau potable, d’abris et de latrines pour éviter une crise de santé publique. Mais qui, ici, s’en émeut? Comment expliquer l’indifférence relative des citoyens occidentaux à l’égard de cette tragédie? (...) Est-ce parce que ce pays attire peu de touristes? Ou bien parce que le Pakistan est soupçonné de soutenir les Taliban?»(7)

Que font les pays musulmans, voire arabes en ce mois de Ramadhan de piété et de compassion? A en croire, pas grand-chose. L’OCI appelle ses membres à apporter une aide urgente au Pakistan. L’Organisation de la conférence islamique (OCI) a appelé [après 15 jours de silence et l’absence de son président le sénégalais Wade], les pays musulmans à apporter une «aide urgente» au Pakistan. La Banque islamique de développement (BID) avait rassemblé 11,2 millions de dollars [une goutte d’eau dans l’océan de la demande] l’Arabie Saoudite (120 millions de dollars). Le Koweït a annoncé une aide de cinq millions de dollars. Pour rappel, après le séisme sur l’île indonésienne de Java, le Koweït, le Qatar et les Emirats arabes unis (EAU) ont été parmi les premiers à offrir leur aide. Même lorsque l’ouragan Katrina a ravagé les côtes américaines du golfe du Mexique, les monarchies du golfe EAU, Arabie Saoudite et Qatar ont débloqué chacun 100 millions de dollars. Les Etats-Unis n’avaient rien demandé.

http://img.src.ca/2010/08/02/480x270/AFP_100802victimes-inondations-pakistan_8.jpg

Il y a donc deux poids, deux mesures même dans la détresse. Si seulement les 300 millions de musulmans donnaient chacun 1$ chacun, c’est au total 300 millions de $ ; mieux encore si le milliard de musulmans donnait seulement 0,5$ c’est 750 millions de dollars qui contribueraient à alléger la douleur des enfants pakistanais. Que l’on ne se fasse pas d’illusion ! Les 460 millions de dollars promis même s’ils étaient réellement récoltés, c’est à peine 25$ par pakistanais et après? Le ministre pakistanais des Affaires étrangères parle de 43 milliards de dollars pour reconstruire le Pakistan.

L'ONU a indiqué que l'aide internationale peinait à parvenir aux plus démunis en raison du mauvais état des routes et des ponts, submergés. Les Nations unies se sont engagées à apporter jusqu'à 10 millions de dollars d'aide. L

Un dernier mot, qu’ont fait les pays arabes pour solliciter l’aide de leurs peuples? Y a-t-il un téléthon? Même pour celles et ceux qui veulent faire un don, il n’y a pas de circuit à ma connaissance, de circuit de collecte. Que font aussi les musulmans, notamment en Europe pour le Pakistan? Que font les intellectuels musulmans dans le monde dont le silence assourdissant ne leur donne aucune légitimité morale? C’est dire que nous devons expliquer pourquoi cette indifférence des pays arabes et musulmans?

Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas accuser les autres si on ne fait pas l’anamnèse d’abord en nous. Il est vrai que les médias occidentaux aux ordres nous donnent une image sanglante du Pakistan, de leur collusion avec les Taliban et cela dans une information en boucle. Lors du tsunami indonésien, les politiciens et les artistes étaient sortis pour favoriser les dons. Même chose pour Katrina. Les Américains avaient organisé un téléthon pour aider les sinistrés. Pour le tremblement de terre en Haïti, les personnalités se sont mobilisées. Les médias aussi.

http://s2.lemde.fr/image/2010/07/30/600x300/1393937_3_3fcc_inondations-pakistan.jpg

Justement, le plaidoyer de Christine Raynaud nous parait digne d’être rapporté : Elle met l’accent sur la responsabilité des médias qui noircissent à dessein l’image du Pakistan.

« Comment s’étonner, en effet, qu’aujourd’hui où le pays et ce peuple fier sont victimes des pires inondations de leur histoire, les généreux donateurs français, européens, occidentaux se trouvent quelques hérissons dans le porte-monnaie, quand on sait l’image négative que tous les médias ne cessent de construire autour du Pakistan? Comment venir en aide à des gens qui posent des bombes, qui tuent des otages ou qui maltraitent des femmes? (...) Quand je suis revenue des montagnes de l’Hindu Kush, j’ai regardé, ahurie, à la télévision pakistanaise ou internationale (des images violentes de voitures en flammes, de pompiers débordés, avec ce titre en français. Affolée, j’ai téléphoné à ma famille en région parisienne qui s’est empressée de me rassurer : les images que je voyais étaient très exagérées et les événements n’étaient pas aussi sanglants que les médias du monde entier me les montrent. Sur place, ma famille pakistanaise s’inquiétait pour moi, pour ma famille en France et se demandait ce que pouvait être ce pays où les voitures brûlaient ainsi le soir venu !"

http://images.newstatesman.com/floods3.jpg

Photo: newstatesman.com

"J’ai trouvé ce paradoxe extraordinaire : ces gens qui venaient pratiquement de m’adopter et qui, dans mon pays natal, passaient pour des extrémistes religieux, les derniers barbares de notre monde civilisé, étaient effrayés pour moi de la situation intérieure dans mon propre pays, patrie soi-disant des Droits de l’Homme ! »

« C’est là que j’ai compris à quel point les médias, télévision, presse, cinéma, etc. pouvaient construire ou détruire une réalité sociale ou politique, par l’exagération, la passion du spectacle, la volonté de toujours faire peur, d’effrayer le citoyen. (...) Pourtant, le Pakistan est un Paradis : tous les voyageurs vous diront l’accueil chaleureux des habitants, qu’ils soient Punjabis, Pashtuns, Balouchtes, sunnites, chi’ites ou ismaéliens. (..) Plus que donner de l’argent ou de l’aide humanitaire aux Pakistanais aujourd’hui, il faudrait arrêter de les considérer comme le peuple voyou de cette planète. Pour cela il faudrait que chaque spectateur, lecteur, auditeur, prenne pleinement conscience de l’influence négative des médias (...) »(8).

http://www.france-info.com/local/cache-vignettes/L900xH473/paktxt-5c490.jpg

On dit souvent que l’histoire et la politique au Pakistan se résument en 3 A (Allah, Amérique et Armée). Le manichéisme règne. Il y aurait donc de «bonnes» causes humanitaires et de «moins bonnes» pour des raisons non pas humanitaires mais politiques, voire culturelles et cultuelles. Quelles que soient les raisons invoquées, les Pakistanais n’en sont pas moins des êtres humains. Aujourd’hui, ils souf-frent. Ils ont besoin de notre aide.

Notes/Références

1.Réunion à l’ONU pour accélérer l’aide au Pakistan Le monde.fr avec AFP 19.08.2010

2.Pakistan : qui donne quoi? Le Monde.fr 18.08.2010

3.Naïké Desquesnes : Le Pakistan accepte l’aide de son voisin indien Le Courrier 20.08.2010

4.Frederic Burnand Pakistan : l’aide forcément intéressée des Etats Swissinfo 19/08/2010

5.Trop d’hypocrisie. The Nation 19.08.2010

6.Suhail Siddiq : Pakistan, une émotion à géométrie variable Oumma.com 19 août 2010

7.André Pratte, http: //blogues.cyberpresse.ca/edito/2010/08/09/,  9 août 2010

8.Christine Raynaud : L’image négative du Pakistan Le Monde 17.08.2010

Pr Chems Eddine Chitour
: Ecole Polytechnique Alger enp-edu.dz

 

Related:

  De Camp Darby (Pise), vivres et missiles largués sur le Pakistan

The Destabilization of Pakistan, by Michel CHOSSUDOVSKY

Que préparent les Etats-Unis au Pakistan ?

USA Seeks Extraordinary Military Powers In Pakistan

L’équipe d’Obama du CFR par Steve Watson (link to en)

Obama The Warmonger-17 Bombed In Pakistan...Some "Change" huh?

Descent Into Barbarism: The US and NATO Wage War on the World

Inondations dévastatrices: http://www.croix-rouge.be/page.aspx?pagref=NEWS&artID=179

 

http://www.mondialisation.ca

 

http://www.internationalnews.fr/article-le-tsunami-silencieux-du-pakistan-pourquoi-tant-d-indifference-par-chems-eddine-chitour-55871817.html

 

 

 

 

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23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 05:54
Par Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences 23 août 2010
http://hd2o.tv/flog/wp-content/uploads/2009/04/plastic-patch.jpg

 

Vingt ans de mesures des déchets en plastique dans l'Atlantique nord montrent que la quantité est élevée... mais il en manque. Ou bien les humains gèrent de mieux en mieux leurs déchets, ou bien cette pollution part se camoufler en des endroits inconnus des scientifiques, peut-être, par exemple, le tube digestif d'animaux marins.


Après la matière noire des astronomes, voici le plastique manquant des océanographes. Selon une équipe américaine, en effet, la quantité de morceaux de plastique piégés au centre de l'Atlantique nord, certes importante, n'a pas augmenté depuis plus de vingt ans. Incompréhensible, expliquent-ils...

 

La concentration de déchets flottants au centre de bassins océaniques, favorisée par des courants tournant sur de vastes régions, est aujourd'hui bien connue. Le célèbre Great Pacific Garbage Patch, dans le Pacifique nord, en est l'exemple emblématique. Dans l'Atlantique, un phénomène semblable est suivi depuis deux décennies par les équipes de la Sea Education Association (SEA, Massachusetts).

 

Embarqués à bord de l'un des deux voiliers de cette association créée en 1971 et depuis affiliée au centre océanographique de Wood's Hole, des étudiants sillonnent les océans. Depuis la création de la SEA, affirme aujourd'hui son site, 7.000 d'entre eux ont parcouru plus d'un million de milles marins (soit près de deux millions de kilomètres).

 

L'une de leurs tâches a été de compter les morceaux de plastique récoltés dans un filet traîné par le navire. La SEA vient de publier dans la revue Science le résultat de ces 22 ans de mesures dans l'Atlantique nord, entre 1986 et 2008. Sur 6.136 traits de pêche (quand le filet est mis à l'eau), les auteurs mentionnent la présence de matière plastique dans 60% des cas. Pour l'essentiel, les composants sont le polyéthylène et le polypropylène, deux polymères très utilisés dans les emballages.


Répartition des déchets en polymères observés par les collectes de la SEA entre 1986 et 2008. La couleur indique la concentration relative sur une échelle de 1 à 10. L'histogramme indique les valeurs absolues, mesurées en quantités de morceaux par kilomètre carré (voir également l'image en bas d'article). On remarque que la zone polluée s'étale sur presque toute la largeur de l'océan Atlantique mais se concentre sur environ 15 degrés de latitude, entre 22 et 38° nord. © K. L. Law (Science)/Giora Proskurowski (SEA)

Dangereuse fragmentation


La répartition n'est pas du tout homogène : la concentration augmente à mesure que l'on s'éloigne de la côte. La zone la plus polluée est située entre 22 et 38 degrés de latitude, soit, respectivement, celle des Canaries et celle des Açores. Le phénomène de piégeage au centre d'un bassin océanique est donc retrouvé ici et cette zone d'accumulation correspond très bien aux courants connus.

 

Mais, affirment les auteurs de la publication, un fait est troublant : les quantités pêchées sont à peu près stables depuis vingt ans. Or la production de déchets a, elle, augmenté. Pourquoi n'observe-t-on pas la même tendance à la surface et au sein des masses d'eau atlantiques ?

 

La publication ne va pas plus loin que la description des faits observés et ne fournit donc pas d'explications. Il existe pourtant des hypothèses, déjà envisagées. Les morceaux de plastique peuvent se fragmenter jusqu'à atteindre des tailles minuscules, voire microscopiques, donc devenir insaisissables par un filet... mais pas par les organismes filtreurs du plancton qui pourront donc en ingérer. Ils peuvent aussi finir par se fixer sur des organismes marins et, après la mort de leur porteur, couler avec lui pour se fondre dans le sédiment marin.


Un échantillon de morceaux de plastique typiques de ceux récoltés en 22 ans par les équipages des navires de la SEA. La plupart de ces morceaux mesurent moins d'un centimètre et pèsent moins de 0,15 gramme. Plus légers que l'eau, ils flottent en général à la surface de l'océan. K. L. Law et al. Science

Des observations antérieures montrent bien que le plastique peut disparaître à nos yeux tout en continuant à polluer l'océan. En 2004, Richard Thompson, de l'Université de Plymouth (Royaume-Uni), avait fait sensation en publiant les résultats d'une étude sur 20 plages britanniques montrant la présence de fragments de matière plastique de toutes tailles, jusqu'à 20 microns.

 

Etendue en 2006 à différentes régions du globe, sur plusieurs continents, l'étude s'est conclue par des résultats similaires. En 2009, Katsuhiko Saido, chimiste de l’Université Nihon (Chiba, Japon), avait démontré que les polymères peuvent se dégrader dans l'océan, contrairement à ce que l'on croyait. Cette transformation chimique conduit au bisphénol A (BPA) et à l'oligomère PS (la brique élémentaire du polystyrène), deux produits qui ne sont pas sans effet sur les organismes vivants.

 

Si les résultats de la SEA ne sont pas une grosse surprise, ils posent donc de nouveau la question de la toxicité des déchets de matière plastique une fois parvenus dans l'océan mondial.


Résultat des 6.136 comptages de morceaux de matière plastique effectués entre 1986 et 2008 par la SEA dans l'Atlantique nord, en nombre de morceaux par kilomètre carré. Les étoiles noires indiquent les concentrations supérieures à 200.000 pièces par kilomètre carré. La répartition correspond aux mouvements connus des masses d'eau dans le bassin atlantique nord, les zones à fortes concentrations se situant en gros au milieu d'un mouvement giratoire dans le sens des aiguilles d'une montre. © SEA / <em>Science</em>
 Résultat des 6.136 comptages de morceaux de matière plastique effectués entre 1986 et 2008 par la SEA dans l'Atlantique nord, en nombre de morceaux par kilomètre carré. Les étoiles noires indiquent les concentrations supérieures à 200.000 pièces par kilomètre carré. La répartition correspond aux mouvements connus des masses d'eau dans le bassin atlantique nord, les zones à fortes concentrations se situant en gros au milieu d'un mouvement giratoire dans le sens des aiguilles d'une montre.

 

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