21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 16:26
Le Monde Diplomatique,  20 octobre 2010

La poussée d’une droite dite populiste à diverses élections, des Pays-Bas à la Suède, en Europe a ravivé le spectre du fascisme et de la seconde guerre mondiale. Ces parallèles sont toujours problématiques, notamment parce que la perspective de l’installation d’un pouvoir « de type nazi » dans un pays important d’Europe est largement fantasmatique.

 

Néanmoins, des parallèles peuvent être dressés avec la situation en Europe des années 1930 :

 

- une crise économique et sociale profonde qui ébranle les fondements du système ;
- une peur croissante à l’égard de l’immigration, qui mettrait en danger l’identité européenne.

 

Avec une différence notable : désormais, les immigrés menaçants ne sont plus juifs mais musulmans.

 

On peut, bien évidemment, minimiser le danger, affirmer que ces tendances restent très minoritaires. Ce serait oublier à quel point leurs thèses pénètrent la pensée dominante, sont reprises par les partis de droite comme de gauche. Le succès du livre écrit par Thilo Sarazin de la Banque centrale allemande et membre du Parti social-démocrate, (L’Allemagne s’autodétruit), (dont les critiques de l’islam et des musulmans sont approuvées par 60 % des Allemands), n’est qu’un témoignage parmi d’autres.

 

Sur ce thème, et les rapports qu’il entretient avec la perception du conflit israélo-palestinien, voici un extrait de mon ouvrage, De quoi la Palestine est-elle le nom ? (Les Liens qui libèrent, septembre 2010).

Alors qu’au début du XXe siècle les juifs étaient perçus comme une menace pour la civilisation européenne, à l’aube du XXIe siècle ce sont les musulmans qui les ont remplacés à cette place peu enviable de « boucs émissaires ». Et, depuis le 11 septembre 2001, la Palestine est souvent perçue comme étant l’un des champs de bataille du choc des civilisations qui opposerait le monde occidental à l’islamisme, au terrorisme islamique, voire à l’islam. Dans cette configuration, Israël retrouve la place, dont avait rêvé le fondateur du sionisme Theodor Herzl, celui de poste avancé de l’Occident contre les « barbares ».

 

La nouvelle droite radicale européenne, de Gert Wilders aux Pays-Bas à Oscar Freysinger en Suisse, ne s’y trompe pas, elle qui a relégué l’antisémitisme au magasin des accessoires désuets. Freysinger, l’homme à l’origine de la « votation » sur l’interdiction de la construction de minarets en novembre 2009, s’explique : « Notre parti a toujours défendu Israël parce que nous sommes bien conscients que, si Israël disparaissait, nous perdrions notre avant-garde. (…) Aussi longtemps que les musulmans sont concentrés sur Israël, le combat n’est pas dur pour nous. Mais aussitôt qu’Israël aura disparu, ils viendront s’emparer de l’Occident.  [1 »


Le philosémitisme déborde le cadre étroit de la droite radicale pour devenir l’opinion la plus répandue parmi les intellectuels européens, y compris de gauche. Ce phénomène a été analysé de manière roborative par deux Israéliens, l’un laïque, Yitzhak Laor, l’autre religieux, Ivan Segré [2]. Le philosémitisme, remarque Segré, est la pièce maîtresse d’« une opération idéologique d’envergure visant à imposer le mot d’ordre d’une “défense de l’Occident” », un terme qui, pourtant, avait été disqualifié à la suite de son usage par Hitler, puis par les militants de quelques groupes musclés en Europe, qui écumaient fièrement le Quartier latin dans les années 1960 et dont l’un s’intitulait précisément « Occident ». A l’heure même où la condamnation du nazisme semble unanime, le concept de « défense de l’Occident » retrouve une virginité inattendue.

 

Cette « opération idéologique » suppose d’abord d’identifier les juifs à l’Europe et de proclamer, comme une évidence, l’existence immémoriale d’une « civilisation judéo-chrétienne ». L’entreprise ne manque pas de piquant si l’on se rappelle que cette expression est née dans les années 1930, précisément pour contrer le discours hitlérien de défense de l’Occident et de la civilisation chrétienne contre les juifs. Le philosophe français catholique Jacques Maritain écrivit ainsi en 1942 que la tradition « judéo-chrétienne » était la source des valeurs occidentales. Cette idée fondée sur de louables intentions continua à être utilisée, notamment aux Etats-Unis, pour affirmer les valeurs du « monde libre » contre l’Union soviétique athée. Pourtant, dès les années 1960, elle tomba en désuétude, les guerres de libération anticoloniales mettant à bas l’idée d’une lutte de civilisation dans laquelle le Nord représenterait le Bien [3]. Paradoxalement, c’est avec la chute du mur de Berlin que la notion de « civilisation judéo-chrétienne » a connu une nouvelle jeunesse avec une acception inédite : l’inclusion des juifs dans un Occident ressuscité au détriment des nouveaux parias, les musulmans.

 

Nul mieux que l’écrivain israélien Amos Oz n’a exprimé, à son corps défendant, cette posture a-historique d’identification du judaïsme à l’Europe. Dans un discours sur les années 1930 prononcé à Francfort en 2005, il expliquait :

 

« A l’époque, les trois quarts de l’Europe n’aspiraient qu’à se débarrasser définitivement de tous ces paneuropéens fervents, polyglottes, férus de poésie, convaincus de la supériorité morale de l’Europe, amateurs de danse et d’opéra, amoureux du patrimoine paneuropéen, rêvant d’une unité européenne post-nationale, prisant la courtoisie, les toilettes et les modes européennes, admirateurs inconditionnels d’une Europe que depuis des années (…) ils s’étaient évertués à amadouer, à enrichir dans tous les domaines et par tous les moyens, s’efforçant de s’intégrer, de l’attendrir en lui faisant une cour effrénée, de se faire aimer, accepter, de la satisfaire, d’en faire partie, d’être aimé. »


A cette invraisemblable distorsion des faits, Yitzhak Laor rétorque :

 

« Les Juifs assassinés en Europe n’étaient pas une nation d’“europhiles”. (…) Ils n’étaient pas “polyglottes, férus de poésie, convaincus de la supériorité morale de l’Europe, amateurs de danse et d’opéra”, etc. Un tel propos est une offense aux victimes du génocide, dont la majorité n’allait jamais à l’opéra ni ne lisait de poésie européenne. »


Amos Oz nie tout simplement l’altérité des victimes juives, qui ressemblaient bien plus aux travailleurs immigrés d’aujourd’hui qu’à des Européens « bien élevés », comme le révèlent les photos des ghettos est-européens, mais aussi les mesures de restrictions à l’immigration juive imposées par les gouvernements européens et celui des Etats-Unis dans le premier tiers du XXe siècle.

 

Ce rejet de l’idée d’une « civilisation judéo-chrétienne » remontant à des millénaires n’émane pas exclusivement de milieux laïques, mais aussi d’intellectuels religieux, et ce dès les années 1930. Plus tard, le grand philosophe Yeshayahou Leibowitz les rejoignit dans un texte célèbre publié en 1968 par le quotidien Haaretz, « Sur le prétendu “héritage judéo-chrétien commun” ». Plus récemment, analysant le discours de nombre d’intellectuels médiatiques français, de Bernard-Henri Lévy à Alexandre Adler, de Pierre-André Taguieff à Alain Finkielkraut, Ivan Segré dénonce la dissolution du judaïsme et de sa singularité dans le christianisme et l’Occident.

 

Car pour Segré, cette dissolution constitue le deuxième acte de l’« opération idéologique d’envergure » visant à imposer le mot d’ordre de « défense de l’Occident ». Alain Finkielkraut y apporte sa contribution : le philosophe prétend ainsi que l’Amérique représente « l’image inversée d’Auschwitz » et que « le souvenir d’Auschwitz » est devenu la loi morale de la conscience démocratique. S’opposer à la politique des Etats-Unis revient ainsi à faire preuve d’un antisémitisme plus ou moins honteux.

 

Parallèlement, on assiste à une relégation du génocide « loin de l’Europe ». Shlomo Sand, un historien israélien rendu célèbre par son essai Comment le peuple juif fut inventé (Fayard, 2008), avait publié auparavant un intéressant ouvrage, Le XXe siècle à l’écran [4] (Seuil, 2004), dans lequel il revenait sur Shoah (1985), le film de Claude Lanzmann. Outre que ce documentaire fut financé par le gouvernement israélien à travers une société écran, Sand note :

 

« Il posait une coupure totale entre le monde de la haute culture et la “solution finale”. Shoah repousse, en effet, le meurtre de masse dans les franges incultes de l’Europe. Tous les lieux physiques en relation avec l’Holocauste sont des bourgades polonaises, et les ruines des camps se situent également en Pologne », le film escamotant ainsi totalement le fait que « les décisions, l’organisation et la logistique de cette entreprise de mort émanèrent bien des centres de la haute culture allemande […] »


Une partie de la généalogie occidentale du génocide est ainsi délibérément occultée. Ni les massacres coloniaux, ni l’eugénisme, ni la brutalisation de la vie européenne avec la Première Guerre mondiale ne sont rappelés, car ils obligeraient à essayer de comprendre pourquoi la civilisation occidentale et sa « haute culture » ont engendré le nazisme – même s’il n’y avait aucune prédestination faisant du génocide des juifs « la vérité » de l’Occident.

Notes

 

[1] Cité par Olivier Moss in Patrick Haenni et Stéphane Lathion (dir.), Les Minarets de la discorde, Infolio, coll. « Religioscope », Paris 2009.

[2] Yitzhak Laor, Le Nouveau Philosémitisme européen, La Fabrique, 2007, et Ivan Segré, La Réaction philosémite, Lignes, 2009.

[3] Pour tout ce paragraphe, on lira la passionnante analyse de Mark Silk, « Notes on the Judeo-Christian Tradition in America », American Quarterly, Vol. 36, n° 1, printemps 1984.

[4] Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé, Fayard, Paris 2008, et Le XXe siècle à l’écran, Seuil, Paris, 2004.

 

Source: http://blog.mondediplo.net

 

Url de cetarticle: http://www.internationalnews.fr/article-de-l-antisemitisme-au-peril-musulman-par-alain-gresh-59431237.html

 

 

 

 

 

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 19:29
"L’armée la plus morale du monde" à l’oeuvre
Par Stephen LENDMAN

Le 10 septembre le site israélien Ynetnews.com a fait ses gros titres avec un article intitulé : "L’IDF (Forces de Défense Israéliennes) a commis des abus sexuels sur des enfants palestiniens" dans lequel on lisait : "des rapports accablants de CNN (9 septembre) font état d’accusations non corroborées d’abus sexuels sur des enfants palestiniens détenus par l’IDF." Les officiels militaires ont refusé de "répondre à ces accusations d’abus sexuels car aucune précision n’a été fournie" a déclaré un porte parole "Nous ne pouvons pas enquêter sur de vagues allégations. Personne n’a porté plainte."


CNN "a parlé d’un enfant palestinien non identifié qui affirmait que des soldats de l’IDF avaient essayé de lui enfoncer un objet dans le rectum " et que des douzaines d’officiers regardaient ça en riant.


La source de CNN était l’association "Defense of Children international" (DCI), une ONG indépendante qui s’occupe de la défense et la promotion des droits des enfants dans le monde depuis 30 ans sur la base des critères que la Convention des Droits de l’Enfant de l’ONU (CRC) a votés dix ans plus tard.


En mai 2010, l’organisme a demandé au Rapporteur Spécial de l’ONU sur la Torture d’enquêter sur 14 cas d’abus sexuels dont il avait eu connaissance et qui avaient été commis par des soldats, interrogateurs et policiers de janvier 2009 à Avril 2010. Les enfants qui avaient été victimes de ces abus avaient de 13 à 16 ans et avaient été arrêtés pour avoir lancé des pierres qui n’avaient blessé personne.

 

http://avoicefrompalestine.files.wordpress.com/2010/04/45615.jpg


DCI-Palestine a exprimé son inquiétude suite aux témoignages sous serments d’enfants, qui faisaient état d’abus sexuels ou de menaces d’abus sexuels pour obtenir des confessions. Rien qu’en 2009, DCI a enquêté sur 100 déclarations que des enfants avaient rédigées sous serment :


— 97% des enfants ont déclaré avoir eu les mains liées pendant les interrogatoires ;

— 92% ont dit qu’ils avaient les yeux bandés ou qu’on leur avait mis un capuchon noir ;

— 81% ont dit qu’on les avaient forcé à avouer ;

— 69% ont dit qu’on les avait battus ou qu’ils avaient reçu des coups de pied ;

— 65% qu’on les avait arrêtés entre minuit et 4 heures du matin ;

— 50% qu’on les avait insultés ;

— 49% qu’on les avait menacés ou essayé de les persuader ;

— 32% ont été forcés de signer des aveux en hébreu, langue qu’ils ne comprenaient pas ;

— 26% ont dit qu’on les avaient forcés à rester dans une position très pénible ;

— 14% ont dit qu’on les avait maintenus en isolement ;

— 12% ont été menacés d’abus sexuels ;

— Et 4% ont été victimes d’abus sexuels, comme de les attraper par les testicules jusqu’à ce qu’ils avouent ou de menacer des enfants de 13 ans de viol s’ils refusaient d’avouer "d’avoir lancé des pierres sur les voitures de colons israéliens en Cisjordanie occupée."

 

http://www.uruknet.info/pic.php?f=52boy_soldiers_arrested.jpg


DCI pense que ces chiffres "sont bien inférieurs à la réalité" une certitude qui est étayée par un article récent appelé "Les enfants palestiniens sous l’occupation" qu’on peut trouver sur les site suivant : http://sjlendman.blogspot.com/2010/...


Dans son rapport d’avril 2008, le Ministère Palestinien des Affaires des Détenus et des Ex-Détenus a écrit que plus de 7 000 enfants avaient été arrêtés depuis septembre 2000, date du début de la seconde Intifada. Environ 360 enfants, dont certains n’avaient que 10 ans, étaient toujours en détention et traités avec autant de dureté que les adultes, en violation avec le droit international qui prescrit un traitement spécial pour les enfants.

 

http://2.bp.blogspot.com/_vBfoDAPj3Ek/S6s0gdSHLSI/AAAAAAAABZw/PPueJBouOh4/s1600/400_0___10000000_0_0_0_0_0_israeli_soldier_points_his_gun_at_a_palestinian_child_in_hebron_city_2007.jpg


Sur ces 360 enfants 145 avaient été condamnés, 200 attendaient d’être jugés, et 15 étaient en détention administrative et retenus sans inculpation pour des offenses tout à fait mineures comme de jeter des pierres. Le rapport dit qu’environ 500 jeunes avaient atteint leur dix-huitième année en détention. Environ 75 étaient tombés malades et n’avaient pas été soignés et presque tous avaient été torturés et victimes de mauvais traitements. Ils avaient été battus, forcés de porter un sac sur la tête, douloureusement entravés, et privés de sommeil pendant plusieurs jour d’affilés dans la position de shabeh.


On leur avait attaché les pieds et les mains à une petite chaise, ou par derrière à des tuyaux fixés au mur, ce qui les maintenaient inclinés en avant dans une position très pénible, la tête recouverte de sac dégoûtants tandis que des haut-parleurs diffusaient sans interruption de la musique criarde.

 

http://australiansforpalestine.com/wp-content/uploads/2009/09/arresting-children.jpg


L’article relate d’autres exemples de mauvais traitement que les enfants subissent pendant leur détention ou d’une manière générale sous l’occupation, et qui témoignent d’une violence d’état qui viole de manière flagrante les lois internationales : la spécialité d’Israël.


DCI-Palestine relate l’expérience d’un garçon de 15 ans qui avait été arrêté chez lui à 2H du matin en septembre 2009 :


"Alors que j’étais assis par terre près du camion, un homme qui parlait arabe s’est approché de moi, m’a attrapé par la main et m’a ordonné de me lever et de le suivre. Il m’a attrapé très violemment et m’a poussé. Il m’a forcé à marcher avec lui sur une vingtaine de mètres et j’ai pu voir sous le bandeau qu’il m’avait mis que nous nous sommes arrêtés près d’une jeep de l’armée. Il m’a giflé très fort deux fois et il a attrapé mes testicules violemment et s’est mis à les serrer. Puis il m’a demandé si je jetais des pierres et de cocktails Molotov et j’ai dit non.

 

http://3.bp.blogspot.com/_Y-z-fb-HGGA/Sno1wQgxHLI/AAAAAAAAII4/EJO8jj4XY6c/s400/DataFiles_Cache_TempImgs_2008_1_images_News_2008_04_26_iof-child_300_0.jpg


Il s’est mis a hurler en me traitant de ’menteur’, ’ta mère est une p...’. Il s’est mis à me battre sur tout le corps et il a attrapé à nouveau mes testicules et les a serrées très fort. ’Je ne lâcherai pas tes testicules tant que tu n’auras pas avoué’ m’a-t-il dit. Cela me faisait très mal et je n’arrêtais pas de crier. Je n’avais pas le choix, j’ai avoué" pour faire cesser le supplice.


Chaque année environ 700 enfants sont arrêtés, la plupart pour avoir lancé des pierres, puis interrogés sans l’assistance d’un avocat ou d’un membre de leur famille et condamné. Plus de 80% d’entre eux ont signé des confessions forcées, pour un tiers écrites en Hébreu qu’ils ne comprennent pas. Après avoir été condamnés par des cours militaires et non civiles, la plupart sont emprisonnés an violation du quatrième article, l’article 76, de la Convention de Genève ; article qui demande de "bien prendre en compte... que les mineurs doivent bénéficier d’un traitement spécial" ; une des nombreuses lois qu’Israël viole en brutalisant les enfants comme il brutalise les adultes.

 

http://4.bp.blogspot.com/_ZxKAf8oOwtI/SryjzoLLSbI/AAAAAAAAdwQ/1PpEUEzGcJA/s320/Israeli_soldiers_using_human_shield_Palestinian_children_boy_soldiers.jpg


Quand Israël se trouve confronté aux preuves de ces abus, il nie en disant qu’il respecte les lois internationales et s’y conforme alors qu’en fait il ne cesse de les violer de manière systématique.

Le 10 mai, la journaliste d’Haaretz, Amira Hass a fait un article sur un enfant qui avait été victime d’abus qui titrait : "Plus de 100 mineurs Palestiniens détenus victimes d’abus de la part de l’IDF en 2009", et dans lequel elle écrivait : "69 enfants se sont plaints d’avoir été battus, 4 d’avoir été victimes d’abus sexuels et 12 autres enfants ont affirmé avoir été menacés d’abus sexuels". Elle a ajouté que la plupart avaient été terrorisés, brutalisés et insultés pendant leur détention, avant et pendant les interrogatoires. De plus, on les privait de nourriture et de boisson des heures durant et on ne cessait de les martyriser que s’ils donnaient des noms.

 

http://3.bp.blogspot.com/_qUFDMUpk9jE/SjV4RaqGxZI/AAAAAAAAUis/te36jv-i2hU/s400/Palestinian_children_in_Israeli_jails.jpg


Le conseiller juridique de DCI-Palestine, Khaled Kuzmar dit que la plupart des parents ne se plaignent pas aux autorités car ils n’ont "aucune confiance dans le système qui commet ces abus". A juste titre. Les officiels militaires et policiers mènent rarement une enquête et quand ils le font ils ne condamnent pas les coupables. Les victimes, si elles ne sont pas juives, n’ont droit à aucune justice.


Comme toujours un porte parole de l’IDF a balayé "les accusations de violation délibérée des procédures d’arrestation et d’interrogation des mineurs (en disant que leur) arrestation sont opérées dans le respect du droit international ; les arrestations des suspects de moins de 16 ans en Cisjordanie et sont validées par un avocat militaire... Ensuite les mineurs sont amenés devant un juge assez rapidement."

 

http://scrapetv.com/News/News%20Pages/Everyone%20Else/images-5/child-arrested.jpg


C’est un mensonge, y compris la présentation rapide des mineurs au juge. En fait, les enfants et les adultes sont souvent détenus des semaines, voire des mois, avant d’être jugés ou de pouvoir négocier leur peine (plea bargain). Il n’y a pas de justice en Israël pour qui n’est pas juif, même s’il n’a que 9 ou 10 ans.


http://www.dci-pal.org/english/camp/freedom/img/guardedkids.jpg


Stephen Lendman habite à Chicago et on peut le joindre à lendmanstephen@sbcglobal.net. Il tient un blog : jlendman.blogspot.com et anime des programmes sur "the Progressive Radio News Hour" sur "the Progressive Radio Network". traduction : D. Muselet

 

http://whitewraithe.files.wordpress.com/2010/08/children52421.jpg

Photo et article: http://whitewraithe.wordpress.com/2010/08/24/palestinian-children-languish-in-abusive-israeli-prisons-for-rock-throwing/


EN COMPLEMENT : Israël, "la seule démocratie de la région", autorise l’apartheid en milieu scolaire. Le Ministère de l’Education approuve l’expulsion d’une petite Éthiopienne d’une école qui devient privée au motif que les autres parents ont le droit d’offrir à leur progénitures l’éducation qu’ils souhaitent. Il autorise la discrimination ethnique entre écoliers Ashkenazes et écoliers Sépharades. http://www.haaretz.com/news/nationa... (en anglais)

 
Source: http://www.legrandsoir.info

Articles précédents sur le sujet:

Palestinien Children Systematicly Abuses in Israeli Detention + 2 videos

Beating And Torturing Palestinian Children

http://electronicintifada.net/v2/article2270.shtml

http://www.thepeoplesvoice.org/TPV3/Voices.php/2010/04/09/imprisoning-palestinian-children

 

 

URL de cet article: http://www.internationalnews.fr/article-des-soldats-israeliens-coupables-d-abus-sexuels-sur-des-enfants-palestiniens-57722592.html
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4 septembre 2010 6 04 /09 /septembre /2010 20:35

http://sydwalker.info/blog/wp-content/uploads/2009/01/obama_aipac.jpg

 

Le Monde Diplomatique

1er septembre 2010

 

Qui croit encore au processus de paix ?

 

Le journal des milieux d’affaire britanniques, le Financial Times, intitulait un éditorial du 23 août 2010 « One final act in the Middle East farce » (« Dernier acte pour la farce du Proche-Orient »). Le scepticisme est général, et on est loin des illusions qui avaient accompagné le sommet d’Annapolis, en 2007, qui prévoyait la création d’un Etat palestinien avant la fin 2008. Seuls les protagonistes du sommet qui s’ouvre le 2 septembre à Washington veulent faire semblant d’y croire et ils ont tous de bonnes raisons pour cela :


— Le roi Abdallah II de Jordanie et le président égyptien Hosni Moubarak, parce qu’ils ont besoin de faire croire à leurs opinions sceptiques que l’on avance vers la paix, au moment même où leur pratique autoritaire vise à empêcher tout débat et toute avancée de l’opposition dans les deux scrutins qui se dérouleront en Egypte et en Jordanie en novembre.


— Le président Obama, qui n’a pas tenu les promesses de son discours du Caire du 4 juin 2009 et qui, engagé dans un conflit difficile au Proche-Orient, veut rassurer ses alliés arabes sans déplaire à son allié israélien.


— L’Union européenne, trop lâche pour définir une politique innovante, qui veut simplement faire croire que les centaines de millions d’euros déversés sur l’Autorité palestinienne servent à autre chose qu’à financer l’occupation.


— Le président Mahmoud Abbas, dont la légitimité est de plus en plus contestée, y compris parmi les siens, et qui veut montrer que son choix d’une négociation peut porter ses fruits. D’autant qu’il n’a pas vraiment le choix, puisque tout l’appareil de l’Autorité palestinienne dépend de la manne internationale : des dizaines de milliers de fonctionnaires vivent grâce à cet argent. Et tant pis pour les Palestiniens qui critiquent la reprise des négociations : ils n’ont même pas le droit de s’exprimer, comme le confirme Benjamin Barthe dans le quotidien Le Monde du 27 août (« L’autorité palestinienne censure les opposants aux négociations avec Israël », article qui n’est pas en accès libre sur le site LeMonde.fr). Il n’y a pas que le Hamas pour avoir des pratiques autoritaires, mais celles de « nos » alliés ne nous gênent pas.


— Le premier ministre israélien Nétanyahou, qui a obtenu ce qu’il voulait, des négociations sans conditions préalables, c’est-à-dire avec la poursuite de la colonisation, notamment à Jérusalem-Est (et ailleurs, comme le prouvent toutes les études sur le terrain), avec la démolition des maisons palestiniennes. Ou, dit autrement, avec les mots d’Akiva Eldar dans le quotidien Haaretz du 23 août (« With a victory like this... »), ces négociations s’ouvrent avec des conditions préalables : celles dictées par Israël.


Ceux qui pensent que la paix est pour demain, qu’un Etat palestinien est en construction, devraient lire un autre article de Benjamin Barthe, « A Ramallah, l’impossible réforme de la poste », dans Le Monde daté du 1er septembre : de l’impossibilité de bâtir un Etat sous occupation. Et aussi, jeter un regard sur cette carte, conçue par Julien Bousac et publiée par Le Monde diplomatique, « L’Archipel de la Palestine orientale ». Un archipel peut-il être un territoire continu ?

 

http://www.rafahtoday.org/newsphotos/07/october/20/Palestinian%20kids%20are%20seen.jpg


Pour résumer l’esprit de la réunion de Washington, il faut rappeler une anecdote que l’on racontait en Union soviétique dans les dernières années de la période de Brejnev :


En 1918, un train dans lequel Lénine est installé est bloqué par la neige. Lénine descend du train, fait un discours sur le prolétariat et la révolution mondiale, mobilise tous les voyageurs qui dégagent la voie, et le train repart.


En 1936, un train dans lequel Staline est installé est bloqué par la neige. Staline descend du train, fait fusiller quinze personnes au hasard et tous les voyageurs terrifiés se mobilisent et dégagent la voie. Le train repart.


En 1978, un train dans lequel Brejnev est installé est bloqué par la neige. Brejnev ne bouge pas. Ses conseillers le voient assis, bougeant simplement d’avant en arrière. L’un d’entre eux ose enfin lui demander pourquoi. Et Brejnev répond : « Faisons comme si le train avançait. »


A Washington, les protagonistes feront pareil. Comme si la paix était en marche...

 

http://blog.mondediplo.net

 

Photo: sydwalker.info

 

Sur le même sujet:  Palestine : Les pourparlers de «Paix » ont déjà échoué par Robert Bibeau - 2010-09-04

 

http://www.internationalnews.fr/article--processus-de-paix-israelo-palestinien-farce-a-washington-ou-faisons-comme-si-le-train-avan-ait-par-alain-gresh-56530115.html

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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 17:33

Internationalnews 

Mondialisation.ca Le 4 aout 2010


Le Tribunal spécial sur le Liban à l’épreuve de la guerre de l’ombre (partie 1/3)


« Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine… mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue ».


Paris, 3 août 2010 – Objet de fantasme depuis un demi siècle, le Bar de l’Hôtel Saint Georges de Beyrouth a longtemps été un haut lieu du monde interlope de la barbouzerie internationale. Réputé pour ses cocktails détonants, ses barmen avenants, ses yachts rutilants et sa plage huppée, son ambiance calfeutrée, propice à tous les chuchotements, le destinait à être le lieu de côtoiement par excellence de personnages aussi emblématiques1 qu’énigmatiques que l’agent double soviéto britannique, Kim Philby, membre du fameux groupe «The Cambridge Five», ou, le Général Taymour Bakhtiar, tombeur de Mohamad Mossadegh, le premier ministre nationaliste iranien, artisan de la première nationalisation du pétrole en 1953.

Si Kim Philby, faux journaliste de l’Observer (1), démasqué, a été exfiltré par un sous marin soviétique au large des côtes libanaises, le Général Taymour Bakhtiar, son forfait accompli, a été remercié, en même temps qu’était répudiée sa cousine, l‘impératrice Soraya, contraint à l’exil et à l’errance à Beyrouth, Paris et Genève, pour finir assassiné à Bagdad, paradoxalement, par des agents de la Savak, un comble pour le fondateur de la police secrète iranienne (2).

L’Hôtel Saint Georges a été détruit aux premiers jours de la guerre civile libanaise, et sa cave, riche et abondante, pillée, a longtemps désaltéré les combattants des diverses factions au plus fort de la bataille pour le contrôle du centre ville de Beyrouth, à l’automne 1975. Sa silhouette, dessinée par Auguste Perret dans les années 1930, décorée par Jean Royère dans les années 1960, demeure mythique dans la mémoire des hommes et continue de fasciner hommes politiques et aventuriers. C’est d’ailleurs au pied de la façade de cet hôtel, objet de sa furieuse convoitise (3), que l’ancien premier ministre libanais Rafic Hariri a été assassiné, en 2005, trente ans après le début de la guerre civile.


La fascination qu’il continue d’exercer dans l’imagerie populaire s’explique en ce qu’il constituait une marque de distinction sociale pour sa clientèle, toute une cohorte d’honorables correspondants, de correspondants en quête d’honorabilité, de journalistes en quête de respectabilité, qui revendiquaient leur fonction comme un «trophée», cultivant avec art «le complexe du drogman», du titre de ces fameux intermédiaires auprès des chancelleries occidentales. Tous alléchés par le gisement d’informations constitué par l’imposante infrastructure de l’organisation de Libération de la Palestine et de la vingtaine de mouvements de libération du tiers monde qui gravitaient dans son orbite….. Du Front de Libération de l’Erythrée du futur président Issayas Afeworki, au FLOSY, le Front de Libération du Sud Yémen Occupé, du premier ministre nassérien Abdel Qawi Makkaoui, à l’Armée secrète pour la Libération de l’Arménie (ASALA). Tous des révolutionnaires en herbe, des révolutionnaires en puissance. «Koulouna Fidaiyoune», tous, des guérilleros palestiniens, pour reprendre le titre du film culte de l’époque du cinéaste libano arménien Garo Garabédian, dont l’équipe périra carbonisée lors du tournage.


La guerre clandestine qui s’y livrait à l’ombre de cet établissement prestigieux n’a jamais cessé, induisant de nouvelles méthodes au gré des progrès technologiques, mettant aux prises les traditionnels espions occidentaux et leurs alliés des monarchies arabes, les agents du Mossad, de l’Intelligence service britannique, de la CIA américaine, de la DGSE française, tous engagés dans une guerre opaque avec des concurrents d’un genre nouveau, agents iraniens, services de renseignements syriens et activistes du Hezbollah.


Etat tampon, théâtre de deux guerres civiles (1958; 1975-1990), le Liban a longtemps fait office de soupape de sûreté à l’ordre régional, le point de dérivation des conflits inter régionaux, le lieu de dénouement des psychodrames des actes de piraterie aérienne, assumant une fonction tribunicienne pour le compte des pays arabes, dont il en constituait une caisse de résonance, et les mouvements de libération qui leur étaient affiliés. Une des plateformes opérationnelles majeures de la guerre clandestine à l’apogée de la rivalité soviéto américaine, Beyrouth a tenu la dragée haute en matière d’espionnage aux grandes capitales situées sur la ligne de démarcation du front de la guerre froide. A l’égale de Berlin, immortalisée par les romans d’espionnage John Le Carré, ou de Vienne, passée à la postérité avec son «Troisième Homme» d’Hollywood, le film du cinéaste Orson Wells.


C’est depuis Beyrouth que la guerre culturelle souterraine de la CIA contre l’idéologie marxiste a été menée, dans les années 1950-1980, sur l’ensemble du Monde arabe, à travers la presse pétro monarchique, à coups d’opération oblique, de presse périphérique, d’informations annexes et de renseignements connexes. C’est depuis la capitale libanaise que se sont ourdies les opérations de déstabilisation des régimes arabes. C’est à Beyrouth enfin que la conférence régionale de la WACL s’est tenue au début de la guerre civile, en 1975, sous la présidence de Camille Chamoun, ancien président de la République du temps de la première guerre civile libanaise, pour convenir de la réplique américaine à la perte de Saigon et de Pnom Penh, les deux bastions américains en Asie, signe de l’importance stratégique de la capitale libanaise et de l’implication occidentale dans le conflit libanais (4).

 

Fondée à Taiwan par Tchang Kaï-Chek, la Ligue anti-communiste mondiale (WACL), une Internationale fasciste regroupant d’anciens criminels de guerre nazis et nippons, a constitué la matrice de la contre insurrection dans les zones de confrontation avec la guérilla marxiste. Elle passe pour avoir recruté des mercenaires en vue de leur intégration au sein des milices chrétiennes libanaises, préludant à l’alliance militaire des phalangistes avec Israël, l’ennemi officiel du Monde arabe.


L’irruption des querelles du Monde arabe propulsée au paroxysme de la guerre froide soviéto-américaine sur la scène libanaise transformera le Liban en arène idéologique, où s’opérera un phénomène de cristallisation de la presse libanaise du fait de la rivalité égypto saoudienne. Dans un pays qui se targue d’être un chantre de la liberté de la presse, pas moins d’une dizaine de journaux libanais se trouvait sous perfusion égyptienne et autant sous fusion saoudienne. Tandis que le proconsul égyptien, le Général Abdel Hamid Ghaleb et son attaché de presse Anouar Jammal faisaient office de Rédacteur en chef occulte de sept quotidiens (Al-Moharrer, Al-Liwa, As-Siyassa, Al-Kifah, Al-Hourriya, Al-Anouar et Al-Hawdess), son équivalent saoudien, le Général, Ali Chaer, régnait en maître sur cinq quotidiens (Al-Hayat, Az-Zamane, Ad-Dyar, Al Joumhouriya et Ar Rouad).


Un chiffre suffit à illustrer l’importance de Beyrouth en tant que plaque tournante de la guerre de l’ombre (5). Entre 1945 et 1995, c’est à dire au cours des trente premières années de leur indépendance, dix huit coups d’état sanglants ont secoué le Monde arabe, la plupart fomentés depuis la capitale libanaise, dont huit en Syrie et trois, rien que dans l’année qui a suivi la défaite en 1949, avec les coups de force du Colonel Hosni Zaim, le 29 mars 1949, du Général Sami Hennaoui, 14 Août 1949, et du général Adib Chichakli, 19 décembre 1949.


Les visées hégémoniques de la Syrie sur le Liban s’expliquent partiellement par la volonté de Damas de sanctuariser le territoire libanais, dont elle a eu à pâtir de ses opérations de destablisation. Celles des Américains par le souci constant de «conserver le port de Beyrouth dans le giron de l’Occident», selon l’expression du général Alexander Haig, ancien commandant en chef de l’Otan et secrétaire d’état américain lors du siège de Beyrouth, en juin 1982. Un euphémisme qui masque mal le souci des occidentaux de garder par devers eux cette incomparable banque de données des pulsions du tiers monde militant.


Haut lieu de la contestation panarabe, Beyrouth représente, en effet, pour les Occidentaux, un observatoire permanent de la lumpen humanité, permettant aux cinq cents correspondants de la presse étrangère accrédités à l’époque au Liban, et à la multitude d’honorables correspondants se plaçant dans leur sillage, d’observer le déroulement de la guerre inter yéménite entre Républicains et Monarchiques du temps de la rivalité Saoud Nasser, dans la décennie 1960, les soubresauts du septembre noir jordanien, le massacre des Fedayine palestiniens par les Bédouins du Roi Hachémite, en 1970, les convulsions de la monarchie iranienne et sa chute, en 1979, dans la foulée du triomphe de la révolution islamique ou encore la riposte balistique du Hezbollah à la guerre de destruction israélienne du Liban, en juillet 2006.

 

II- Le paradis libanais, une fournaise

Mais le paradis libanais tant vanté par les maquettes publicitaires de luxe s’est révélé être une fournaise. A l’ombre de la dolce vita et de la farniente de la riviera libanaise, longtemps à la botte des états arabes, toujours à la remorque des occidentaux, constamment en quête de reconnaissance internationale, les Palestiniens paieront un lourd tribut à leur débordement de type mafieux, à leur laxisme contre révolutionnaire. Un maillon important de la chaîne de commandement en fera les frais, dont les principaux responsables politiques et militaires, que cela soit au Liban même ou à Tunis, leur troisième lieu d’exil.

 

Au Liban avec l’assassinat de Kamal Nasser, porte parole officiel de l’OLP, Abou Youssef an Najjar, le ministre de l’intérieur de la centrale palestinienne, Kamal Adouane, le responsable des formations de jeunesse, tué lors d’un raid israélien en avril 1973, et le play boy Ali Hassan Salamah, chargé de la protection rapprochée de Yasser Arafat. A Tunis, avec l’assassinat des successeurs présumés du chef palestinien, Khalil Wazir, alias Abou Jihad, commandant en chef adjoint et ordonnateur de l’Intifada en Cisjordanie, et, Salah Khalaf, alias Abou Iyad, responsable de l’appareil de sécurité. La décapitation des chefs charismatiques de la guérilla palestinienne privera le combat palestinien d’une direction révolutionnaire, déblayant la voie à la promotion de bureaucrates aux postes de commandement dont Mahmoud Abbas en constitue le parfait représentant, de la même manière que l‘incarcération des deux figures emblématiques de la résistance de l’intérieur, Marwane Barghouti (Fatah) et Ahmad Saadate (FPLP) dégagera le terrain à la propulsion de deux cerbères affectés à la sécurité d’Israël, Mohammed Dahlan et Djibril Rajoub, dont le goût prononcé pour le luxe leur sera fatal.

La donne changera avec la relève chiite, et, en dépit de la disproportion des forces, le combat parait moins inégal. Certes le Hezbollah a dû pâtir de sérieux coups de butoir tant des israéliens que des occidentaux, mais le décompte au terme de trois décennies ne lui apparaît pas totalement aussi défavorable que la supériorité technologique du camp adverse et son impunité n’auraient pu le suggérer. Deux des prestigieux chefs du Hezbollah, Abbas Moussawi, premier chef du Hezbollah, et surtout Imad Moughnieh, le bâtisseur de sa branche militaire, ont certes été éliminés par assassinat, et le chef dignitaire religieux chiite, Cheikh Mohamad Hassan Fadlallah, objet d’un attentant manqué ourdi par la CIA avec des fonds pétro monarchiques. Mais, stoïc dans l’adversité, sa riposte a été à la hauteur de ses pertes.

Véritable prise de guerre, l’occupation de l’ambassade américaine à Téhéran, en 1980, a permis la mainmise sur un important lot de documents confidentiels, détaillant l’architecture du réseau du renseignement américain au Moyen orient et la liste des émargements. La décapitation de l’Etat major de la CIA pour le Moyen orient, une trentaine de personnes, lors de l’attentat contre le siège de l’ambassade américaine à Beyrouth, en 1983, de même que le dynamitage du PC des marines (214 tués), en même temps que le PC français, le Drakkar, en octobre 1983, constitueront de sérieux revers pour le renseignement occidental, accentué par la prise en otage, le 16 mars 1984, de William Buckley officiellement diplomate américain à Beyrouth, en fait un des animateurs de l’antenne de la CIA au Moyen orient, mort en 1985 en captivité, après avoir, semble-t-il, fourni des précieuses indications à ses tortionnaires. Sans compter le retentissant scandale de l’Irangate, la vente prohibée d’armes américaines à l’Iran, le scandale de la décennie 1980, allumé par une mèche à lente combustion depuis Beyrouth, pour finir par carboniser l’administration républicaine du président Ronald Reagan.

En trente ans, la guerre de l’ombre a été ponctuée de raids de commandos héliportés israélien sur Beyrouth et sur le sud Liban et de spectaculaires opérations. L’enlèvement de deux responsables chiites, Cheikh Karim Obeid (1989) et Moustapha Dirani (1994), et, le contre enlèvement d’un colonel israélien du cadre de réserve Hannane Tannebaum (2000), en témoignent. De non moins spectaculaires échanges de prisonniers aussi, une dizaine au total, permettant la libération de près de sept mille prisonniers palestiniens et arabes, en contrepartie de la restitution de dépouilles de militaires israéliens et d’espions, sans toutefois que ces gestes de conciliation n’affectent l’intensité du combat.

Beyrouth est un vaste cimetière de traîtres,mais ce bilan macabre n’a apparemment pas découragé les vocations tant cette activité périlleuse s’est révélée lucrative, à en juger par le récent coup de filet anti israélien réalisé par les services de sécurité libanais. Du gros gibier: Un général, deux colonels, trois cadres supérieurs occupant des fonctions névralgiques au sein d‘une entreprise stratégique de communications, un président sunnite d’un conseil municipal, proche du premier ministre Saad Hariri, le frère d’un garde de corps d’un dirigeant du mouvement chiite Amal. Tous à des postes sensibles. Soixante dix arrestations, 25 inculpations pour espionnage au profit d’Israël, un chiffre sans précédent, infligeant au renseignement israélien l’un des plus importants revers de son histoire (6).

L’élément déclencheur de cette contre offensive libanaise aura été l’assassinat en février 2008 à Damas d’Imad Moughniyeh, le cauchemar de l’Occident pendant un quart de siècle, qui conduisit cette organisation clandestine et opaque à opérer un travail de contre espionnage en profondeur pour finir par démasquer les pisteurs: deux frères sunnites, originaires de la bourgade d’al-Marj, dans la vallée de la Bekaa, Ali et Youssouf Jarrah, en possession du matériel photographique et vidéo, d’un système GPS dissimulé dans leur véhicule fréquemment garé au poste frontière de Masnaa, sur la route entre Beyrouth et Damas, en vue de pointer les responsables du Hezbollah empruntant le passage vers la Syrie. Opérant depuis vingt ans pour le compte des Israéliens, Ali Jarrah était même muni d’un passeport israélien, pour ses déplacements, via Chypre, en Israël.

Au niveau chrétien, six acteurs majeurs ont été arrêtés: Le général Adib Semaan al Alam, un ancien de la sûreté nationale, un poste où il avait aussi accès au département des passeports, source d’information capitale. Recruté par les services israéliens en 1994, il aurait loué pour le compte des Israéliens des abonnements à lignes de téléphonie cellulaire. Ses employeurs l’auraient convaincu de prendre sa retraite pour monter une agence de recrutement de domestiques asiatiques «Douglas office», qu’il utilisait comme taupes auprès de leurs employeurs, membres de la bourgeoisie libanaise. Grâce à cette couverture, Adib Alam aurait fourni des informations sur le Hezbollah et sur les mouvements internes de l’armée libanaise. Un deuxième officier chrétien inculpé est un beau frère d’un officier de l’armée dissidente libanaise du général Antoine Lahad, les supplétifs de l’armée israélienne au sud Liban. Convaincu de collaboration avec Israël, le colonel Mansour Diab, était directeur de l’Ecole des forces spéciales des commandos de marine, un poste qui lui a permis de superviser les opérations d’exfiltration d’agents et de transbordement de matériels d’espionnage. L’un des héros de la prise d’assaut du camp de réfugiés palestiniens de Nahr el-Bared, l’été 2007, blessé à l’épaule lors de l’attaque, il aurait été recruté par le Mossad pendant ses stages aux Etats-Unis.

Trois autres libanais employés d’une société de téléphonie cellulaire, la société Alpha, exerçant des fonctions sensibles au sein d‘une entreprise stratégique de communications, ont été inculpés pour «intelligence avec l’ennemi». Précisément pour avoir connecté le réseau de la téléphonie mobile de leur firme au réseau des services de renseignement israéliens, leur répercutant l’ensemble du répertoire de leurs abonnés, de leurs coordonnées personnelles et professionnelles y compris les coordonnées bancaires. Tareq Raba, ingénieur des télécommunications, et son subordonné hiérarchique, Charbel Qazzi, auraient fourni à leur commanditaires le code d’accès des abonnés avec possibilité de permuter les numéros de téléphone en vue de brouiller l’origine d’un appel et son destinataire. Le chef du réseau, Tareq Raba, en poste depuis 1996, a été recruté par le Mossad en 2001 et percevait pour prix de sa trahison 10 000 dollars par mois. Le 5me chrétien, Joseph Sader, est un employé à l’aéroport de Beyrouth, qui a admis être en charge du repérage des émissaires et diplomates du Moyen-Orient transitant par l’aéroport de la capitale libanaise.

Au niveau sunnite, un officier supérieur a été inculpé, originaire du Akkkar, région nord du Liban, le colonel Shahid Toumiyeh, frère de cinq officiers en service dans l’armée et la gendarmerie libanaise. Il a été arrêté en sa possession de plusieurs centaines de documents ultra secrets de l’armée libanaise. Toujours au niveau sunnite, un proche de Saad Hariri, Zyad Ahmad Hosni, président du Conseil municipal d’une localité de la Bekaa, était chargé de pister les déplacements des dignitaires du Hezbollah dans la zone frontalière libano syrienne et d’obtenir un rendez vous avec Hassan Nasrallah, le chef du mouvement chiite, en vue de son assassinat à distance.


Au niveau chiite, quatre prises consistantes: Ali Hussein Mintash, frère d’un garde de corps d’un dirigeant du mouvement chiite Amal, chargé du repérage des sites de lancement des missiles, le deuxième, un représentant en pharmacie, Jaoudat Salmane al Hakim, revendique un bilan particulièrement lourd puis qu’il a participé à l’assassinat de trois responsables du Hezbollah, Ghaleb Awad, dans la banlieue sud de Beyrouth, en 2004, et les frères Majzoub, à Saida, en 2006. Toujours au niveau chiite, un garagiste de Nabatiyeh, ville chiite du Sud Liban, Marwan Fakir, un concessionnaire automobile du Hezbollah, aurait utilisé ses talent pour installer des dispositifs de localisation sur des voitures du parti. Un quatrième chiite, Nasser Nader, est suspecté d’avoir organisé la surveillance du quartier de Dahieh, le bastion du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, dévasté par des bombardements israélien d’une grande précision en 2006.


La découverte de ce réseau serait le fruit d’un événement fortuit: un puissant logiciel confié par les Occidentaux à la sécurité libanaise pour détecter les anomalies des communications cellulaires dans l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri, un logiciel capable d’analyser des dizaines de milliers d’appels téléphoniques et d’en déceler les anomalies. Comme, par exemple, des téléphones portables qui ne s’activent qu’à certains moments. Ou qui ne communiquent qu’avec un ou deux numéros. Le responsable de ce programme, un brillant officier spécialiste des systèmes informatiques, le capitaine Wissam Eid, devenu sans doute encombrant par ses découvertes, a été pulvérisé, le 25 janvier 2008, par un attentat à la voiture piégée.


Plus grave, un des fournisseurs d’accès internet au Liban était alimenté par une société israélienne, la branche régionale de la société anglo italienne Tiscali, via son relais de Chypre, relié par une antenne pirate sur le Mont Barouk au Liban, une antenne pirate greffée sur l’antenne de la chaîne de télévision MTV, propriété de Gabriel Murr, frère du ministre de la défense Elias el Murr. Pis encore, une des antennes placées au sud Liban, dans la bourgade de Safarieh, proche de Saida, était dirigée vers la zone frontalière libano israélienne, zone de déploiement de la Finul, avec un réseau disposant d’une capacité de captation de la totalité de la messagerie électronique des «Casques bleus» de l’ONU.


Toutes les communautés libanaises sont représentées: chrétiens, sunnites, chiites, originaires du Sud Liban, de la Bekaa ou de Beyrouth. Toutes ont fourni des agents, soit pour glaner des informations, soit pour préparer des dossiers d’objectif ou organiser la filature des dirigeants du Hezbollah. Certains travaillaient pour Israël depuis les années 1980, recrutés pour des motifs variés: financiers, idéologiques ou psychologiques, voire même pour des cas de chantages sexuels ou d’addiction à la drogue. Une quarantaine de suspects ont été placés en détention, une trentaine d’autres sont toujours recherchés par les autorités libanaises. Certains ont réussi à fuir, prenant l’avion vers une destination inconnue, d’autres ont franchi la frontière entre les deux pays, toujours techniquement en guerre depuis 1949.


Ce bilan ne tient pas compte des avatars tel celui de l’agent franco afghan Karim Pakzad, représentant du Parti socialiste français à l’Internationale socialiste, arrêté le 26 avril 2007 par le Hezbollah, dans la banlieue Sud de Beyrouth, alors qu’il prenait des photos du bunker d’Hassan Nasrallah, porteur d’un appareil d’interception des communications téléphoniques, ni de la mystérieuse évaporation d’une non moins mystérieuse néerlandaise, Inneke Botter, ancien cadre supérieur de la succursale hollandaise de la firme française Orange, partenaire de la société libanaise, proche de la Mafia israélienne opérant en Europe centrale notamment en Géorgie et en Ukraine, démasquée par les services de renseignements russes.

 

Suivra

2ème volet du papier le 12 Août
II • Le Tribunal spécial sur le Liban, une parodie de justice, un vaudeville tragique
Le Liban, banc d’essai de la théorie de la désorientation informative et de la dissension sociale

 

Références

1- Harold Adrian Russel Philby, plus connu sous le nom de Kim Philby (1er janvier 1912 – 11 mai 1988), fut un agent double britannique, membre des services secrets britanniques, le MI6, et espion à la solde du KGB au profit duquel il trahissait le premier. Fils d’un homme de génie, St. John Philby (1885-1960) orientaliste de tout premier ordre, grand rival du colonel T. E. Lawrence, avant de devenir «l’inventeur» d’Ibn Séoud, le fondateur de l’Arabie saoudite, puis son éminence grise. La personnalité hors du commun du père a certainement profondément joué dans les choix de son fils Kim. Issu de la Gentry, il entre en 1929 au Trinity College de Cambridge, il y étudie l’économie et l’histoire. Il y rencontre ses futurs collègues dans l’espionnage, le Groupe de Cambridge ou Magnificent Five (Donald Maclean, Guy Burgess, Anthony Blunt et John Cairncross) qui deviendront complices de sa trahison.

 

En 1940, il intègre le MI6, le service de renseignement britannique, plus connu sous le nom d’Intelligence Service. En 1944, il est affecté à la tête de la toute nouvelle section IX, chargée de lutter contre le communisme: il transmet des informations confidentielles aux Soviétiques qui permettent d’écraser une insurrection anti-communiste en Albanie. Les Américains les soupçonnent d’avoir transmis aux Soviétiques des informations confidentielles sur le programme nucléaire militaire et de leur avoir dénoncé les opérations de déstabilisation de l’Albanie, menées par la CIA et le MI6 entre 1949 et 1951. Définitivement exclu du MI6, Philby s’installe à Beyrouth comme correspondant de l’Observer puis de The Economist. Il y couvre la crise de Suez en octobre novembre 1956. En janvier 1963, il passe définitivement en Union soviétique, probablement avec l’accord tacite du gouvernement britannique.


2 -Taymour Bakhtiar: né en 1914 à Isfahan, fondateur de la SAVAK, la redoutable police secrète du Chah D’Iran. Commandant de la brigade blindée de Kermânchâh, il soutient, en 1953, le général Zahedi dans con coup de force contre le premier ministre nationaliste Mohamad Mossadegh, artisan de la nationalisation du pétrole iranien. En 1961, destitué de sa fonction, il s’installe dans un premier temps au Liban qu’il quittera ensuite pour l’Irak et s’allie à Saddam Hussein contre le Chah. Il est assassiné en 1970 lors d’une partie de chasse par des agents envoyés par la SAVAK.

 

3– Un robuste contentieux oppose les propriétaires de l’Hôtel Saint Georges à SOLIDERE, la société immobilière de Rafic Hariri. De tout temps l’Hôtel Saint-Georges a eu des facilités balnéaires qui ont fait son cachet. Ce à quoi s’oppose SOLIDERE qui se veut l’exploitant unique de la Baie Saint Georges que surplombe l’Hôtel. Ce contentieux paralyse le projet de rénovation de l’Etablissement. Depuis dix ans Rafic Hariri alternait mesures coercitives et offre de rachat, dans la pure tradition des pratiques italiennes illustrées par le film «Main basse sur la ville». Le journal «al Akhbar» évoque dans son édition du 12 Août 2010 « le récit de la mainmise de SOLIDERE sur le souk des bijoutiers» de Beyrouth. «SOLIDERE loue aux bijoutiers des biens fonciers qu’elle leur a vendus 12 ans auparavant. Les ayants droits portent plainte en justice. Qui va arrêter Solidere ?».

 

4- Le décompte des 18 coups d’état dans le monde arabe s’établit comme suit: Huit pour la seule Syrie: Hosni Zaim, Sami Hennaoui et Adib Chichakli en 1949, Faysal Al-Attassi, février 1954, Colonel Nahlaoui auteur du coup d’état qui a entraîné la rupture syro égyptienne le 28 septembre 1961, Ziad Harari 8 mars 1963 qui inaugure la série des coups d’état baasistes présentés comme des corrections de trajectoire avec Salah Jedid, 23 février 1966 et Hafez Al-Assad, 15 novembre 1970. En deuxième position dans l’ordre putschiste, l’Irak avec quatre coups de force notamment celui de Abdel Karim Kassem contre le trône hachémite (14 juillet 1958), lui même sera renversé par le général Abdel Salam Aref en 1961 avant que son Abdel Rahman Aref frère ne lui succède à la suite de son décès accidentel et que celui-ci ne soit évincé à son tour par les baasistes, le tandem Ahmad Hassan Al-Bakr-Saddam Hussein en 1968. L’Egypte avec Farouk, en 1952, L’Imam Badr au Yémen, en 1961, le Liban avec le coup d’état avorté de la Saint Sylvestre 1961 mené par le parti populaire syrien, le Roi Idriss Senoussi en Libye en 1969, le Sultan Qabous d’Oman qui a évincé son père en 1971, de même que le cheikh Zayed d’Abou Dhabi qui a évincé son frère le cheikh Chakhbout ainsi que la Tunisie avec le coup d‘état médical du général Ben Ali contre le président Bourguiba, en 1987, ainsi que l’Emir de Qatar qui a détrôné son père en juin 1995 ferment la liste des Etats putschistes. En comparaison, l’Afrique aura connu de 1960 à 1990, les trente premières années de son indépendance, 79 coups de force au cours desquels 82 dirigeants ont été tués ou renversés, selon le recensement établi par Antoine Glaser et Stephen Smith dans leur ouvrage «Comment la France a perdu l’Afrique» Ed. Calmann-Lévy 2005.

 

5- Cf. «L’Orchestre noir» de Frédéric Laurent, Editions Stock 1978 – note de bas de page (page 299) qui fait état d’une réunion régionale de la WACL sous le titre MESC (Middle East Solidarity Conference), en 1975, à Beyrouth sous la présidence de Camille Chamoun, qui sera aux premiers mois de la guerre civile, ministre de l’Intérieur.

6- «La Liste des agents israéliens» Cf. le journal libanais as Safir 28 juillet 2009 «Noir parcours de 22 agents israéliens. Nasrallah, cible prioritaire» par Hussein Yaacoub.


René Naba : Ancien responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’Agence France Presse, ancien conseiller du Directeur Général de RMC/Moyen orient, chargé de l’information, est l’auteur notamment des ouvrages suivants : —« Liban: chroniques d’un pays en sursis » (Éditions du Cygne); « Aux origines de la tragédie arabe"- Editions Bachari 2006.;  "Du bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français"- Harmattan 2002. « Rafic Hariri, un homme d’affaires, premier ministre » (Harmattan 2000); « Guerre des ondes, guerre de religion, la bataille hertzienne dans le ciel méditerranéen » (Harmattan 1998); "De notre envoyé spécial, un correspondant sur le théâtre du monde", Editions l'Harmattan Mai 2009.

 


Avis de non-responsabilité : Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que l'auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d'IN.

 

Le CFR annonce une « Troisième guerre du Liban"

 

Tel-Aviv prépare une nouvelle guerre contre le Liban par Richard Labévière

 

Les véritables objectifs israéliens au Liban, par Gilles Munier

 

La troisième guerre mondiale par Michel Chossudovsky (+video)

       The Next Phase of the Middle East War by Pr Chossudovsky

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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 04:37

Internationalnews

Mécanopolis

20 juillet 2010


Dans un rapport publié sur son site internet, le Council on Foreign Relations annonce l’imminence d’une troisième guerre du Liban et exonère par avance Israël de toute responsabilité.


cfr


Quatre ans après un conflit dévastateur de 34 jours – qui coûta la vie à plus de 1200 Libanais – une série d’accrochages et de violations flagrantes de la résolution 1701 de l’ONU par Israël, survenues ces dernières semaines, laissent présager une reprise imminente des combats entre le Hezbollah et l’armée de l’Etat hébreu.


La semaine dernière, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a tenté d’intervenir, en dénonçant « les survols quasi quotidiens du territoire libanais par les forces aériennes israéliennes  qui constituent des violations de la souveraineté libanaise qui doivent immédiatement cesser ». Le Secrétaire général a également exhorter Israël à « accélérer sans plus tarder » le retrait se ses forces « de la partie nord du village de Ghajar et de la zone limitrophe au nord de la Ligne Bleue » qui délimite la frontière entre les deux Etats. (1)


Rapport du CFR


Ces tensions surviennent alors que le Council on Foreign Relations (CFR) vient de publier un rapport dans lequel il annonce l’imminence d’une troisième guerre du Liban. Il n’est pas inutile de rappeler ici que si le CFR – présidé par le milliardaire David Rockefeller, qui est également le fondateur du Groupe Bilderberg et de la Commission Trilatérale – se présente comme un « think-tank non partisan ayant pour but d’analyser la politique étrangère américaine et la situation politique mondiale », il est en réalité une organisation opaque qui régit des intérêt financiers internationaux liés à l’idéologie mondialiste néolibérale (lire à ce sujet notre article du 10 mai dernier ).


Le document de neuf pages, que nous reproduisons en fin d’article, indique qu’il y a un « danger croissant de la reprise de la guerre entre Israël et le Hezbollah. Depuis le dernier conflit entre ces deux parties au Liban, pendant l’été 2006, le Hezbollah n’a cessé de se réarmer et son arsenal est maintenant plus puissant, tant en quantité qu’en qualité. Israël ne peut que constater que la menace faite à sa sécurité nationale est devenue intolérable ». Une attaque préventive serait donc légitime, selon ce rapport.


Le CFR n’apporte pas la preuve du réarmement de la milice chiite. Il se base uniquement sur des rapports du renseignement israéliens et d’autres rumeurs d’officines et relais de désinformation. Néanmoins, après les crimes de guerre perpétrés par l’Etat hébreu en 2006, dénoncés par Amnesty International (2), la réorganisation militaire du Hezbollah semble pour le moins légitime, puisque qu’elle est sa seule garantie de survie, ainsi que celle du peuple libanais.


Le rapport de l’agence mondialiste prétend également que « l‘Iran pourrait pousser le Hezbollah à attaquer Israël, afin de faire diversion sur la pression internationale à propos de son programme nucléaire. » Dans tous les cas, « le Hezbollah arguerait probablement du fait qu’il répondait au survols israéliens du territoire libanais. »


La logique du CFR nécessiterait quelques éclaircissements, car on voit mal comment une attaque du Hezbollah sur Israël permettrait à l’Iran de faire diversion sur quoique ce soit. C’est même le contraire qui ne manquerait pas de se produire en pareil cas. Par ailleurs, l’histoire récente du Proche Orient démontre que c’est l’Etat juif qui a toujours su trouver quelques prétextes fallacieux pour agresser ses voisins. Mais on voit bien ou veut en venir le CFR, qui n’hésite pas a exonèrer par avance Israël de toute violation des résolutions de l’ONU en affirmant que « dans tous les cas, le Hezbollah arguerait probablement du fait qu’il répondait aux survols israéliens du territoire libanais pour entrer en guerre. » Pour l’organisation de M. Rockefeller, il  serait bien sûr tout à fait intolérable que les libanais réagissent aux provocations quotidiennes de Tsahal. Ils doivent se soumettre en silence. Dans la foulée, le CFR ne manque pas de promulguer quelques conseils à l’État hébreu, comme par exemple « d’attaquer des équipements et des dépôts d’arme en Syrie » et pourquoi pas en Iran pendant qu’on y est ?


Il est impossible de dresser une liste des contres vérités promulguées par ce document tant elle sont nombreuses. En fait, pour établir un travail complet, il faudrait revenir sur chacune des phrases qui y figurent. Les conclusions de ce rapport sont sans équivoque : La diplomatie étasunienne ne réussira pas à empêcher cette guerre (en a-t-elle l’intention ?), et elle devrait d’ores et déjà se concentrer sur la future… reconstruction du Liban. David Rockefeller a-t-il déjà négocié les contrats ?


Ce même David Rockfeller qui indiquait sans complexe dans Newsweek le 1er février 1999 : « Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire ». Et encore, huit ans plus tôt : « La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers est assurément préférable au principe d’autodétermination des peuples ».


Pour des agences mondialistes comme le CFR, Bilderberg ou la Commission Trilatérale, nos vies, comme celles des ennemis qu’ils nous fabriquent, est un business. Ce n’est pas de leur Nouvel ordre mondial dont nous avons besoin, et encore moins de leurs Nouvelles guerres, mais d’un monde débarassé de leur présence néfaste.


Agata Kovacs, pour Mecanopolis


Télécharger le rapport du Council on Foreign Relations

Merci à Julien de nous avoir fait parvenir ce document

Notes :

1. Lire le communiqué de l’ONU

2. Article du Monde diplomatique


Source de cet article: http://www.mecanopolis.org

 

Articles précédents sur le même sujet:

Tel-Aviv prépare une nouvelle guerre contre le Liban par Richard Labévière

Les véritables objectifs israéliens au Liban, par Gilles Munier


Url de cet article: http://www.internationalnews.fr/article-le-cfr-annonce-une-troisieme-guerre-du-liban--54175724.html


 

 

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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 22:46

http://medias.lepost.fr/ill/2009/12/02/h-20-1820339-1259746607.jpg

Comme citoyen franco-palestinien, je pensais que les autorités françaises se devaient de me protéger alors que je vis dans un pays sous occupation militaire décidée par un gouvernement qui refuse obstinément de reconnaître et d’appliquer le droit international.


Au pays de la révolution française qui a mis fin au féodalisme et à la servitude en propageant à travers le monde les mots de « Liberté – Egalité – Fraternité » ; à Paris, capitale d’un pays qui a résisté hautement pour se libérer de la barbarie d’une armée occupante féroce et brutale ; depuis vos bureaux à l’Elysée ou ceux du Quai d’Orsay – j’espère que vous lirez ma lettre.


Dans l’un de ces bureaux, ma mère a été finalement reçue afin de discuter des moyens pour obtenir ma libération.


Nous savons tous que la démocratie fonde le respect de la diversité des êtres humains. Elle définit les bases légales qui accordent à chacun des droits et des devoirs. Elle prône l’égalité des droits humains et refuse absolument d’établir des différences négatives et ségrégatives selon la couleur de la peau, l’origine, la religion, etc.


Comme citoyen franco-palestinien, je pensais que les autorités françaises se devaient de me protéger (comme elles le font pour tous nos compatriotes français injustement en difficulté dans le monde) alors que je vis dans un pays sous occupation militaire décidée par un gouvernement qui refuse obstinément de reconnaître et d’appliquer le droit international.


Il semblerait que ce gouvernement, le gouvernement israélien, vous ait convaincu que le seul moyen pour moi de retrouver la liberté n’était pas que, lui, fasse, ce qu’il devrait faire pour cela mais qu’en plus de l’injustice que je subis que, moi, je fasse un acte d’humiliation supplémentaire : que je présente des « regrets » devant un tribunal militaire d’occupation.


Je voudrais vous poser une seule question : aurait-il été acceptable pour vous que les résistants français, pendant la seconde guerre mondiale, « regrettent » leurs actes devant des tribunaux d’occupation ou de collaboration ?


Si on ne peut comparer terme à terme les deux situations, il n’en reste pas moins que la Palestine vit aussi sous occupation étrangère depuis maintenant 62 ans. Une occupation brutale qui multiplie les meurtres, qui construit des murs, qui assiège et colonise, qui expulse le plus possible de Palestiniens de leur terre ou de leurs maisons, surtout à Jérusalem-Est où je vis avec ma famille.


Devant cette occupation que vit mon peuple, je ne peux rester ni indifférent ni me taire. Je suis né et j’ai grandi dans un pays occupé et, parce que je ne peux pas me taire, je suis depuis plus de cinq ans en prison. Comment pourrais-je accepter cette occupation que vous-même avez condamnée ? C’est mon droit que de la refuser.


Dans ces conditions il n’est pas pensable une seule minute, qu’en plus de tout cela que je subis, j’en vienne à « regretter » ou à « m’excuser » de quoi que ce soit devant un tribunal militaire d’occupation.


Je soutiens la résistance légitime de mon peuple qui bénéficie de la solidarité des gens libres à travers le monde.


Bien à vous,


Salah Hamouri

Prison de Guilboa Section 4 Le 14 juillet 2010 


 Comité de Soutien à Salah Hamouri

A la suite de ces propos, le comédien François Cluzet a été accusé de "désinformation" et d'"incitation à la haine" par le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA).

Source : AFPS

 

Url de cet article: http://www.internationalnews.fr/article-salah-hamouri-de-sa-geole-israelienne-j-espere-que-vous-lirez-cette-lettre--54201594.html


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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18 juillet 2010 7 18 /07 /juillet /2010 00:27

Internationalnews

TheRealNews


http://blog.emceebeulogue.fr/public/boycott_israel_wb.jpg

 

Tribune

"The effect is hidden by the Israeli various bureaus of statistics and the Manufacturers Association, for example. There was one survey that showed 21 percent of Israeli exporters reported on average 10 percent loss of income because of the boycott, which was related specifically to the attack on Gaza. But this report was censored (...) Israel is a kind of factory for repression and mechanisms of repression that are being sold to other countries in the world. And mechanisms that are used against Palestinians are often replicated and used against citizens of other countries by their governments because they've already been tested on Palestinians as kind of guinea pigs". Read the whole transcript: http://www.therealnews.com/t2/index.php?option=com_content&task=view&id=31&Itemid=74&jumival=5388


Shir Hever is an economic researcher in the Alternative Information Center, a Palestinian-Israeli organization active in Jerusalem and Beit-Sahour. Researching the economic aspect of the Israeli occupation of the Palestinian territories, some of his research topics include international aid to the Palestinians and Israel, the effects of the Israeli occupation of the Palestinian territories on the Israeli economy, and the boycott, divestment and sanctions campaigns against Israel. He is a frequent speaker on the topic of the economy of the Israeli occupation.

 

 

 Url of this article: http://www.internationalnews.fr/article-the-boycott-israel-movement-the-real-news-54115811.html

 

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14 juillet 2010 3 14 /07 /juillet /2010 19:19

Internationalnews


Original in english:

par Alison Weir

http://formaementis.files.wordpress.com/2008/04/helen-thomas.jpg

Chaque fois qu’Israël commet de nouvelles atrocités, les médias détournent aussitôt l’attention de l’opinion publique du lieu du crime.

La presse fait en ce moment de gros titres sur les propos prétendument « antisémites » de Mme Helen Thomas, la doyenne des correspondants de presse de la Maison-Blanche. Tout au travers des États-Unis, les experts clament leur indignation suite à sa déclaration impromptue de 25 secondes à un homme qui lui a braqué une caméra en pleine figure. Helen Thomas a présenté des excuses publiques pour ses paroles, mais cela n’a pas suffi à apaiser l’indignation de ses puissants ennemis et elle a dû prendre sa retraite, après une longue et brillante carrière.

 

Avant d’examiner ses propos et leur éventuelle pertinence, jetons un regard sur d’autres évènements récents concernant Israël.

 

Le 31 mai, des commandos israéliens ont tué au moins neuf militants humanitaires non armés qui tentaient d’apporter de l’aide à Gaza. Selon les témoins oculaires et des preuves médico-légales, la plupart de ces militants humanitaires ont été tués à bout portant. Parmi eux un jeune citoyen américain de 19 ans, tué de quatre balles dans la tête et une dans la poitrine, tirées à une distance de 45 centimètres.

 

Israël a immédiatement emprisonné les témoins directs et les centaines d’autres passagers, leur a confisqué caméras, ordinateurs portables, et autres effets personnels, et les a empêchés de parler à la presse durant plusieurs jours. Parmi les personnes incarcérées, il y avait des vétérans américains décorés, et un ancien ambassadeur de 80 ans qui avait été, sous l’administration Reagan, directeur adjoint de la Task Force pour la Lutte contre le Terrorisme.

 

Quand finalement ils ont été relâchés et qu’ils ont pu raconter ce qui leur était arrivé, beaucoup ont décrit les scènes d’horreur des commandos israéliens visant de leur tirs les humanitaires en pleine tête, de blessés au ventre, de gens en train de saigner à mort, alors même que les humanitaires agitaient des drapeaux blanc et appelaient à l’aide.

 

Les passagers - y compris ceux qui se trouvaient à bord des navires où, de l’avis des médias US, il n’y eut « aucune violence » - ont également dit avoir été battus brutalement, à maintes reprises, par les forces israéliennes.

 

Paul Larudee, un accordeur de pianos de 64 ans originaire de Californie, a décrit comment des centaines de commandos israéliens avaient pris d’assaut son navire. Comme il refusait de coopérer avec eux, les soldats l’ont roué de coups, d’abord sur le navire, puis à terre, après qu’il ait été jeté en prison. Finalement, il a été transporté par ambulance vers un hôpital israélien. Mais il a été laissé sans soin ce qui fait dire à Paul Larudee qu’il y a été transféré uniquement parce qu’Israël ne voulait pas que la presse le voie avec son œil tuméfié, ses articulations déboîtées, ses mâchoires meurtries et son corps couvert d’ecchymoses.

 

 Le vétéran des Marines, Ken O’Keefe [1], a parlé des mêmes violences pendant sa détention par les Israéliens. Dans son cas, le public a pu voir son visage ensanglanté, meurtri, dans des clips vidéo et sur des photos, mais seulement sur Internet car les grands médias étas-uniens n’ont pas couvert sa conférence de presse et se sont gardés de publier les photos de ses blessures.

 

D’autres photos tout aussi affreuses, à la disposition du public états-unien montraient Emily Henochowicz, une étudiante américaine de 21 ans dont l’œil venait d’être crevé par les forces israéliennes. On lui a depuis retiré le globe oculaire et posé trois plaques métalliques sur le visage ; sa mâchoire est fermée par un fil.

 

 Henochowicz, n’était pas sur la flottille ; elle participait à une manifestation non violente contre l’assaut israélien quand un soldat israélien lui a lancé une grenade lacrymogène en pleine figure.

 

Un citoyen suédois, qui était avec Henochowicz, témoigne : « Ils ont bien vu que nous étions des internationaux et ils nous regardaient vraiment comme s’ils cherchaient à nous viser. Ils ont tiré sur nous, à un rythme accéléré, plusieurs grenades lacrymogènes. Deux grenades sont tombés de chaque côté d’Emily, et une troisième l’a frappée en pleine figure ».


Henochowicz n’est pas la première personne à avoir été frappée par de telles grenades lacrymogènes.

 

Un Palestinien âgé de trente ans, Basem Ibrahim Abu Rahmeh, a été tué par un soldat israélien qui lui a lancé à bout portant une de ces grenades alors qu’il participait à une manifestation contre la confiscation de terres agricoles palestiniennes par les Israéliens. Une vidéo des faits est disponible sur You Tube ; les médias états-uniens ont également fait le choix de ne pas diffuser cette information.

 

Un Californien, Tristan Anderson, a été touché à la tête par une grenade similaire alors qu’il prenait des photos dans une autre manifestation. Une partie du cerveau d’Anderson a dû lui être enlevée, et il est resté « quasi inconscient » pendant 6 à 7 mois. Il est maintenant dans un fauteuil roulant ; il ne peut presque pas bouger son bras et sa jambe gauche, il est aveugle d’un œil, et ses fonctions mentales sont très altérées. Des photos de l’agression dont il a été victime sont également disponibles sur Internet.

 

Depuis 2006, les forces israéliennes ont coupé la bande de Gaza du reste du monde, emprisonnant ainsi un million et demi d’hommes, de femmes et d’enfants, en les privant de denrées alimentaires, de médicaments, de matériaux de construction, comme l’ont indiqué des organisations telles qu’ Amnesty International, Oxfam, et Christian Aid, qui ont déclaré qu’Israël utilise la nourriture et les médicaments comme une arme.

 

 L’une des innombrables victimes de ce siège illégal est Taysir Al Burai, 5 ans. Taysir souffre d’un trouble neurologique aigu et a besoin de soins 24 h sur 24. Selon The Guardian de Londres, il pourrait guérir si Israël lui permettait de sortir de Gaza mais, à ce jour, les demandes répétées de ses parents ont toutes été refusées.

 

Une autre victime est Mohammad Khader, 7 mois, dont l’œdème au cerveau nécessitait un traitement spécialisé impossible à donner dans les hôpitaux de Gaza démunis par le siège israélien. Les demandes de ses parents, complètement désemparés, pour l’obtention d’une autorisation de se rendre à l’étranger, ont également toutes été refusées. Leur petit enfant est mort, il y a quelques jours.

 

De tels récits, il y en en a beaucoup d’autres…

 

La déclaration prétendument « indigne » d’Helen Thomas

 


Pourtant, la rage qui se déverse dans les médias états-uniens n’est pas dirigée contre ce qui vient d’être dit. On assassine des êtres humains d’une balle dans la tête, on leur massacre les yeux et une partie de leurs fonctions cérébrales, on frappe des personnes âgées, on provoque la souffrance et la mort de petits enfants et de nourrissons, on jette au désespoir leurs parents, mais rien de tout cela ne suscite la moindre colère. En réalité, tout cela est considéré comme trop insignifiant pour mériter d’être signalé.

 

Par contre, les médias étalent leur indignation au sujet des propos « anti-israéliens » tenus par la vieille dame de 89 ans, Helen Thomas.

 

 Au cours de la vie d’Helen Thomas, Israël a procédé au nettoyage ethnique de plus d’un million de personnes, il les a remplacées par des colons venus du monde entier, il a perpétré des dizaines de massacres, torturé des milliers de personnes, tué et mutilé un nombre incalculable d’enfants, estropié des gens, commis des outrages sur des femmes, des personnes âgées, des déficients et des infirmes.

 

Il a assassiné des gens dans le monde entier, envahi de nombreux pays, espionné les États-Unis, tué et blessé 200 militaires états-uniens, et emprisonné et torturé des États-Uniens. Tout cela alors qu’il a reçu plus d’argent des États-Unis qu’aucun autre pays dans le monde.

 

Pendant des années, bien avant de tenir ses propos, Helen Thomas a été la cible de ces haineux partisans états-uniens d’Israël ; la blogosphère sioniste regorge de calomnies nauséabondes à propos de son « look » ; et son ascendance libanaise est régulièrement soulignée par les médias, bien qu’elle soit née et qu’elle ait été élevée dans le Kentucky.

 

Une des raisons de cette animosité féroce à son égard est le fait qu’Helen Thomas est l’une des rares journalistes de la grande presse à contester les mensonges répandus par les néocons ; mensonges qui ont entraîné les États-Unis dans des guerres, semé massivement la mort, la destruction et la tragédie, et qui continuent à alimenter des politiques de violence et de cruauté.

 

Alors que ces mêmes groupes et individus qui avaient poussé les États-Unis à attaquer l’Irak ont, ces dernières années, multiplié leurs efforts pour qu’ils détruisent de la même manière les Iraniens au prétexte que l’Iran pourrait développer l’arme nucléaire, les questions qu’Helen Thomas posait à Obama visaient à obtenir qu’il reconnaisse qu’Israël possédait déjà l’arme nucléaire. Alors que le reste de la presse conspirait pour ignorer ce fait, et bien d’autres, Helen Thomas s’attachait à le souligner.

 

Sans surprise, ce sont les nombreuses personnes complices de ces manipulations, comme l’ancien porte-parole de Bush, Ari Fleisher, qui ont mené la charge contre elle.

 

Il convient de regarder la vidéo et le contexte dans lequel Thomas a tenu ses propos prétendument « antisémites ».

 

Un homme, tenant visiblement sa caméra droit sur son visage, lui demande de prononcer quelques mots sur Israël. Elle dit, « Dites-leur [aux juifs israéliens] de foutre le camp de la Palestine. Rappelez-vous, ce peuple est occupé. Et c’est sa terre... ». Ici, il l’interrompt et lui demande où ils devraient aller. Helen Thomas répond : « Qu’ils rentrent chez eux, en Allemagne, en Pologne, en Amérique, et partout ailleurs ».


Bien que Thomas ait présenté depuis ses excuses, et partant de l’idée que beaucoup d’Israéliens ont le droit de vivre là où ils sont, il n’en demeure pas moins que les colons israéliens, viennent effectivement d’ailleurs. En réalité, ils occupent illégalement la terre palestinienne - un fait reconnu même par le département d’État des États-Unis - et le droit international exige qu’ils partent.

 

Comme si Hitler était toujours au pouvoir et prêt à bondir, de nombreux commentateurs ont exprimé tout particulièrement leur colère parce qu’Helen Thomas a inclus l’Allemagne et la Pologne parmi les endroits où les colons israéliens devraient retourner.

 

Pourtant, le fait heureux est que la Deuxième Guerre mondiale et l’holocauste nazi ont pris fin il y a plus d’un demi-siècle. Dans la Pologne d’aujourd’hui, il y a un renouveau juif dynamique avec une Menorah haute de dix pieds éclairée dans le centre de Varsovie durant la fête de Hanoukah, et l’Allemagne est devenue, selon le New York Times, « un pays où les juifs veulent vivre ». En réalité, ces dernières années, les juifs ont préféré immigrer en Allemagne plutôt qu’en Israël.

 

Quant à l’appel d’Helen Thomas à ce que les colons retournent aux États-Unis (cette destination a été omise dans bien des articles), il est loin d’être scandaleux étant donné que de nombreux colons de Cisjordanie viennent effectivement des États-Unis.

 

Dans l’ensemble, la couverture de l’incident s’est largement écartée de la pratique journalistique normale qui veut que, dans un différend, l’on cite également les deux côtés. En effet, ceux qui soutiennent Helen Thomas sont complètement ignorés, même si la page de You Tube montrant la vidéo infâme contient de nombreux commentaires qui lui apportent un soutien. En revanche, les détracteurs d’Helen Thomas - presque tous des sionistes - sont omniprésents et se gardent en général de révéler les conflits d’intérêts, fréquents chez ceux qui se sont exprimés.

 

Par exemple, Howard Kurtz du Washington Post, cite Jeffrey Goldberg, sans mentionner que Goldberg est un citoyen israélien qui a servi comme geôlier dans une prison israélienne qui a maintenu en détention, sans inculpation, des centaines de Palestiniens, dont certains ont été tués de sang-froid par le commandant de la prison.

 

Les grands groupes de presse ne semblent pas non plus avoir enquêté sur les rapports révélant que l’homme qui a pris Helen Thomas en vidéo, le rabbin David Nesenoff, a fait une autre vidéo, très offensante, qui le montre lui en compagnie d’un autre homme personnifiant un prêtre catholique bouffon, avec des immigrants mexicains.

 

De même, des bulletins d’informations qui nous apprennent qu’un lycée a annulé son invitation à Helen Thomas en qualité de conférencière pour une cérémonie de remise de diplômes, ont omis de dire à leurs lecteurs que de nombreux parents d’élèves de ce lycée, et de nombreux lycéens, avaient exprimé le souhait qu’Helen Thomas vienne donner sa conférence ; alors même que ce groupe passé sous silence représentait une majorité dans l’école. Les gens de ce groupe ont créé une page Facebook, « Helen Thomas aurait dû être notre conférencière » dans laquelle ils notent :

 

« Le but de notre groupe est de protester, sereinement mais fermement, contre le fait qu’une petite minorité ait eu le pouvoir d’imposer sa volonté à un groupe plus large en se lançant, ou en menaçant de se lancer, dans un discours perturbateur. Notre groupe affirme sa croyance dans un débat raisonnable et son sentiment que, ici, une nette minorité a pu l’emporter sur une grande majorité en dénaturant les questions et le débat. »


Le remplaçant d’Helen Thomas à la prochaine cérémonie de remise de diplômes sera Bob Schiefer, de CBS, qui a des liens familiaux étroits avec George W. Bush, et qui a rarement – voire jamais – contesté les mensonges d’une administration qui a précipité la nation dans la guerre et qui l’y maintient encore.

 

En ce qui concerne ses articles sur la question israélo-palestinienne, l’observatoire des médias Fairness and Accurate In Reporting (FAIR) a publié une alerte en 2006 contestant "la couverture superficielle et dédaigneuse d’événements complexes et tragiques" fournie par Schiefer.

Ralph Nader says reinstate Helen Thomas

 

Jews for Helen Thomas with Medea Benjamin

 

 

On ne sait pas qui prendra le siège du premier rang qui était celui d’Helen Thomas lors des briefings de la Maison-Blanche. Vu l’état actuel de la presse, il est probable que les partisans d’Israël poussent en ce moment un ouf de soulagement.

 

Alison Weir  israel-palestinenews.org


Traduit de l’anglais par JPH. Version française publiée sur le site de Silvia Cattori.

Texte original en anglais (09.06.2010) :
http://www.israel-palestinenews.org/2010/06/as-israel-kills-and-maims-outrage-is.html

[1] Dans les vidéos (en anglais) présentées sous le lien http://www.gilad.co.uk/writings/kenneth-okeefe-says-it-all-must-see-video.html on peut voir une présentatrice de la BBC justifier à sa façon la version israélienne officielle de l’opération meurtrière contre la flottille. Elle veut sans aucun doute se faire l’avocat du diable, mais elle n’y parvient pas : réplique après réplique, Ken O’Keefe lui enseigne - et nous enseigne - ce que sont la bonté et l’humanité.



Alison Weir est directrice de
"Si les Américains savaient" (If Americans Knew). (http://ifamericansknew.org)


Source: http://www.mondialisation.ca, le 1 juillet 2010

 

Photo: formaementis.files.wordpress.com


Url de cet article: http://www.internationalnews.fr/article-alors-qu-israel-assassine-et-mutile-la-presse-s-offusque-des-propos-pretendument-indignes-d-helen-thomas-54027998.html

 

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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 21:10

 Internationalnews

The Anti-Empire Report

The worst thing that ever happened to the Jewish people is the Holocaust. The second worst thing that ever happened to the Jewish people is the state of Israel.

Things internationally are so dispiriting there's nothing left to do but fantasize. I picture Turkey, as a member of NATO, demanding that the alliance come to its defense after being attacked by Israel. Under Article 5 of the NATO charter an armed attack on one member is deemed to constitute an armed attack on all members. That is the ostensible reason NATO is fighting in Afghanistan — the attack against the United States on September 11, 2001 is regarded as an attack on all NATO members (disregarding the awkward fact that Afghanistan as a country had nothing to do with the attack). The Israeli attack on a Turkish-flagged ship, operated by a Turkish humanitarian organization, killing nine Turkish nationals and wounding many more can certainly constitute an attack upon a NATO member.


So, after the United States, the UK, Germany, France and other leading NATO members offer their ridiculous non-sequitur excuses why they can't ... umm ... er ... invoke Article 5, and the international media swallows it all without any indigestion, Turkey demands that Israel should at least lose its formal association with NATO as a member of the Mediterranean Dialogue. This too is dismissed with scorn by the eminent NATO world powers on the grounds that it would constitute a victory for terrorism. And anti-Semitism of course.


Turkey then withdraws from NATO. Azerbaijan and five other Central Asian members of NATO's Partnership for Peace with Turkic constituencies do the same. NATO falls into a crisis. Remaining member countries begin to question the organization's policies as never before ... like please tell us again why our young men are killing and dying in Afghanistan, and why we send them to Kosovo and Iraq and other places the Americans deem essential to their endlessly-threatened national security.


When Vice President Biden tells the eminent conservative-in-liberal-clothing pseudo-intellectual Charlie Rose on TV that "We have put as much pressure and as much cajoling on Israel as we can to allow them [Gaza] to get building materials in," 1Rose for once rises to the occasion and acts like a real journalist, asking Biden: "Have you threatened Israel with ending all military and economic aid? ...

 

Have you put the names of Israeli officials on your list of foreigners who can not enter the United States and whose bank accounts in the US are frozen, as you've done with numerous foreign officials who were not supporters of the empire? ... Since Israel has committed both crimes against the peace and crimes against humanity, and since these are crimes that have international jurisdiction, certain Israeli political and military personnel can be named in trials held in any country of the world. Will you be instructing the Attorney General to proceed with such an indictment? Or if some other country which is a member of the International Criminal Court calls upon the ICC to prosecute these individuals, will the United States try to block the move? ... Why hasn't the United States itself delivered building materials to Gaza?"


When Israel justifies its murders on the grounds of "self-defense", late-night TV comedians Jay Leno and David Letterman find great humor in this, pointing out that a new memoir by China's premier at the time of the 1989 Tiananmen Square violent suppression defends the military action by saying that soldiers acted in "self-defense" when they fired on the democracy activists. 2


When Israel labels as "terrorists" the ship passengers who offered some resistance to the Israeli invaders, the New York Times points out that the passengers who resisted the 9-11 highjackers on the plane which crashed in Pennsylvania are called "heroes". (As an aside, it's worth noting that the United States uses 9-11 as Israel uses the Holocaust — as excuse and justification for all manner of illegal and violent international behavior.)


Meanwhile, the Washington Post reminds its readers that in 2009 Israel attacked a boat on international waters carrying medical aid to Gaza with former congresswoman Cynthia McKinney aboard; and that in 1967 Israel attacked an American ship, the USS Liberty, killing 34 and wounding about 173, and that President Johnson did then just what President Obama is doing now and would have done then — nothing.


And finally, Secretary of State Clinton declares that she's had a revelation. She realizes that what she recently said about North Korea when it was accused of having torpedoed a South Korean warship applies as well to Israel. Mrs. Clinton had demanded that Pyongyang "stop its provocative behavior, halt its policy of threats of belligerence towards its neighbors, and take irreversible steps to fulfill its denuclearization commitments and comply with international law." 3 She adds that the North Korean guilt is by no means conclusive, while Israel doesn't deny its attack on the ship at all; moreover, it's not known for sure if North Korea actually possesses nuclear weapons, whereas there's no uncertainty about Israel's large stockpile.

 


So there you have it. Hypocrisy reigns. Despite my best fantasizing. Is hypocrisy a moral failing or a failure of the intellect? When President Obama says, as he has often, "No one is above the law" and in his next breath makes it clear that his administration will not seek to indict Bush or Cheney for any crimes, does he think that no one will notice the contradiction, the hypocrisy? That's a callous disregard for public opinion and/or a dumbness worthy of his predecessor.

And when he declares: "The future does not belong to those who gather armies on a field of battle or bury missiles in the ground", 4does it not occur to him at all that he's predicting a bleak outlook for the United States? Or that his conscious, deliberate policy is to increase the size of America's army and its stockpile of missiles?


Comrades, can the hypocrisy and the lies reach such a magnitude that enough American true believers begin to question their cherished faith, so that their number reaches a critical mass and explodes? Well, it's already happened with countless Americans, but it's an awfully formidable task keeping pace with what is turned out by the mass media and education factories. They're awfully good at what they do. Too bad. But don't forsake the struggle. What better way is there to live this life? And remember, just because the world has been taken over by lying, hypocritical, mass-murdering madmen doesn't mean we can't have a good time.

Bad guys and good guys

In Lahore, Pakistan, reported the Washington Post on May 29, "Militants staged coordinated attacks ... on two mosques of a minority Muslim sect, taking hostages and killing at least 80 people. ... At least seven men armed with grenades, high-powered rifles and suicide vests stormed the mosques as Friday prayers ended."

Nice, really nice, very civilized. It's no wonder that decent Americans think that this is what the United States is fighting against — Islamic fanatics, homicidal maniacs, who kill their own kind over some esoteric piece of religious dogma, who want to kill Americans over some other imagined holy sin, because we're "infidels". How can we reason with such people? Where is the common humanity the naive pacifists and anti-war activists would like us to honor?


And then we come to the very last paragraph of the story: "Elsewhere in Pakistan on Friday, a suspected U.S. drone-fired missile struck a Taliban compound in the South Waziristan tribal area, killing eight, according to two officials in the region." This, we are asked to believe by our leaders, is a higher level of humanity. The United States does this every other day, sending robotic death machines called Predators flying over Afghanistan and Pakistan, to send Hellfire missiles screaming into wedding parties, funerals, homes, not knowing who the victims are, not caring who the victims are, many hundreds of them by now, as long as Washington can claim each time — whether correctly or not — that amongst their number was a prominent infidel, call him Taliban, or al Qaeda, or insurgent, or militant.

 

How can one reason with such people, the ones in the CIA who operate the drone flights? What is the difference between them and a suicide bomber? The suicide bomber becomes one of the victims himself and sees his victims up close before killing them. The CIA murderer bomber sits safely in a room in Nevada or California and pretends he's playing a video game, then goes out to dinner while his victims lay dying. The suicide bomber believes passionately in something called paradise. The murderer bomber believes passionately in something called flag and country.


The State Department's Legal Advisor justifies the Predator bombings as ... yes, "self-defense". 5 Try reasoning with that.


These American drone bombings are of course the height of aggression, the ultimate international crime. They were used over Iraq as well beginning in the 1990s. In December 2002, shortly before the US invasion in March, the Iraqis finally managed to shoot one down. This prompted a spokesman for the US Central Command, which oversees US military operations in the Middle East, to call it another sign of Iraqi President Saddam Hussein's "campaign of military aggression."

6

This particular piece of hypocrisy may have actually been outdone by Secretary of Defense Donald Rumsfeld's comment about the US flights and bombings over Iraq during that period: "It bothers the dickens out of me that US and British pilots are getting fired at day after day after day, with impunity." 7


Send me a stamped self-addressed envelope for a copy of the revised edition of "An arsonist's guide to the homes of Pentagon officials".

When politicians misbehave. By speaking the truth.

The German president, Horst Koehler, resigned last week because he said something government officials are not supposed to say. He said that Germany was fighting in Afghanistan for economic reasons. No reference to democracy. Nothing about freedom. Not a word about Good Guys fighting Bad Guys. The word "terrorism" was not mentioned at all. Neither was "God". On a trip to German troops in Afghanistan he had declared that a country such as Germany, dependent on exports and free trade, must be prepared to use military force. The country, he said, had to act "to protect our interests, for example, free trade routes, or to prevent regional instability which might certainly have a negative effect on our trade, jobs and earnings".


"Koehler has said something openly that has been obvious from the beginning," said the head of Germany's Left Party. "German soldiers are risking life and limb in Afghanistan to defend the export interests of big economic interests." 8

Other opposition politicians had called for Koehler to take back the remarks and accused him of damaging public acceptance of German military missions abroad. 9

As T.S. Eliot famously observed: "Humankind can not bear very much reality."

What is the opposite of being a conspiracy theorist?

David Remnick, editor of the New Yorker magazine and former Washington Post reporter, has a new book out, "The Bridge: The Life and Rise of Barack Obama". In the three pages Remnick devotes to Obama's 1983-4 employment at Business International Corporation in New York he makes no mention of the well-known ties between BIC and the CIA. In 1977, for example, the New York Times revealed that BIC had provided cover for four CIA employees in various countries during earlier years of the Cold War; 10BIC also attempted to penetrate the radical left, including Students for a Democratic Society (SDS). 11


Did Remnick not think it at all interesting and worthy of mention that the future president worked for more than a year with a company that was a CIA asset? Even if the company and the CIA made no attempt to recruit Obama, which in fact they may have done? It's this kind of obvious omission that helps feed the left's conspiracy thinking.


Because Remnick has impeccable establishment credentials the book has been widely reviewed. But none of the many reviewers has seen fit to mention this omission. And the way it works of course is that if it's not mentioned, it didn't happen. And if you mention such a thing, you're a pathetic conspiracy theorist. Like me, who discussed it in the January edition of this report. 12

Spam, myself and my readers

As some of you now know, someone hacked into my website and used my address book to send out emails to many of the readers of this report. The emails indicated that they had been sent by me and directed people to a website which sells handbags, shoes and watches. What bothers me the most about this incident is that several of my readers believed that it was actually me who had sent out the emails, that I was peddling handbags, shoes and watches. The only thing I sell are books. But I think these readers have now learned something about spam. And hopefully about me.

Oh, by the way, can I interest any of you in some nice T-shirts, hats, or sunglasses?

Notes

  1. Charlie Rose Live, June 2, 2010 program
  2. Associated Press, June 4, 2010
  3. State Department press conference, May 24, 2010
  4. Talk given in Moscow, July 7, 2009, text released by the White House
  5. National Public Radio, March 26, 2010
  6. Washington Post, December 24, 2002
  7. Associated Press, September 30, 2002
  8. London Times Online, May 31, 2010
  9. Associated Press, May 31, 2010
  10. New York Times, December 27, 1977, p.40
  11. Carl Oglesby, "Ravens in the Storm: A Personal History of the 1960s Antiwar Movement" (2008), passim
  12. William Blum, The Anti-Empire Report, January 3rd, 2009

William Blum is the author of:

  • Killing Hope: US Military and CIA Interventions Since World War 2
  • Rogue State: A Guide to the World's Only Superpower
  • West-Bloc Dissident: A Cold War Memoir
  • Freeing the World to Death: Essays on the American Empire

Portions of the books can be read, and signed copies purchased, at www.killinghope.org Previous Anti-Empire Reports can be read at this website.

To add yourself to this mailing list simply send an email to bblum6 [at] aol.com with "add" in the subject line.

 

William blum: obama administration is (even) worse than i expected (video)

Obama and the empire by william blum

The great, international, truly demonic iran threat by william blum

The "anti-empire report" by william blum

The other side: an interview with william blum (trailer)

Keeping track of the empire's crimes by william blum

"superpower", a new film by barbara-anne steegmuller (trailer)

Superpower principles: u.S. Terrorism against cuba (55')

Le mur de berlin – encore un mythe de la guerre froide par william blum

Source: http://killinghope.org


Url of this article: http://www.internationalnews.fr/article-the-second-worst-thing-that-ever-happened-to-the-jewish-people-is-the-state-of-israel-by-william-blum-by-william-blum-52175769.html

 

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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 09:04

Internationalnews

Information Clearing house


 

High Seas



Maybe the Obama administration will use this moment to show us a real "change we can believe in" for Middle East policy.

June 07, 2010 "
Other Words" -- (ISTANBUL)--When Israeli commandoes launched their pirate-style assault on the unarmed flotilla of ships carrying hundreds of humanitarian aid workers and 10,000 tons of supplies for the besieged Gaza Strip, killing at least nine activists and injuring scores more, part of the operation was labeled "Made in the USA."


Decades of uncritical U.S. support—including, most recently, the Bush-initiated and Obama-implemented commitment of $30 billion of U.S. tax money in military aid to Israel over a decade--has ensured that Israel's military power (nuclear and conventional) remains unchallengeable. A U.S. pattern of using UN Security Council vetoes to protect Israel from accountability for its crimes has ensured that Israel can do whatever it likes with those U.S.-provided weapons, regardless of which U.S. domestic or international laws may be broken. So U.S. complicity in the recent massacre at sea is beyond question.


Israel has long relied on the numerous U.S.-made and U.S.-financed Apache and Blackhawk war helicopters in its arsenal. It's a good bet those were in use in the May 31 assault in international waters. Yet, use of U.S.-provided weapons--even to Israel--is severely limited by our own laws. The Arms Export Control Act (AECA) prohibits any recipient from using U.S. weapons except under very narrow circumstances--for security within its own borders, or for direct self-defense. And no amount of Israeli spin can make us believe that an attack by heavily armed commandos, jumping onto the decks of an unarmed civilian ship in international waters has anything to do with self-defense. (Especially for a flotilla whose leaders made sure to have every boat, passenger and package inspected by European port authorities before they set sail for Gaza to prove there were no weapons on board.)


So if this was not about self-defense, what was it about? Israel has apparently decided that it's better to be perceived as savage than as weak. Here in Turkey, home to most of the dead and injured among the international activists, 10,000 people marched from the Israeli consulate to Istanbul's main square, while thousands more took to the streets in Ankara, demanding international accountability and immediate action to end Israel's U.S.-backed blockade of Gaza.


Pressured by the U.S. refusal to allow its ally to face the global outrage, the UN Security Council failed to condemn the Israeli attack. Instead, the Council issued a presidential statement (which doesn't carry the force of law) condemning "those acts" resulting in deaths, without identifying Israeli responsibility. The Council decision was another indication that so far, the Obama administration remains more committed to protecting Israel from being held accountable for its war crimes than it is committed to international law, human rights and the principle of accountability.

In the first 24 hours after the raid on the Gaza-bound ship, the Obama administration limited itself to expressions of concern and regret for the loss of life, and a polite request to Israel for "clarifications." But maybe this will mark the beginning of a shift in U.S. policy.


Maybe the Obama administration will use this moment to show us a real "change we can believe in" for Middle East policy. Maybe, if the White House hears from enough of us, Washington just might tell Israel that we would rather keep that $30 billion here at home, creating 600,000 new jobs, instead of supporting a foreign military force apparently proud of killing humanitarian workers trying to break an illegal blockade to bring wheelchairs, construction materials, and children's toys to a besieged population. Maybe, just maybe, our government will join the rest of the world in demanding that Israeli leaders be held accountable for their murderous assault.


Maybe something positive could can emerge from so much blood.


Phyllis Bennis is a fellow of the Institute for Policy Studies. Her books include Understanding the Palestinian-Israeli Conflict: A Primer. Bennis was in Istanbul for a United Nations conference on Palestine. www.ips-dc.org


 

http://www.informationclearinghouse.info


Url of this article: http://www.internationalnews.fr/article-israel-s-flotilla-massacre-made-in-the-usa-by-phyllis-bennis-51867575.html

 

 

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